Le Grand Conseil a accepté mardi l'idée d'un fonds financier pour la formation professionnelle. A l'unanimité, les députés se sont montrés très favorables au renvoi d'une motion transformée en postulat au Conseil d'Etat visant à soutenir les apprentis au sein des écoles professionnelles et lutter ainsi contre la précarité.
Le texte déposé par le socialiste Arnaud Bouverat met en évidence une inégalité de traitement entre les personnes qui suivent une formation professionnelle et celles qui ont choisi la voie gymnasiale. "Il faut garantir une équité entre les voies gymnasiales et professionnelles", a affirmé l'élu de gauche.
Un règlement permet en effet aux gymnasiens en manque de moyens financiers de bénéficier d'un fonds de soutien ou de prestations pour suivre leurs études. La motion souhaite dupliquer ces mesures d'accompagnement dans les écoles professionnelles.
Soutien ciblé
Les apprentis sont souvent issus de couches sociales moins avantagées que les gymnasiens, a rappelé le motionnaire. "Le but est d'assurer que l'apprenti puisse bénéficier d'un soutien rapide et ciblé par exemple pour des activités sociales, culturelles ou sportives ou encore des stages ou toute activité complémentaire utiles au bon déroulement de sa formation", a expliqué M. Bouverat. Il ne s'agit donc pas d'un concept universel mais bien ponctuel et subsidiaire, a-t-il souligné.
La motion, reformulée et transformée en postulat, demande concrètement au gouvernement de compléter la loi sur la formation professionnelle afin de permettre aux écoles professionnelles de se doter, à l'instar donc des gymnases, de fonds de soutien aux apprentis permettant d'intervenir ponctuellement en subsidiarité des dispositifs de soutiens classiques ou existants (Etat, fondations, associations de branches).
Lutte des classes
Jusqu'ici, les apprentis bénéficient essentiellement d'un remboursement des frais professionnels à hauteur de 960 francs. Ils peuvent aussi obtenir une aide pour les frais de repas et de transport, versée par l'école de la transition. Il est aussi possible pour eux d'effectuer une demande de bourse auprès de l'office cantonal des bourses d'études et d'apprentissage (OCBE) ou auprès de fondations philanthropiques.
"C'est la lutte des classes qui se joue ici", a lancé l'élue de la gauche radicale (EP) Céline Misiego. A droite, la PLR Carole Dubois a insisté sur le fait que "la précarité ne doit pas être une raison de l'échec" dans la voie de l'apprentissage.
Egalité de traitement
Son collègue de parti Guy Gaudard a profité de la discussion pour tacler le précédent gouvernement et l'ancienne ministre de la formation Cesla Amarelle (PS), sans les nommer: "L'apprentissage a été sous-estimé voire malmené lors de la législature précédente".
L'actuel conseiller d'Etat en charge des écoles et de la formation, Frédéric Borloz (PLR), s'est montré absolument favorable à une meilleure égalité de traitement entre gymnase et apprentissage. Il a encouragé la prise en compte du postulat pour mener une analyse approfondie des différences de soutien entre les voies académiques et professionnelles et d'arriver ensuite à une solution concrète.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats