La sécurité de l'approvisionnement en énergie de la Suisse a pu être assurée cet hiver, grâce à la météo clémente et aux mesures préventives de la Confédération. Mais l'hiver prochain reste entaché d'incertitudes, préviennent les autorités et l'ensemble du secteur. Astuces et idées avec Benjamin Smadja et Jade.
"Nous devrons continuer à économiser l'énergie", a déclaré jeudi Albert Rösti devant la presse à Berne. Pour le chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), il est primordial d'éviter une possible pénurie.
Ensemble avec le conseilleur fédéral Guy Parmelin, M. Rösti a dressé un bilan avec des représentants des cantons, des milieux économiques et de la branche de l'énergie. Entre octobre 2022 et fin mars 2023, la Suisse a économisé plus de 5800 gigawattheures (GWh) de gaz. L'objectif qui consistait à économiser 15% de gaz a été dépassé.
Et les économies d'électricité ont atteint quelque 1250 GWh, soit la consommation annuelle du canton de Bâle-Ville. C'est cependant environ 40% de l'objectif visé au niveau des économies d'électricité effectuées volontairement.
Météo et hausse des prix
"Les services publics, les entreprises et les particuliers ont mis en oeuvre les mesures d'économie", a souligné le ministre de l'énergie. Les températures douces de l'hiver ont contribué à une consommation réduite.
Mais les prix élevés du gaz et de l'électricité ont été décisifs dans la réduction de la consommation d'énergie par l'industrie. Près de 60% des quelque 800 exploitants d'installations bicombustibles sont passés du gaz au mazout, suivant la recommandation du Conseil fédéral.
Mais les risques subsistent. D'abord, l'hiver dernier, pauvre en neige, produira moins d'eau de fonte pour remplir les lacs d'accumulation. Si la sécheresse perdure, les centrales hydroélectriques et les centrales nucléaires pourraient produire moins d'électricité durant l'été.
Et la demande croissante de gaz liquide en Asie - notamment en Chine - pourrait compromettre la constitution de stocks de gaz suffisants en Europe. A cela s'ajoutent des travaux de maintenance annoncés sur les infrastructures gazières en Norvège. Sans oublier les problèmes techniques persistants dans les centrales nucléaires françaises.
Préparatifs
La Confédération prépare déjà différentes solutions pour l'hiver 2023/2024. Il faudra à nouveau former à l'étranger une réserve de gaz équivalant à 15% de la consommation annuelle. Mais cet objectif s'annonce difficile compte tenu de l'absence totale de gaz russe, selon le ministre de l'Economie Guy Parmelin. Le défi sera d'améliorer le monitoring de la consommation de gaz.
Quant à l'électricité, le but principal restera d'éviter des mesures de dernière nécessité, à savoir des délestages du réseau avant un black-out dans le réseau suisse, a ajouté le Vaudois. La collaboration au sein de l'Alliance pour les économies d'énergie qui compte désormais plus de 380 membres sera précieuse.
Les cantons ont fait leur part, a relevé le conseiller d'Etat lucernois Fabian Peter, représentant de la Conférence des directeurs cantonaux de l'énergie. "Nous pourrons réutiliser l'hiver prochain toutes les mesures mises en place. Nous avons ainsi gagné du temps". Les cantons comptent sur la Confédération pour être avertis et associés à temps aux mesures à prendre.
Accord avec l'UE
Evoquant une "année énergétique turbulente", le vice-président d'economiesuisse Martin Hirzel voit un risque d'approvisionnement persistant non seulement pour l'hiver prochain, mais aussi pour les années à venir. Dans ce contexte, il a plaidé pour la conclusion d'un accord rapide sur l'électricité avec l'Europe.
Albert Rösti a de son côté salué les efforts du Parlement que ce soit pour augmenter à long terme la production d'électricité dans le cadre de la grande réforme de l'énergie, ou pour encourager le solaire et et l'éolien. "C'est le fondement non seulement d'un approvisionnement sûr mais aussi d'un remplacement des énergies fossiles", a-t-il dit.
Pour le directeur de l'Association des entreprises électriques suisses (AES) Michael Frank, "le problème de l'électricité en hiver n'a pas changé". Sans le développement de la production domestique, des progrès massifs de l'efficacité et une collaboration étroite avec l'Europe, chaque hiver sera problématique.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Stephane Napoleone
25 avril 2018 à 17 h 25 min
J'ai bien aimé lorsqu'il dit que son père lui conseillait, au cas ou il ne savait pas que voter, de prendre l'avis du gouvernement et de voter le contraire ! ... je ne savais pas qu'il y avait, en Suisse une certaine culture ou contre culture de saine contestation, d'un sens vraiment critique et ouvert ! ça fait du bien d'entendre quelqu'un parler si librement 😉
Stephane Napoleone
25 avril 2018 à 17 h 28 min
Merci Radio Lac et Monsieur Patrick Morier-Genoud ! c'est rare !
Micaël Masse
27 avril 2018 à 7 h 43 min
LA question essentielle :
Qui devrait créer l'argent ?
Les banques commerciales (majoritairement des investisseurs étrangers) ?
OU
Un organisme d'état tenu par la constitution à l'intérêt du peuple suisse ?
Indépendant des politiques et autres influences
Selon moi, poser la question, c'est y répondre.
Le peuple suisse souhaite récupérer sa souveraineté monétaire et les milliards de francs de profits y étant attachés.
Merci d'être une voie démocratique présentant ce que plusieurs médias ne désirent pas aborder.
Les autorités économiques, politiques et même médiatiques ont beaucoup à perdre, car la rente monétaire rapporte des milliards chaque année.
Silberstein Jacques
27 avril 2018 à 14 h 12 min
Merci pour cette présentation original bien mijotée. J'ai, moi aussi, noté à quel point tout l’establishment peut rejeter cette initiative. Et, comme le dirait l'inspecteur Maigret, cherchons donc à qui profite le crime. Évidemment aux banquiers et au monde de la finance, spéculative notamment. Et pourtant, le conseil fédéral et les chambres leur emboîtent le pas. Pourquoi ? Est-ce dû au fait que la distribution socio-économique des chambres et, par voie de conséquence, du conseil est très différente de celle de la population ? Ou et-ce dû au lobbying des milieux financiers ? Ou les deux ?
De savoir si la raison est la première ou la seconde, est une question qui n'a d'intérêt qu'à l'autopsie. Dans l'immédiat, j'invite tout le monde à faire ce que votre père proposait. A savoir: s'ils sont tous contre alors dite OUI et vis-versa. Ou Alors renseignez vous auprès de sources bien informées et si possible sans conflit d’intérêt.