L'Université de Genève (UNIGE), par la voix de sa rectrice Audrey Leuba, a indiqué lundi avoir déposé une plainte pénale pour violation de domicile. La plainte vise les étudiants propalestiniens qui occupent UniMail depuis mardi dernier, jour et nuit.
Dans un courrier adressé à la communauté universitaire, la rectrice espère encore que la force ne sera pas nécessaire pour déloger les occupants. "Aujourd'hui, je demande solennellement aux membres de la coordination étudiante pour la Palestine de respecter l'ultimatum qui leur a été donné et de libérer les locaux dans le calme".
L'UNIGE comprend "le soutien et la solidarité que le collectif manifeste envers les victimes du conflit de Gaza". Le rectorat précise toutefois que ce mouvement "doit respecter les règles de sécurité" et les limites légales. Le rectorat a considéré depuis le début l'occupation nocturne d'UniMail comme illicite.
La rectrice de l'UNIGE, dans sa lettre, s'est aussi inquiétée "d'une présence marquée de personnes extérieures l'université" au sein du mouvement. "Les logos de partis politiques, relayés par des banderoles ou des prises de parole, ont également fait leur apparition", a-t-elle constaté.
Rencontre de la dernière chance
Lundi, Audrey Leuba a discuté avec une délégation de la coordination étudiante pour la Palestine. Le dialogue n'a pas permis d'accorder les points de vue. Une étudiante ayant participé à la rencontre a déclaré que la rectrice leur avait annoncé qu'une évacuation des lieux serait ordonnée dans la soirée de lundi.
Les étudiants propalestiniens demandent notamment que l'UNIGE prenne position pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'elle mette fin à ses collaborations avec les universités et les instituts de recherche israéliens. Un rassemblement devant UniMail est prévu lundi en fin d'après-midi.
Depuis une semaine, plusieurs incidents, liés à cette occupation, ont éclaté. Des individus avaient arraché des drapeaux palestiniens accrochés aux murs, un groupe de défenseurs de l'Etat hébreu avait en outre perturbé une minute de silence dédiée aux victimes de Gaza. Enfin, une personne avait vidé un extincteur sur des militants.
Accès filtrés
Pour éviter tout dérapage, l'UNIGE avait décidé samedi soir de limiter l'accès au bâtiment UniMail aux seuls membres de la communauté universitaire. Des agents de sécurité filtrent dorénavant les entrées.
Le rectorat de l'UNIGE avait formulé deux exigences. Il demandait que cesse l'occupation des locaux en dehors des heures d'ouverture d'UniMail. Il réclamait aussi qu'une banderole proclamant, en anglais, que la Palestine devait être libérée "du Jourdain à la mer" ("from the river to the sea"), soit enlevée. Une expression associée par certains à la destruction de l'Etat d'Israël.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats