Libéré par l'invitation reçue le 8 juillet, le nageur genevois aborde ses derniers Jeux sans pression.
Jérémy Desplanches mettra fin à sa carrière à l'issue des JO de Paris. Le Genevois de bientôt 30 ans savoure chaque moment passé au Village olympique et dans le grand bassin de la Défense Arena. "Mais je ne suis pas là pour faire du tourisme", lâche-t-il.
En bronze en 2021 à Tokyo, Jérémy Desplanches n'affiche évidemment pas les mêmes ambitions. Il ne doit sa présence à Paris qu'à une invitation reçue à la dernière minute, à laquelle il ne croyait plus. Cette annonce l'a libéré totalement.
Je suis apaisé et heureux d'être ici : je veux juste faire de mon mieux. Jeremy Desplanches
A-t-il un objectif concret sur le 200 m 4 nages, dont les séries sont programmées le 1er août? "C'est une question-piège", glisse-t-il. "Je me suis rendu compte que le plaisir provient de la performance en ce qui me concerne. Je pense que je peux aller en demi-finales. Plus loin peut-être?", se demande-t-il prudemment.
"Je me sens très heureux, apaisé. Je suis au bon endroit", sourit le Genevois, qui s'est confié aux médias mercredi après-midi. Mais je ne suis pas là pour faire du tourisme. Je prends toutes les bonnes énergies que je trouve ici", souligne le vice-champion du monde 2019, qui devrait entrer en lice le 30 juillet sur 4x200 m libre.
"Depuis que j'ai appris que j'avais une wild card pour le 200 m 4 nages, j'ai retranché six dixièmes à mes chronos à l'entraînement. C'est incompréhensible! Je ne sais pas si mon coach a exagéré", rigole-t-il. "Mais c'est une belle opportunité, que je vais essayer de saisir. Je veux juste faire de mon mieux."
Un vide à l'entraînement
Jérémy Desplanches avait évidemment continué à s'entraîner à fond pour ces Jeux, où il devait initialement être seulement aligné en relais (4x200 m libre et 4x100 m 4 nages). "Mais je sentais un vide en ne m'entraînant qu'en crawl et en dos. C'était plutôt bizarre", explique-t-il.
Cette chasse à la limite qualificative (1'57''94 sur 200 m 4 nages) avait pesé sur son mental. "Normalement, mon mental était toujours ma force", rappelle le double médaillé européen (or en 2018, argent en 2021). "J'espérais cette wild card, mais j'avais zéro plaisir lors de mes derniers 200 m 4 nages", raconte-t-il.
"J'étais perplexe lorsque j'ai appris que j'étais qualifié sur 200 m 4 nages. Mais je me suis vite rendu compte de ma chance. Et finalement, mon chrono de Doha (1'58''17 lors des Mondiaux 2024) n'était pas si mal", sourit Jérémy Desplanches, qui a décroché cette invitation grâce à ce temps réalisé en séries au Qatar en février.
Dernière course le 4 août
Recordman de Suisse du 100 m brasse, le Genevois se réjouit d'ores et déjà de disputer aussi le 4x100 m 4 nages le 4 août. "Si on (réd: Antonio Djakovic en crawl, Noè Ponti en papillon, Roman Mityukov ou Thierry Bollin en dos, et lui-même) est tous à notre meilleur niveau, on peut aller en finale", lâche-t-il.
"J'appréhende d'enlever ma combinaison pour la dernière fois. Cette course sera remplie d'émotions pour moi", et aussi pour ses coéquipiers, "mes petits frères" comme il les appelle. "C'étaient des garçons quand je les ai connus, ce sont maintenant des hommes qui jouent les médailles. Je suis fier d'eux", conclut-il.