Steve Harwell, fondateur et ex-leader du groupe américain SmashMouth, mondialement réputé pour leurs tubes "All Star" et "Walkin' on the Sun", est mort à l'âge de 56 ans des suites d'une maladie. Le chanteur, qui avait quitté son groupe en 2021 pour de multiples raisons de santé, était en soins palliatifs depuis quelques jours.
Benjamin Smadja
La journée finit bien
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Né en 1967, Steve Harwell avait fondé SmashMouth en Californie en 1994 avec Kevin Coleman à la batterie, Greg Camp à la guitare et Paul De Lisle à la basse. Selon les musicologues, le groupe qui existe toujours joue un mélange de pop, rock, ska et punk.
SmashMouth atteint la notoriété mondiale dès 1997 avec l'album "Fush Yu Mang" et le tube "Walkin' on the Sun" qui, avait vanté Harwell auprès de Rolling Stone en 2019, "a changé la musique et la manière dont les gens écoutent de la musique" grâce à ce "son que nous avons créé" et que "personne n'a pu copier".
Deux ans plus tard, en 1999, nouveau triomphe avec le titre phare "All Star" de l'album "Astro Lounge" nommé aux Grammy Awards et qui apparaît sur la bande-originale du dessin animé blockbuster "Shrek".
D'après le New York Times, "All Star" qui a fait l'objet en près de 25 ans de multiples adaptations, a été écouté en streaming près d'un milliard de fois sur Spotify.
Steve Harwell est décédé chez lui à Boise (Idaho, nord) "entouré par sa famille et ses amis", a indiqué dans un communiqué au magazine Rolling Stone le manageur de SmashMouth, Robert Hayes. Ce dernier a précisé que la disparition de l'artiste était due à des complications médicales consécutives à une maladie du foie.
Depuis les années 2010, Harwell avait connu plusieurs incidents de santé en concert ou en répétition et avait avancé des problèmes cardiaques pour justifier sa retraite il y a deux ans.
Dans son communiqué, Robert Hayes a rendu un hommage appuyé au chanteur "à la voix emblématique", qui avait quitté son groupe en octobre 2021 après un concert dans l'Etat de New York où il avait entre autres insulté son public. Avec Harvell, SmashMouth a vendu dix millions d'albums dans le monde, selon Hayes.
"Steve a vécu une vie plein gaz à 100%. Il a illuminé l'univers avant de s'éteindre", a salué Robert Hayes.
La maison Christie's mettra en vente aux enchères fin janvier des guitares de la collection personnelle de Mark Knopfler, le leader du groupe britannique de rock Dire Straits. Le musicien figure au classement des 100 meilleurs guitaristes de tous les temps, selon le magazine Rolling Stone.
Le guitariste star Mark Knopfler va vendre en janvier aux enchères 120 de ses guitares et amplis, dont celle avec laquelle il a enregistré le hit Money For Nothing et joué au concert Live Aid en 1985, a annoncé mardi la maison de vente Christie's.
"J'ai passé beaucoup de temps avec ces guitares, mais elles ont besoin d'un bon foyer", explique le chanteur et virtuose de la guitare, cité par Christie's. Mark Knopfler sait déjà qu'il sera "triste de les voir partir", après ces "merveilleux moments ensemble".
Mais "il est temps" de les sortir de leur étui, ajoute le Britannique de 74 ans. "Pourquoi s'y accrocher alors qu'il y a des gens qui aimeraient les avoir et qui joueraient avec elles tous les jours ?", ajoute la star de Dire Straits, groupe avec lequel il a créé l'un des sons les plus reconnaissables des années 1980, inspiré du blues et de la country.
50 ans de carrière
La collection des 120 guitares et amplis mise en vente couvre l'ensemble des 50 ans de carrière de Mark Knopfler.
Les pièces comprennent "des noms emblématiques et mondialement connus" tels que Gibson, Fender et Martin, ainsi que des modèles fabriqués sur mesure par des luthiers du monde entier, explique la maison de vente.
Parmi les stars de la vente, une guitare Les Paul Standard originale de 1959, qu'il a acquise auprès de Bobby Tench du Jeff Beck Group. Au dos de la guitare, du vernis manque, à l'endroit où l'instrument a frotté contre la ceinture de son propriétaire. Elle est estimée entre 300'000 et 500'000 livres sterling (entre 330'000 et 550'000 francs).
Egalement mise en vente, la guitare avec laquelle il a enregistré Money for Nothing et joué au concert Live Aid en 1985. Elle est estimée entre 10'000 et 15'000 livres sterling (entre 11'000 et 16'000 francs).
Les enchères auront lieu le 31 janvier à Londres. La vente sera précédée d'une exposition du 9 au 13 décembre à New York, puis à Londres au siège de Christie's.
Un quart des bénéfices de la vente ira à des organisations caritatives, dont la Croix Rouge britannique.
Interrogé sur la BBC, Mark Knopfler a admis qu'il achètera peut-être de nouvelles guitares avec l'argent qu'il gagnera grâce à la vente. "Je suppose que je ne suis pas insensible à la tentation", a-t-il dit en riant.
La star planétaire Shakira a évité lundi un procès pour fraude fiscale en Espagne, en échange du paiement d'une amende de plus de sept millions d'euros dans le cadre d'un accord de dernière minute scellé avec le parquet.
Arrivée au tribunal de Barcelone lundi matin vers 10h00, vêtue d'un ensemble rose et portant des lunettes de soleil, l'artiste colombienne de 46 ans a répondu "oui" au président du tribunal qui lui demandait, en début d'audience, si elle reconnaissait sa culpabilité et acceptait les peines infligées.
Partie peu de temps après sans faire de déclarations à la presse, l'interprète de "Waka Waka" ou de "Hips don't lie" a écopé d'une amende de plus de 7,3 millions d'euros correspondant à "50%" du montant de la fraude, selon les termes de l'accord.
Elle se voit infliger également une peine de trois ans de prison avec sursis, commuée en sanction financière de 432'000 euros, a précisé le tribunal dans un message sur X (anciennement Twitter). Le montant total qu'elle devra payer s'élève donc à près de 7,8 millions.
Shakira avait déjà versé par ailleurs 17,45 millions d'euros au fisc pour régulariser sa situation, selon un chiffre actualisé communiqué lundi par le parquet.
Grâce à cet accord, la chanteuse s'épargne un long procès et l'étalage de sa vie passée dans la métropole catalane, où elle a résidé pendant des années avec l'ex-footballeur Gerard Piqué avant leur séparation hypermédiatisée l'an dernier.
"J'avais deux options: continuer à me battre jusqu'au bout, en hypothéquant ma tranquillité d'esprit et celle de mes enfants, arrêter de faire des chansons, des albums et des tournées" ou "refermer et laisser derrière moi ce chapitre de ma vie", a assuré, dans un communiqué, Shakira, partie s'installer à Miami avec ses enfants après sa séparation.
Bahamas ou Espagne ?
Le parquet accusait Shakira de ne pas avoir payé ses impôts en Espagne en 2012, 2013 et 2014 alors que, selon lui, elle avait vécu ces années-là plus de 183 jours par an dans le pays, seuil au-delà duquel une personne doit y être considérée comme résidente fiscale.
Il avait requis une peine de huit ans et deux mois de prison et une amende de 23,8 millions d'euros à son encontre.
La chanteuse démentait catégoriquement ces accusations, en assurant que son lieu de résidence fiscale restait à l'époque l'archipel des Bahamas, considéré par l'UE comme un paradis fiscal, car elle passait son temps en voyage en raison de sa carrière. Et ce même si elle avait entamé en 2011 une relation avec Piqué.
Elle affirmait ne s'être établie de façon pérenne à Barcelone que fin 2014 juste avant la naissance de son deuxième enfant.
"Les autorités fiscales ont vu que j'étais en couple avec un citoyen espagnol et ont commencé à saliver", avait-elle dénoncé l'an dernier dans le magazine ELLE, en assurant alors qu'aller au procès était pour elle une "question de principe".
Shakira - qui a vu son nom apparaître dans les "Pandora Papers", vaste enquête journalistique accusant plusieurs centaines de personnalités d'avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore - n'en a toutefois pas fini avec la justice espagnole.
Le parquet a en effet entamé cet été une nouvelle procédure contre elle pour une fraude fiscale présumée en 2018, estimée à six millions d'euros. Elle est par ailleurs dans le viseur du fisc pour l'exercice 2011.
Paiements dans les salons de coiffure
Ce procès, dans lequel près de 120 témoins devaient être entendus, aurait pu se transformer en grand déballage de la vie de la chanteuse.
Afin d'appuyer l'accusation, les enquêteurs avaient décortiqué sa vie privée, interrogeant ses voisins, vérifiant ses comptes sur les réseaux sociaux, contrôlant ses dépenses dans des salons de coiffure de Barcelone ou dans la clinique où elle était suivie dans la ville pour sa grossesse.
Référence de la musique pop latino, Shakira a été récemment sous le feu des projecteurs pour sa difficile séparation avec Gerard Piqué, qu'elle raconte dans "Bzrp Music Sessions, Vol. 53".
Ce tube planétaire, qui lui a valu jeudi le Grammy Latino de la chanson de l'année, fait référence à sa "dette avec le fisc".
Outre Shakira, de nombreuses personnalités ont eu des ennuis avec le fisc espagnol comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi, qui ont été également condamnés à des amendes de plusieurs millions et à des peines de prison qu'ils n'ont pas eu à purger.
Durant cette période, la chanteuse a sorti plusieurs albums à succès.
La mégastar américaine du hip hop Sean Combs, Puff Daddy ou Diddy sur scène, est visé jeudi par une plainte pour viol et violences physiques durant plus de dix ans par son ex-compagne, la chanteuse Cassie. Le musicien nie "farouchement" ces accusations.
Cette plainte accuse M. Combs d'avoir transformé la vie de la chanteuse de R&B, danseuse et mannequin de 37 ans, Casandra Ventura de son vrai nom, en cauchemar. Elle décrit des violences "sexuelles" et "psychologiques" et des "comportements déviants" qui s'étendent sur plus d'une décennie, entre 2005 et 2018.
Selon un document judiciaire de 35 pages rendu public jeudi par la justice américaine et révélé d'abord par le New York Times, "M. Combs a violé Mme Ventura chez elle après qu'elle eut tenté de le quitter" en 2018.
Sean Combs, 54 ans, l'a en outre "souvent frappée à coups de poing, de pied, tapée, piétinée avec pour résultats des contusions, lèvres éclatées, oeils au beurre noir et saignements", détaille cette plainte au civil déposée devant le parquet fédéral de Manhattan à New York.
Cette action en justice est rendue possible grâce à une loi de l'Etat de New York qui permet depuis novembre 2022, mais pendant un an seulement, aux victimes de violences sexuelles de porter plainte au civil pour des faits prescrits. La plainte de Mme Ventura vise aussi les sociétés et labels de son ancien compagnon, musicien et producteur de rap: Bad Boy Entertainment, Bad Boy Records, Epic Records, Combs Enterprises et Doe Corporations 1-10.
"Silence et ténèbres"
La justice américaine - qui a consigné le témoignage à charge de Mme Ventura, laquelle avait rencontré M. Combs en 2005 lorsqu'elle avait 19 ans et lui 37 - accuse la star du rap d'avoir eu un "comportement violent" et "des exigences déviantes" durant "plus d'une décennie".
"Après des années de silence et de ténèbres, je suis finalement prête à raconter mon histoire et à m'exprimer en mon nom et pour le bien de toutes les autres femmes qui subissent des violences et des agressions" dans leur couple, a écrit Cassie dans un communiqué transmis par son avocat Douglas Wigdor.
Ce ténor du barreau new-yorkais a estimé qu'"aucun être humain ne devrait endurer ce que Mme Ventura a enduré" par son "agresseur". Selon sa plainte, la victime a "vécu une 'période noire', piégée par M. Combs dans un cycle d'agressions, violences et trafic sexuel".
L'avocat new-yorkais de M. Combs, Ben Brafman, a "farouchement" nié ces allégations, qu'il a qualifiées dans une déclaration à l'AFP d'"insultantes et scandaleuses". La plainte décrit pourtant un homme violent, forçant même la victime à des relations sexuelles filmées avec des hommes prostitués. Mme Ventura "ne peut pas continuer à vivre dans le silence après ce qu'elle a enduré", souligne encore le document judiciaire.
"Puissant et dangereux"
La plaignante accuse encore "M. Combs (d'être) resté immensément puissant et dangereux". Et "Mme Ventura est en quête de justice pour la décennie de vie que M. Combs lui a prise par des menaces de violences, une addiction aux drogues, des agressions physiques et psychologiques, ainsi que de l'esclavage sexuel".
M. Combs, 54 ans, avait fondé sa société Bad Boy en 1993, décennie de gloire pour cette figure majeure de la commercialisation et médiatisation de la scène hip hop, un mouvement musical et artistique né à New York il y a 50 ans, en août 1973. Les disciples de Puff Daddy sont feu Notorious B.I.G., mort en 1997, et Mary J. Blige.
Sean Combs fait partie du club des milliardaires du hip hop, grâce aussi à ses affaires dans l'industrie de l'alcool. Pour Casandra Ventura, il "était évident qu'avec l'expiration très prochaine (fin novembre) de la loi new-yorkaise (sur la protection des victimes de violences sexuelles), j'avais l'occasion de parler haut et fort du traumatisme que j'ai subi et dont je vais me relever durant ce qu'il me reste à vivre".
A l'approche de la date anniversaire de sa disparition, le 5 décembre 2017, Johnny Hallyday revient toujours dans l'actualité: cette fois, deux inédits, sur deux labels différents, se talonnent.
"Un cri" et "Grave moi le coeur" ne sont pas les premiers inédits tirés des limbes: "La nuit avec moi" et "Deux sortes d'hommes" avaient été publiés en 2020.
Il y a donc d'abord "Un cri" composé et réalisé par Yodelice, un des complices (guitariste-producteur) des dernières années du chanteur. La chanson figure au coeur de "Made in Rock'n'Roll", album qui compile dix autres titres déjà connus du "Taulier", remastérisés pour l'occasion. L'ensemble, très rock, est publié vendredi chez Parlophone, label dans la galaxie Warner, dernière maison de disques de la star.
Soit deux semaines avant "Grave moi le coeur", livré dans une intégrale des chansons de Johnny revisitées en symphonique et supervisées par un autre de ses anciens bras-droits, l'arrangeur-star Yvan Cassar, qui a travaillé avec Vangelis ou encore Charles Aznavour.
Sortie prévue le 1er décembre sous l'égide d'Universal, maison de disques historique du "rockeur préféré des Français". Avant une reprise de la tournée "Johnny Symphonique" en mars et avril 2024.
"Un cri" date de février 2017, période où Johnny, qui vient d'apprendre qu'il est malade d'un nouveau cancer, "ressent un besoin de faire de la musique hors d'une configuration d'album" a raconté Yodelice à quelques journalistes, dont l'AFP, en début de semaine.
"Jouer avec mon pote"
Chose rare, l'artiste pose sa voix sur une maquette, accompagné d'une guitare acoustique blues, alors que, d'habitude, il se met derrière le micro avec un groupe pour emballer un produit fini.
Mais la chanson en restera à cette première ébauche car elle ne s'inscrit pas dans le disque mis en route un peu plus tard, "Mon pays c'est l'amour", réalisé par Yodelice, qui sortira à titre posthume en 2018.
Ebranlé par la disparition de l'interprète de "Allumer le feu", Yodelice laissera ce titre de côté. Jusqu'à ce que la ferveur intacte des fans le pousse à retravailler le morceau. En isolant la voix, l'urgence du ton convoque une instrumentation plus rock, dont Yodelice s'est chargé en grande partie. "J'avais l'impression de jouer avec mon pote", confie le musicien.
Le texte signé Vincent Walter Jacob, musicien inconnu du grand public, revêt un aspect testamentaire, entre trajectoire personnelle et amour des Etats-Unis.
"Grave moi le coeur" est une ballade, adaptation en français par Jean Fauque, célèbre parolier qui travailla notamment avec Alain Bashung, du standard d'Elvis Presley "Love me tender". Le titre avait été répété et couché sur bande, à l'origine, en prévision du show à Las Vegas en 1996 et d'un des disques qui en découlerait, "Destination Vegas". Mais "L'idole des jeunes", comme on le surnommait à ses débuts, n'a retenu ce morceau ni pour le live ni pour l'album.
"Maturité, abandon"
"Aussi dingue que ça puisse paraître, c'était sur une bande de répétitions et ça n'avait pas été numérisé. Johnny ne m'en avait jamais parlé, il avait dû lui-même l'oublier", confie Yvan Cassar, joint au téléphone par l'AFP.
Pourtant, les deux hommes ont parlé des heures durant de ce titre du "King", fondateur pour Johnny qui l'avait vu et entendu adolescent au cinéma dans le film du même titre, "Love me tender", avec Elvis en vedette acteur-chanteur. Pendant le show à Las Vegas, Johnny l'interprétera dans sa V.O., en anglais.
Après avoir isolé la piste de la voix, Yvan Cassar l'a sertie d'une nouvelle orchestration, tout en gardant le "souffle" de Johnny. "On sent dans cette chanson son rapport à la vie, il y a une maturité, un abandon", note l'arrangeur.
Selon un bon connaisseur du dossier, interrogé par l'AFP, "on n'est pas à l'abri de découvrir d'autres inédits étant donné la masse d'enregistrements du chanteur dans sa carrière".
Ringo Starr, John Lennon, Paul McCartney et George Harrison, alias les Beatles. (KEYSTONE/STR)
"Claire comme du cristal", la voix de John Lennon résonne dans une nouvelle et "dernière" chanson des Beatles sortie jeudi grâce à un coup de pouce de l'intelligence artificielle, 53 ans après la séparation du groupe mythique de Liverpool.
"C'est probablement la dernière chanson des Beatles, et on joue tous dessus, c'est un véritable enregistrement de Beatles", a déclaré Paul McCartney, 81 ans, dans une courte vidéo mise en ligne mercredi soir, qui retrace la genèse de "Now and Then", morceau plein de mélancolie, mêlant piano, cordes et solo de guitare. Quant aux cordes, lors de l'enregistrement dans les studios d'EMI l'an dernier, même les musiciens pensaient travailler sur un titre de Paul McCartney tellement le secret était grand.
Sur le magasin en ligne du groupe, où le titre se décline à l'envi, certains supports proposés en pré-commande, vinyle ou cassette, étaient déjà en rupture de stock avant même sa sortie.
Le titre est né d'une maquette enregistrée dans les années 1970 par John Lennon dans son appartement new-yorkais. Après son assassinat en 1980, sa veuve Yoko Ono avait remis en 1994 la bande, avec voix et piano, aux autres membres du groupe. Les techniques alors disponibles ne permettant pas d'extraire la voix de John Lennon avec une qualité suffisante, le morceau était resté dans les cartons.
"La voix de John"
Tout a basculé avec la série documentaire "Get Back", réalisée en 2021 par Peter Jackson. Le réalisateur de la trilogie du "Seigneur des Anneaux" avait alors extrait la voix de Lennon d'une cassette en la séparant du piano, aidé par les nouvelles technologies utilisant l'intelligence artificielle.
"On s'est retrouvé avec la voix de John, claire comme du cristal", a expliqué Paul McCartney, cité dans un communiqué annonçant la sortie de ce titre. A la maquette originale ont été ajoutés des enregistrements de guitare électrique et acoustique par George Harrison datant de 1995, avant son décès en 2001. La chanson a été terminée l'année dernière dans des studios de Los Angeles, mêlant les batteries de Ringo Starr, le piano et la basse de Paul McCartney, et les voix des deux Beatles vivants.
"C'était très émouvant pour nous tous. C'est comme si John était parmi nous", a raconté Ringo Starr, 83 ans. En avril 1970, six mois après la sortie de l'album "Abbey Road" et un mois avant celle de "Let it be", les Beatles avaient annoncé leur séparation. Les dix ans de collaboration de Paul McCartney, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr ont produit 14 albums bestsellers, près d'un milliard de disques vendus et donné lieu au tournage de plusieurs films.
"Tout est vrai"
Malgré la mort de Lennon en 1980 et celle d'Harrison en 2001, la "Beatlemania" reste vivace à travers le monde et les possibilités offertes par l'intelligence artificielle (IA) ont déjà inspiré des tentatives de fans de les réunir, ou de revisiter les dernières oeuvres de Paul McCartney avec sa voix de jeunesse.
A l'occasion d'une interview à la BBC en juin dernier, McCartney avait révélé la préparation de cette chanson inédite. "Nous en sommes venus à faire ce qui sera le dernier enregistrement des Beatles, c'était une maquette de John à partir de laquelle nous avons travaillé", avait-il expliqué. "Rien n'a été créé artificiellement ou de manière synthétique, tout est vrai. (...). Nous avons nettoyé certains enregistrements", avait-il par la suite insisté.
L'existence de la maquette était connue et Paul McCartney n'avait pas caché vouloir donner au morceau une nouvelle vie. Mais il avait toujours expliqué que le projet n'avait pas abouti en raison de l'opposition de George Harrison qui ne l'aimait pas. Après "Now and Then", les deux compilations rouge 1962-1966 et bleue 1967-1970 vont être rééditées dans une version augmentée le 10 novembre.
Pour les anglophones, un documentaire retrace l'histoire de la création du titre des années 70 à nos jours.