Victoire sans histoire pour le Servette FC vainqueur de la lanterne rouge Stade Lausanne/Ouchy (3-1) dimanche après-midi à la Praille, grâce à des buts de Crivelli, Ondoua et Bolla; Ajdini a réduit l'écart pour les Stadistes. Le onze grenat - qui vient d'engranger 9 points en une semaine - est invaincu en championnat depuis 15 matches.
Ayant empoigné le match par le bon bout, les joueurs de René Weiler se sont offert une après-midi relativement tranquille dimanche au Stade de la Praille. Leur mérite est principalement d'avoir su faire trembler les filets au cours du premier quart d'heure déjà. D'abord sur un centre au cordeau de Bendegúz Bolla qui a trouvé la tête d'Enzo Crivelli (11e), titularisé pour la première fois depuis la reprise. Un pressing magistralement orchestré a permis à Gaël Ondoua de se présenter seul face à Jeremy Vachoux pour le battre imparablement (13e). Un scenario qui a facilité la tâche des Servettiens qui ont eu quelques difficultés à enchaîner les actions offensives de bonne facture par la suite. Mais ils ont toujours fait preuve de l'humilité et de l'abnégation nécessaires pour empêcher les Stadistes de revenir dans le match. Un ballon relâché par le gardien Vachoux a permis à Bolla de marquer le troisième de son équipe peu avant l'heure de jeu (58e).
Inattention défensive
Une distraction de la défense du SFC offrant à l'ex-grenat la possibilité à Alban Ajdini de réduire l'écart quelques minutes (sur un ballon relâché cette fois par Joël Mall) les visiteurs ont pu sauver l'honneur ce qui n'était pas immérité au vu de la qualité technique de leur jeu à mi-terrain. Une qualité bien supérieure à celle entrevue lors des deux premières confrontations directes de la saison entre les deux équipes.
Servette qui reste sur trois succès consécutifs (quatre matches, dix points depuis la reprise) prolonge ainsi son invincibilité: quinze matches de suite sans défaite en championnat. Les joueurs de René Weiler restent solidement accrochés à la deuxième du classement pour la grande joie des 7553 spectateurs présents.
Une victoire comme celle sur Stade Lausanne nous booste encore plus. Dereck Kutesa
Même si tout n'a pas été parfait, cette solidité et la sérénité qui en découle sont de bon augure avant les semaines qui se succèderont à un rythme effréné dès le 11 février. Kutesa est ravi, mais il reste discret par rapport aux ambitions de fin de saison...
De plus, ce deuxième rang, après celui de l'an dernier, réveille des ambitions. En deux matches, les six points de retard peuvent comblés. Le onze grenat se profile-t-il comme le principal adversaire direct des Young Boys.
Nous vivons une période excellente, mais il faut respecter les Young Boys. René Weiler
Servette compte six points de retard sur les Young Boys. Un retard pas insurmontable, loin de là. Beaucoup de supporters se mettent même à rêver de voir leur équipe favorite redevenir championne de Suisse un quart de siècle après Eric Pédat et consorts. Est-ce à dire que le SFC est candidat au titre national?
Pourquoi Servette peut rêver de titre
Reste à savoir quels sont les arguments en faveur ou à l'inverse en défaveur des éventuelles ambitions de titre national du club grenat. Parmi les indices favorables, Servette est invaincu depuis quinze matches, seize en comptant la Coupe de Suisse. Depuis le 24 septembre, date du dernier revers à Lucerne (0-2), le SFC est même la meilleure équipe du pays.
Pourquoi parler de titre est prématuré
Mais les dirigeants servettiens l'ont dit et redit: ils ne sont pas affolés quand les résultats laissaient à désirer (trois défaites consécutives en Super League), ils n'allaient pas faire d'un enthousiasme débordant avec cette longue période d'invincibilité. Sage précaution. Surtout que tous les indicateurs ne parlent pas en faveur du SFC. A l'heure actuelle, les joueurs de René Weiler ont la troisième attaque à égalité avec le FC Lugano et la troisième défense. Sans oublier qu'YB a le secteur offensif le plus percutant (47 réussites) et le compartiment défensif le plus solide (19 buts encaissés).
La Coupe de Suisse plus accessible
Mais s'il y a un titre que le onze grenat a sans nul doute les moyens d'aller chercher, c'est la Coupe de Suisse, même cette compétition reste aléatoire. Trois victoires (prochain rendez-vous le 28 février en quarts de finale face aux SR Delémont) suffisent pour gagner le droit de soulever le trophée Aurèle Sandoz. Il en faut beaucoup plus pour remporter le titre national.
Yakin à la Praille pour voir Kutesa
A cela s'ajoute le fait que le coach national de l'Equipe de Suisse Murat Yakin était présent pour visionner Dereck Kutesa (entre autres). Une visite qui a ému l'attaquant genevois qui rêve d'une première sélection voire même de l'Euro même s'il tient pas à brûler les étapes.
Pour le technicien zurichois de la Praille, le numéro dix-sept grenat a toutes les qualités pour revêtir le maillot national. Même s'il se refuse à dire que le coach national doit le convoquer.