Le réalisateur espagnol basé à Genève, Pablo Martin Torrado, présente son nouveau long-métrage Vous n'êtes pas Ivan Gallatin en décembre, suite à son premier film de 2010.
Un propriétaire d'immeuble respectable visite un locataire défaillant en loyer, surprenant ce dernier en lui offrant d'abord une horloge, puis un réveil, et ainsi de suite. Cette série d'horloges pousse le locataire à la psychose, remettant en question la réalité des montres et se demandant s'il est victime d'une manipulation machiavélique. Vous n'êtes pas Ivan Gallatin explore ce thriller surréaliste teinté d'humour décalé, décrivant un duel haletant dans une Genève intemporelle. L'histoire est accentuée par un tic-tac obsédant, une bande son originale inspirée par la mécanique horlogère, et ses rouages redoutables.
Le film, tourné pendant la pandémie à Genève, offre une réinterprétation du genre avec un thriller surréaliste et un humour décalé. Pour l'apprécier, le public peut se rendre au Cinélux (Boulevard de Saint-Georges 8) et au CDD (Rue des Charmilles 23). Une soirée spéciale en présence du producteur Ali Sinaci, et des acteurs Roland Vouilloz et Antonio Builaura lieu jeudi 21 décembre à 20h30 au Cinélux.
Le film a déjà été salué, remportant des prix au European Independent Film Festival de Paris et à la semaine internationale du cinéma fantastique de la Costa des Sol après avoir été sélectionné aux Journées de Soleure.
Le 13 novembre, le Théâtre du Léman vibrera au rythme des aiguilles et de l'innovation lors du Grand Prix d'Horlogerie de Genève (GPHG). Bien plus qu'une simple remise de prix, cet évennement célèbre et promeut l'horlogerie mondiale, rappelant l'importance d'une industrie qui fait la fierté de Genève et de toute la Suisse. Cette année, la cérémonie, également diffusée en direct sur Carac 2, s'apprête à accueillir quelque 1500 participants. Raymond Loretan, président de la Fondation du Grand Prix de l'Horlogerie de Genève était mon invité.
"Ce Grand Prix n'est pas uniquement un concours des plus belles montres, il représente tout un secteur et tous les métiers qui se cachent derrière chaque montre", souligne Raymond Loretan. Et de fait, l'horlogerie genevoise ne se contente plus d'être une affaire locale: des écoles horlogères voient le jour jusqu'à Dubaï et en Inde.
Entre tradition et innovation
Le GPHG met en avant la pluralité des montres à travers 15 catégories de prix, allant des modèles les plus classiques aux montres d’avant-garde. "Nous avons cette année une nouvelle catégorie appelée Time Only, qui revient aux racines avec des montres sans complications", décrit Loretan, ajoutant que la montre reste, malgré tout, un objet d’art qui allie tradition, innovation et savoir-faire. Pour attirer de nouvelles générations vers l’horlogerie, le GPHG s’efforce aussi de sensibiliser le public, notamment les jeunes, à la beauté de ce métier ancestral.
Face aux enjeux actuels, le GPHG a intégré la durabilité au cœur de ses préoccupations. Cette année, une nouvelle récompense, le prix de l’éco-innovation, honorera les modèles les plus respectueux de l'environnement. "La durabilité n’est pas nouvelle dans notre secteur, mais elle est aujourd’hui mise en avant avec plus de rigueur", explique Raymond Loretan. Ce prix s’inscrit dans une volonté de transparence et de traçabilité de l’ensemble de la filière horlogère.
La quête du douzième art
Plus qu'un objet utilitaire, la montre représente des valeurs profondément suisses : précision, créativité, et un lien unique avec le temps. Loreton défend d’ailleurs l'idée d’élever l’horlogerie au rang de "douzième art", à l'image du septième art pour le cinéma. "Une montre aujourd'hui, qu'elle soit chère ou non, est un objet d'art", résume-t-il, expliquant que ce retour à la matérialité est aussi une réponse à l’hyper-connectivité moderne.
Le GPHG incarne donc la préservation d'une tradition tout en s’adaptant aux nouvelles attentes de la société. À l'heure où l'horlogerie suisse cherche de nouveaux élans, le Grand Prix de l'Horlogerie de Genève demeure un pilier, rappelant que chaque minute est une œuvre d'art.
Samedi 2 novembre, la Fondation pour la Recherche sur le Diabète organise une journée dédiée à cette maladie aux HUG. Patricia Legler, directrice de la fondation, nous éclaire sur les objectifs et l'importance de cet événement. Elle était mon invitée.
"Le diabète, ou plutôt les diabètes, sont des maladies qui touchent une grande partie de la population," explique Patricia Legler. "Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui se développe souvent chez les enfants et les adolescents, tandis que le diabète de type 2 apparaît généralement plus tard dans la vie, souvent en raison de facteurs environnementaux et de style de vie." Cette distinction est cruciale pour comprendre les différentes approches de traitement et de prévention.
Une journée pour en savoir plus
La journée du 2 novembre vise à offrir une information précise et actualisée aux personnes concernées, à leurs proches, et à toute personne souhaitant en savoir plus. "Nous aurons plusieurs médecins et professeurs des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) qui viendront faire le point sur différentes thématiques," précise la directrice de fondation. "Il est essentiel d'avoir accès à des informations fiables et à jour, et qui mieux que des experts pour les fournir ?"
En plus des conférences, la journée proposera des ateliers interactifs où les participants pourront échanger directement avec des spécialistes et des patients. "Ces ateliers permettent un vrai échange, parfois assez émotionnel, en direct avec les personnes touchées et des experts," souligne Patricia Legler. "C'est une opportunité rare et précieuse pour créer des liens et partager des expériences."
Une structure qui récompense
La Fondation pour la Recherche sur le Diabète ne se contente pas d'informer; elle soutient également activement la recherche. "Nous avons octroyé cette année deux prix à des chercheurs travaillant sur des aspects cruciaux du diabète," indique la directrice. "L'un des lauréats mène des recherches sur la génétique du diabète de type 2, tandis qu'un jeune doctorant de l'université de Berne se concentre sur les complications rétiniennes liées au diabète."
Pour ceux qui ne peuvent pas consacrer toute la journée à cet événement, Patricia Legler rassure: "Vous pouvez assister à certaines conférences le matin ou participer aux ateliers l'après-midi. L'inscription est nécessaire, mais vous n'êtes pas obligés de rester toute la journée." Un déjeuner payant est également prévu, avec un menu spécialement conçu pour les personnes diabétiques.
Une occasion unique de mieux comprendre le diabète, d'apprendre des experts et de partager des expériences avec d'autres personnes concernées. "C'est une pandémie mondiale," rappelle Patricia Legler. "Il est crucial de continuer à informer et à soutenir la recherche pour mieux comprendre et traiter cette maladie." Pour plus d'informations et vous inscrire, rendez-vous sur le site de la Fondation pour la Recherche sur le Diabète.
Il y a beaucoup à dire sur Charles Aznavour. Le film co-réalisé par Fabien Marceau, alias Grand Corps Malade, et Mehdi Idir, est bien plus qu'un simple biopic. Dans "Mr Aznavour", le légendaire chanteur est incarné par Tahar Rahim, qui s'immerge dans le rôle avec une précision impressionnante. Ils étaient mes invités.
Pour Tahar Rahim, interpréter Charles Aznavour ne consiste pas simplement à imiter la voix ou les gestes, mais à "chercher l'âme du personnage" pour restituer l’essence d’un homme dont la vie est intimement liée à l'histoire de la France et au combat pour la liberté.
Une liberté totale
Dès les premières étapes de production, Grand Corps Malade et Mehdi Idir se sont plongés dans une recherche minutieuse, visionnant des documentaires, lisant des biographies, et réécoutant des interviews. "On commence par vouloir tout connaître sur sa vie", explique Fabien Marceau, révélant la méthodologie rigoureuse adoptée pour dresser une fresque authentique de l'artiste. La famille Aznavour, y compris le coproducteur et gendre de Charles, Jean Rachid, a soutenu cette démarche sans imposer de restrictions. "Ils nous ont laissé une totale liberté sur le ton, sur ce qu'on voulait raconter de Charles", affirme Idir, soulignant la confiance accordée par les proches de l'icône.
Pour incarner Aznavour à l'écran, Tahar Rahim a travaillé avec un coach vocal, s’entraînant des heures durant pour capter le timbre et les intonations uniques du chanteur. "À un moment donné, mon coach me dit: ‘je pense que tu peux le faire’", confie l'acteur, racontant comment il a peu à peu trouvé le "sosie vocal" de l'artiste. De plus, pour reproduire la spécificité physique d'Aznavour, une gouttière spéciale a été conçue, permettant à Tahar Rahim de projeter sa lèvre inférieure comme le faisait le grand Charles, un détail qui témoigne de la minutie et du respect avec lesquels l’équipe a abordé ce projet.
L'homme derrière l'artiste
La profondeur de l'hommage ne s'arrête pas aux aspects techniques. Le film s'intéresse aussi à l'engagement de Charles Aznavour durant la Seconde Guerre mondiale. "Il a participé à un réseau de résistants via ses parents", rappelle Grand Corps Malade. Cet aspect méconnu de la vie de l'artiste résonne d’autant plus en ces temps où le débat sur l'identité et l'immigration agite les esprits. "Quand on est tous réunis ensemble", observe Rahim, "on rappelle au peuple et aux gens qui auraient pu l'oublier, à quel point le fruit de l'immigration peut devenir la plus grande représentation de France dans le monde entier."
Pour tous les participants à ce projet, "M. Aznavour" a laissé une empreinte indélébile. "On respire encore Aznavour tous les jours", confie Marceau, ému. Rahim résume ce sentiment par une leçon essentielle apprise de l’artiste : "Au lieu de trop douter, oser, ça permet d'atteindre ses objectifs." Ce film est une invitation à redécouvrir Charles Aznavour, non seulement comme chanteur, mais comme homme et symbole d’un pays fier de sa diversité.
Genève s'apprête à accueillir un événement musical de taille avec Les Misérables, ou "Les Mis", comme les fans aiment l'appeler. Ce monument du théâtre musical, célébré dans le monde entier depuis près de quarante ans, s’installe à l'Arena de Genève, offrant une expérience inédite (et sur-titrée!). Killian Donnelly, qui incarne le célèbre Jean Valjean, et Bradley Jaden, alias Javert, se montrent aussi enthousiastes qu’inspirés par ce qu'ils qualifient de "cadeau unique". Ils étaient mes invités.
La puissance de cette adaptation réside non seulement dans son casting impressionnant mais aussi dans les innovations apportées au spectacle lui-même. "Cette version est un mélange entre un concert et un film en direct," explique Donnelly. Le duo évoque une orchestration à couper le souffle, avec un ensemble de 30 musiciens qui submerge le public de sonorités exceptionnelles, créant une véritable vague d'émotion. Grâce à des caméras capturant de près les visages des acteurs, chaque spectateur, où qu’il soit dans l’arèna, peut ressentir l'intensité de chaque scène. "C’est une immersion totale, comme si on chantait directement pour chaque personne dans le public," ajoute Jaden, soulignant la magie de ce spectacle hors normes. "Ce n'est pas un simple concert ni un musical traditionnel, c'est bien plus que ça," confie t-il.
Une alchimie forte
Au fil des représentations, l’alchimie entre les comédiens et l’orchestre apporte chaque soir une énergie renouvelée. Donnelly, habitué à jouer le rôle de Jean Valjean, témoigne de cette chance: "Les Misérables est l'un des rares spectacles où l'on peut toujours trouver quelque chose de nouveau. Chaque représentation est unique, grâce à la liberté que nous avons sur scène." Jaden renchérit, en soulignant l’importance du lien avec son partenaire: "Quand on a un partenaire de scène comme Killian, on peut se permettre d'essayer de nouvelles choses. C'est une relation de confiance, et on se soutient pour maintenir la fraîcheur et l'authenticité du spectacle."
Ce passage à Genève, bien plus qu’une simple étape d'une tournée, est aussi un moment rare pour le public suisse. "Si vous ratez ce moment, vous ne verrez peut-être jamais Les Misérables sur une telle échelle ici," prévient Donnelly. Il ne s’agit pas seulement d’une œuvre d'art sur scène ; c'est une célébration d’une tradition musicale qui transcende les générations et les frontières. Pour Jaden, c’est clair : "Les chansons et les histoires de Les Misérables méritent d’être vécues par une immense foule, dans des lieux comme cette arène, où chaque note peut résonner à sa juste puissance."
À l’Arena de Genève, du 30 octobre au 3 novembre, cette adaptation spectaculaire des Misérables promet de conquérir les cœurs et de marquer les esprits, offrant aux spectateurs un voyage émotionnel inoubliable au sein d’une des plus grandes œuvres de la comédie musicale mondiale.
Claude Barras, réalisateur valaisan acclamé pour son précédent film "Ma vie de Courgette", revient avec une nouvelle œuvre poignante intitulée "Sauvages". Ce film d'animation en stop-motion, utilisant de la pâte à modeler, aborde des sujets aussi graves et actuels que la déforestation à hauteur d'enfant. Il était mon invité.
Le film commence dans une forêt tropicale où une famille découvre un petit singe, un orang-outan, et se rend vite compte des dangers qui l'entourent. "C'est un peu un remake de Bambi, le début du film, effectivement Bambi en forêt tropicale", raconte Barras. Le réalisateur met en lumière la destruction des habitats naturels et la capture des bébés orangs-outans pour en faire des animaux de compagnie. "L'idée du film, c'est d'emmener le spectateur avec une jeune fille qui vient de la ville, de l'emmener dans la forêt, de sentir la beauté de la forêt, mais aussi la fragilité", ajoute-t-il. Tout au long du film, on flirt avec une sensibilité et une poésie qui lui sont propres. "Je m'attaque au film d'animation pour enfants avec un angle très documenté, et je regarde avec des yeux d'enfant le monde adulte qui parfois dysfonctionne", explique Claude Barras.
La production aura durée sept ans, un travail de longue haleine qui contraste avec la rapidité et le contrôle permis par l'animation 3D. "L'ordinateur permet un contrôle à toutes les étapes. Et c'est vrai qu'on est une société du contrôle, dans tous les sens du terme", dit-il. Pour Barras, la lenteur et l'artisanat de la stop-motion sont une forme de résistance contre la numérisation et l'accélération du monde moderne. "J'aime le chemin, j'aime la lenteur de ce chemin. Ça me sert un peu de rempart aussi contre la numérisation du monde."
La conversation continue au delà du film
Le film ne se contente pas de sensibiliser le public aux problèmes environnementaux; il propose également un site avec des actions concrètes. Le réalisateur espère que son film incitera les spectateurs à réfléchir à leur consommation et à soutenir les communautés locales qui luttent pour préserver leur environnement.
Avec des voix telles que Benoît Poelvoorde et Laetitia Dosch, "Sauvages" parvient à toucher un large public tout en restant fidèle à son message. "Je ne voulais ni faire la morale, ni trop expliquer toute la chaîne de l'huile de palme", explique Barras. "Mais on peut avoir envie de s'intéresser si on a eu des émotions avec des personnages qui sont en lutte, et on a peut-être envie d'aider ou de rejoindre la lutte."
En somme, "Sauvages" est bien plus qu'un film d'animation pour enfants. C'est un appel à l'action, un cri d'alerte poétique qui nous rappelle l'urgence de protéger notre planète et ses habitants. "Tant qu'il restera des morceaux de forêt, il faut vraiment s'accrocher aux arbres et ne pas laisser les gens couper ces forêts", conclut Barras. Un film à voir absolument, pour petits et grands, afin de semer les graines du changement.