Le parc éolien de la Grandsonnaz, sur les crêtes du Jura vaudois, l'un des plus grands prévus dans le canton, est encore suspendu à un vote, sans compter des recours. La population de la petite commune de Bullet doit en effet s'exprimer dimanche 22 septembre sur le projet. Son conseil communal a décidé d'organiser un référendum spontané, le seul à le faire sur les trois autres communes (Fiez, Fontaines-sur-Grandson et Mauborget).
Initié en 2007, le projet éolien de la Grandsonnaz prévoit quinze éoliennes de 150 m de hauteur au sommet des pales. Elles produiront environ 90 GWh par année et assureront l'approvisionnement électrique de 24'000 ménages vaudois. Sa production électrique représentera 15% de l'objectif éolien du Plan climat cantonal. Son développement est assuré par la société ennova, un bureau d'ingénieurs spécialisé dans l'éolien et filiale des Services industriels de Genève (SIG).
Pas de plan B à ce stade
Les quatre législatifs des communes concernées avaient voté en 2022 en faveur du projet, validant ainsi le Plan d'affectation qui vaut comme permis de construire. Seul le Conseil communal de Bullet a décidé de soumettre la décision finale à ses habitants.
Quelles seraient les conséquences d'un refus des citoyens de cette commune? "Il n'y a pas de plan B pour l'instant. Mais nous réfléchirons avec les trois autres communes qui sont favorables au parc pour redimensionner le projet sans les cinq éoliennes de Bullet", explique à Keystone-ATS le porte-parole des SIG, Christian Bernet.
"Nous espérons évidemment que le oui l'emporte. Nous avons confiance dans le vote des Bullatons", ajoute-t-il. S'il fallait proposer un nouveau projet, plus petit, il faudrait alors recommencer les procédures depuis le début, selon le porte-parole.
Nombreux griefs d'ONG
Hormis l'attente de ce référendum, un nouveau recours a été déposé mi-août dernier contre l'autorisation cantonale délivrée au parc éolien de la Grandsonnaz. Il émane de quatre ONG, BirdLife Suisse, la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage, Helvetia Nostra et Pro Natura Vaud.
Elles dénoncent un dossier "particulièrement lacunaire qui ne peut pas définir les mesures de préservation de la nature adéquate". Le recours est désormais examiné par la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal.
"Ce vieux projet, conçu sans planification cantonale, est particulièrement mal situé pour la biodiversité. En l'état, il provoquera des dégâts bien trop élevés à la nature en regard de sa production d'énergie renouvelable", argumentent les quatre ONG.
Les griefs des ONG sont nombreux: violation du droit d'être entendu, éléments du projet inconnus (tel le modèle d'éoliennes prévues), exigences pour les importants défrichements non remplies, étude d'impact sur l'environnement lacunaire et ne permettant pas une évaluation correcte, relèvent-elles. "Le projet ne respecte pas les dispositions légales", ajoutent-elles encore.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats