Des élus américains ont demandé jeudi des comptes à Meta (Facebook, Instagram) au sujet de publicités pour des drogues illégales sur les réseaux sociaux du groupe, l'accusant de contribuer à la crise des opioïdes aux Etats-Unis.
Dans une lettre signée par une vingtaine d'élus démocrates et républicains du Congrès, et publiée en ligne, ils font part de leurs "profondes inquiétudes concernant les récentes informations faisant état de publicités pour des drogues illicites sur vos plateformes".
Ils citent des articles récents du Wall Street Journal (WSJ) et des enquêtes de l'ONG Tech Transparency Project ayant montré que de telles annonces étaient courantes.
"Meta a approuvé tout au long de l'année 2024 des publicités qui étaient, de façon évidente, conçues pour vendre des drogues, notamment +des boîtes d'OxyContin+ (...)", soulignent les élus.
La surprescription de l'OxyContin, un médicament antidouleur, est généralement considérée comme le déclencheur de la crise des opiacés qui a fait plus de 700'000 victimes entre 1999 et 2022 aux Etats-Unis.
Les membres du Congrès estiment que Meta "n'est pas à la hauteur de sa tâche". "Ce qui est particulièrement grave", continuent-ils, "c'est qu'il ne s'agit pas de contenus générés par les utilisateurs sur le dark web (parties cachées d'internet, ndlr) ou sur des pages privées, mais de publicités approuvées et monétisées par Meta". Ils concluent avec une série de 15 questions sur le problème.
Meta a confirmé à l'AFP avoir reçu la lettre et a affirmé prévoir de répondre. "Nos systèmes sont conçus pour détecter de manière proactive les contenus qui enfreignent la loi, et nous rejetons des centaines de milliers de publicités qui enfreignent nos règlements en matière de drogue", a indiqué un porte-parole du groupe.
Dans leur lettre, les élus s'adressent directement au patron Mark Zuckerberg et lui rappellent qu'il a présenté des excuses aux parents de victimes des dérives des réseaux, y compris "l'exploitation, le harcèlement et les drogues en ligne", lors d'une audition au Congrès début 2024.
Pourtant, insistent-ils, chaque fois qu'ils ont essayé d'établir de meilleures protections, en matière de confidentialité notamment, "nous nous sommes heurtés à des frictions et à l'opposition de Meta".
Le succès de l'entreprise repose en grande partie sur les algorithmes de personnalisation, qui ciblent les utilisateurs avec des contenus et des publicités qu'ils sont susceptibles d'apprécier. Meta a gagné plus de 13 milliards de dollars de profits au deuxième trimestre cette année.
"Si cette personnalisation que vous fournissez pousse des publicités pour des drogues illicites vers des Américains vulnérables, il nous est difficile de croire que vous n'êtes pas complice du trafic", assènent les élus.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp