A Genève, l'empreinte carbone a baissé de 27% en 2022 par rapport à 1990, pour se situer à 12,7 tonnes par habitant, malgré une augmentation de 35% de la population. Les émissions directes de CO2, soit celles qui sont produites dans le canton, ont elles diminué de 39% par habitant.
"C'est remarquable! C'est le signe que les politiques publiques fonctionnent malgré la hausse de la population. Nous pouvons décarbonner la société tout en préservant sa prospérité", a relevé mardi devant les médias Antonio Hodgers. Le conseiller d'Etat en charge du Département du territoire (DT) s'exprimait à l'occasion de la présentation du bilan des émissions de gaz à effet de serre du canton en 2022.
Chaque Genevois produit 12,7 tonnes d'équivalent CO2, dont 73% de manière indirecte avec l'importation de biens, de matières premières, de services et d'énergie. "Par honnêteté intellectuelle, il faut parler de la totalité de nos émissions. Mais le Conseil d'Etat n'en maîtrise que le quart, les émissions directes", a commenté le magistrat.
"Encore du chemin"
Alors le canton a accueilli 130'000 habitants de plus en 30 ans, les émissions directes issues de la chaleur des bâtiments ont diminué de 28%. Avec une baisse de 3% par rapport à 2012, les émissions directes liées à la mobilité se sont stabilisées pour la première fois depuis l'avènement de l'automobile, selon le magistrat. Les émissions dues au traitement des déchets et eaux usées ont, elles, augmenté de 9%.
Le canton "n'est pas encore au bout du chemin", selon Antonio Hodgers. Pour mémoire, le plan climat cantonal fixe pour objectifs une réduction d'au moins 60% des émissions directes d'ici 2030 par rapport à 1990, avec un palier de 75% en 2040 et la neutralité carbone en 2050. Quelles pistes d'améliorations pour y parvenir?
Adoptée en 2024, la loi sur l'énergie va permettre de réduire fortement les émissions liées au chauffage des bâtiments, qui représentent la moitié des émissions directes. Le Grand Conseil doit à présent voter la loi climat, qui donnera une assise légale au plan climat cantonal. Cette loi est bloquée en commission malgré l'accord des milieux économiques, des associations environnementales et des syndicats, a indiqué M. Hodgers.