A Genève, les opposants au durcissement des critères d'obtention d'un logement social, une mesure sur laquelle les Genevois vont voter le 13 février, sont sortis du bois lundi. Ils ont critiqué une modification législative qui n'apportera aucune solution véritable au problème que constitue la pénurie de logements à loyers abordables.
Non à une loi anti-sociale et discriminante! À Genève, le comité référendaire contre le durcissement des critères pour accéder à un logement social a exprimé ses arguments contre la proposition du MCG. Celle-ci consiste à allonger de deux à quatre ans la durée de résidence pour avoir droit à un logement subventionné. Soumise à référendum, cette modification fera l’objet d’une votation cantonale le 13 février prochain. Un non sens total pour les référendaires puisque selon eux cette loi ne résoudra pas le problème des logements sociaux. Elle ne fera que repousser le problème pendant deux ans comme l'explique Sophie Buchs, directrice de Caritas.
Cette mesure ne fait que "durcir l'accès à un logement subventionné pour une partie des résidents sans améliorer la vie des autres", souligne le comité référendaire. Le changement proposé ne modifie en effet ni les critères de gestion de la liste d'attente pour obtenir un logement ni le nombre de logements à disposition, relève-t-il.
Le doublement du délai de résidence va uniquement obliger des ménages déjà en difficulté à se loger deux ans de plus sur le marché libre et à consacrer de ce fait une partie très importante de leur budget pour leur loyer, les maintenant ainsi dans une grande fragilité financière.
Ces gens pourraient aussi être contraints à se loger en France, par exemple, ou continuer à bénéficier d'un hébergement d'urgence pendant deux années supplémentaires, sans pouvoir s'extraire de la précarité. Les personnes concernées disparaîtront des listes, "mais leur besoin en matière de logement restera, lui, bien réel".
Pas d'appel d'air
Les partisans craignent notamment que l'ouverture des logements au tout-venant crée un appel d’air. Un argument que réfute Alain Bolle, directeur du centre social protestant Genève.
Actuellement, près de 8000 demandeurs sont inscrits, à Genève, sur les listes d'attente des fondations pourvoyeuses de logement social. La modification législative qui est proposée par la droite et le MCG ne fait qu'attiser "les divisions dans la population demandeuse de ce type de logements sociaux", note le comité référendaire.
Miguel Hernandez avec Keystone-ATS