Alain Souchon repart pour une nouvelle tournée accompagné de ses fils Pierre et Ours. Il s'arrêtera à la salle Métropole de Lausanne les 16 et 17 décembre 2024. Le trio revisitera le répertoire du chanteur français, entre titres incontournables, perles rares et surprises.
Il y a un peu plus de 4 ans, Alain Souchon publiait un nouvel album acclamé par la critique, "Ames fifties", fruit d'une étroite collaboration avec ses deux fils. S'en est suivi une "tournée triomphale" de plus de 100 dates.
L'artiste en annonce une nouvelle qui débutera au printemps. Ensemble sur scène, les trois Souchon interpréteront les chansons d'Alain, bientôt 80 ans, de manière dépouillée, dans une formule acoustique, selon une interview donnée à RTL France. Alain Souchon y confie également que son médecin lui a prescrit cette tournée familiale sur ordonnance.
À seulement 13 ans, Lucas Chiche s'apprête à fouler la scène du prestigieux Théâtre du Léman ce samedi à 19h30. Un concert d'exception pour un jeune prodige genevois qui, malgré son âge, s’est déjà produit sur des scènes de renom telles que le Carnegie Hall à New York ou le Tchaikovsky Hall de Moscou. Avec une maturité impressionnante, Lucas s’impose comme une figure émergente du piano classique, prêt à transmettre toute l’émotion qu’il puise dans les œuvres qu’il interprète. Il était mon invité.
« Un jour, ma maman a acheté un piano, et je jouais des mélodies dessus. Ça a commencé comme ça », raconte Lucas Chiche. Ce qui avait débuté comme un simple loisir s’est rapidement transformé en vocation. À neuf ans, Lucas participe à ses premiers concours et réalise que la musique classique n'est pas qu’un hobby: c’est sa destinée.
Aujourd’hui, ses compositeurs favoris – Beethoven, Rachmaninov et Chopin – nourrissent son répertoire. « Rachmaninov, c’est incroyable, mais ses œuvres sont complexes car il avait des mains gigantesques. Moi, je dois attendre que les miennes grandissent pour jouer certaines pièces », explique-t-il en riant.
Donner des frissons avant tout
Pour ce concert au Théâtre du Léman, Lucas et son professeur, Mladen Čulić, ont minutieusement peaufiné le programme. Après de nombreux ajustements, le public pourra savourer des œuvres de Gluck, Chopin, Schubert et Beethoven. En deuxième partie, il partagera la scène avec son ami David Chen pour une interprétation à quatre mains de la Fantaisie de Schubert. « C’est beaucoup de travail, mais j’ai tellement hâte », confie-t-il, le regard pétillant.
Bien qu’il soit conscient de son talent, Lucas insiste sur l’importance de l’émotion dans ses performances. « Mon but, ce n’est pas de montrer ma technique, mais de transmettre des frissons, de la joie, ou même de la tristesse », explique-t-il. Cette approche sincère et sensible séduit un public toujours plus large, comme en témoignent les commentaires élogieux qu’il reçoit sur les réseaux sociaux. « Les gens viennent exprès pour m’écouter, et je veux leur donner quelque chose en retour », ajoute-t-il.
Un prodige, mais avant tout un ado
Malgré ses succès, Lucas reste un adolescent comme les autres. Il aime jouer au basket, passer du temps avec ses amis et va à l’école. Ses camarades, loin d’être intimidés par ses exploits, le soutiennent avec enthousiasme. « Ils sont très fiers de moi, certains viendront au concert. C’est trop bien d’avoir des amis comme eux », dit-il avec gratitude.
Quand on lui demande ses ambitions, Lucas évoque son rêve de devenir un grand pianiste, collaborant avec des orchestres prestigieux comme l’Orchestre de la Suisse Romande ou l’orchestre du Verbier Festival. Mais pour l’instant, il se concentre sur son évolution et sur les œuvres qu’il pourra interpréter quand ses mains seront plus grandes!
En attendant, Lucas nous invite à découvrir ou redécouvrir la richesse de la musique classique. « C’est incroyable, ça donne des émotions uniques. J’aimerais que les jeunes écoutent plus de Beethoven, de Mozart, ou de Rachmaninov », déclare-t-il.
Amir revient sur le devant de la scène avec "C Amir", un album qui porte rend hommage sa mère Carmi, un choix révélateur pour un projet résolument personnel. Avec des sonorités mêlant électro, folk et même un soupçon de R&B, l’artiste marque une évolution marquante, voire une révolution dans sa carrière musicale. Il était mon invité.
« C’est un album qui me raconte sans calcul, sans politesse, sans diplomatie », confie Amir avec passion. Après deux ans et demi de silence créatif, Amir a choisi de briser toutes les barrières, livrant un projet sans compromis, entièrement écrit en seulement dix jours.
Dès la première écoute, l’album impose sa dynamique avec le titre "Sommet". Ce mélange de rap et de mélodies puissantes, reflète l’état d’esprit combatif de l’artiste après une période de doute. « Sortir de ce silence et revenir à la lumière ne me paraissait pas évident du tout », explique Amir. Cette chanson, décrite comme un cri de guerre, incarne l’espoir qui traverse tout l’album. Un espoir nécessaire, selon l’artiste, pour retrouver sa place dans un monde chaotique.
Hommage et expérimentation
L’un des moments les plus touchants de l’album est sans doute la chanson "Dans ta tête", où Amir chante en arabe marocain en hommage à sa grand-mère. « Elle était très âgée, très fatiguée, et je me suis dit que lui parler dans la langue de son enfance pourrait créer une connexion particulière », raconte-t-il. Pour Amir, cette démarche dépasse le simple hommage: elle devient une exploration artistique et personnelle. « C’est une langue que je n’ai jamais maîtrisée, mais l’utiliser m’a transformé le temps d’un refrain », ajoute-t-il.
Contrairement à ses albums précédents, souvent marqués par des processus de création étalés sur plusieurs mois, ce projet a été conçu dans une effervescence inédite. En dix jours, entouré de ses collaborateurs habituels, Amir a écrit pas moins de 35 chansons, sélectionnant les meilleures pour cet opus. « Tout a explosé, mais en bien », résume-t-il. Cette approche instinctive a permis à l’artiste de renouer avec la spontanéité et la joie de créer.
Rester pertinent, un défi
Amir aborde sa carrière avec humilité et détermination. « Une carrière, c’est le fruit d’efforts, d’abnégation, et surtout, le public décide. Rien n’est jamais acquis », affirme-t-il. Cette philosophie transparaît dans sa volonté d’innover, que ce soit en musique, au théâtre ou à travers des projets télévisuels. « Mes chansons évoluent avec moi. Si je change, elles changent aussi », explique-t-il, résolu à offrir au public des créations toujours authentiques et émouvantes.
Pour ceux qui souhaitent découvrir cet album en live, Amir sera à l’Arène de Genève en décembre 2025. Un concert qui s’annonce mémorable, et pourquoi pas une idée cadeau pour les fêtes de fin d’année. « C’est le public qui me permet de vivre tout ça. Je veux lui offrir quelque chose de beau, de sincère », conclut-il.
Avec cet album, Amir confirme une fois de plus son talent pour transformer ses expériences personnelles en musique universelle. Un projet audacieux, à l’image d’un artiste qui n’a pas fini de surprendre.
Le chanteur Michel Polnareff sur la grande scène du Paleo Festival de Nyon, dimanche 24 juillet 2016 (KEYSTONE/Laurent Gillieron)
Lunettes blanches et longue chevelure décolorée, revoilà Michel Polnareff: l'artiste franco-américain aux multiples tubes a annoncé lundi son retour, à 80 ans, avec une nouvelle chanson, un futur album et une prochaine tournée en France et à Londres.
"Evénement: 'Ma derrière tournée' dans toute la France en 2025 et l'Accor Arena (à Paris ndlr) le 14 juin, et nouvel album inédit le 28/02/25", est-il écrit sur le compte Instagram de l'interprète de "On ira tous au paradis".
L'artiste adepte des jeux de mots espiègles, a choisi ce titre en clin d'oeil à sa célèbre affiche du concert à l'Olympia en 1972 où il montrait ses fesses. Buzz, scandale et même procès: le trublion de la variété française sera condamné à une lourde amende pour attentat à la pudeur.
Côté tournée, Polnareff débutera par une date à l'Apollo Theatre de Londres début avril, une première pour lui, avant d'enchaîner les concerts en France, en commençant par le Printemps de Bourges, un festival incontournable dans ce pays.
Son nouvel opus sortira le 28 février, sept ans après "Enfin !", dernier album studio original, et trois ans après "Polnareff chante Polnareff", composé de reprises de son répertoire en piano-voix et certifié disque d'or avec plus de 80'000 exemplaires vendus. Le premier titre, "Sexcetera" a été dévoilé.
Débuts en 1966
Dans le paysage musical depuis 1966 avec "La Poupée qui fait non", Polnareff a marqué la chanson française avec son style, sa voix et ses chansons fredonnées par plusieurs générations: "Love me, please love me", "L'Amour avec toi", "Lettre à France", "Goodbye Marylou" et d'autres.
Fils d'un compositeur d'origine russe, il est l'un des rares Français, avec Serge Gainsbourg, à avoir rivalisé musicalement avec les Anglo-Saxons. Il a ainsi fait travailler le guitariste Jimmy Page et le bassiste John Paul Jones, futurs Led Zeppelin, sur l'enregistrement du premier 45 tours "La Poupée qui fait non".
Dans son nouvel opus, "Mon sang", Clara Luciani nous invite dans une exploration musicale intime où chaque titre raconte son héritage, de ses racines et de son amour pour ceux qui la composent. Un album conçu alors qu’elle était enceinte et « qui me raconte à mon enfant ». Elle était mon invitée.
La transmission est en toujours en filigrane de "Mon sang". On y retrouve des voix familières et familiales pour Clara Luciani, celles de son père, sa mère, et sa sœur en chœurs sur la chanson-titre. Un choix symbolique pour la chanteuse qui leur offre ainsi « un petit bout d’éternité ». Elle confie avoir intégré la voix de sa grand-mère depuis une vidéo datant de 2018, où cette dernière, pleine de fierté, faisait la promotion de son premier album. « Mes parents ont documenté mon enfance et celle de ma sœur, et je leur en suis reconnaissante », souligne l'artiste. Ces fragments d’enfance, retrouvés dans des cassettes, font écho à sa propre volonté de transmettre et de préserver une trace de son passé pour les générations futures.
Une signature sonore
Avec ce troisième disque, Clara Luciani prouve encore une fois qu’elle est une voix singulière de la scène musicale française. Dès les premières notes, ses violons et son style vocal reconnaissable installent une atmosphère particulière. Elle s'amuse de cette empreinte musicale que les auditeurs identifient instantanément: « Je suis tellement dedans que je ne prends plus trop de recul, mais il paraît qu’on me reconnaît toujours. » Un compliment qu’elle accueille avec simplicité, marquant son envie de rester fidèle à elle-même tout en explorant de nouvelles nuances. Si son précédent album baignait dans des influences disco, "Mon sang" prend un virage plus rock, « avec plus de guitare, plus d’aspérité » à l’image du premier single “Tout pour moi”.
Devenir mère a aussi transformé sa vision du monde, insufflant dans ses compositions une note d’optimisme qu’elle ne ressentait pas forcément avant. « Quand on met un enfant au monde, on a envie que le monde aille mieux », confie-t-elle, comme une promesse qu’elle se fait à elle-même autant qu’à son enfant. En chantant "T'es une fourmi dans la fourmilière, infiniment petite, mais t’es tout pour moi", Clara Luciani rappelle la dualité de la parentalité: « La grandeur des sentiments humains contraste avec ce que nous sommes finalement: un petit grain de poussière dans l’univers. »
Sur ce nouvel album, Clara Luciani partage également les influences qui ont façonné son univers. Adolescente, elle oscillait entre Britney Spears et Michel Legrand, mais elle a aussi grandi avec les Beatles, dont elle chérit les morceaux intemporels. Aujourd’hui, ces influences se fondent avec l’univers rock qu’elle partage avec son mari, Alex Kapranos, leader du groupe Franz Ferdinand. « Il y a de lui, mais il y a aussi beaucoup d’influences qui étaient là avant lui », précise-t-elle. Un mélange qui renforce l’authenticité de son œuvre à retrouver le 21 mars 2025 sur la scène de l'Aréna de Genève.
Quincy Jones présente le concert de Stevie Wonder sur la scène de l'Auditorium Stravinski durant le 48e Montreux Jazz Festival, le 16 juillet 2014. (KEYSTONE/Valentin Flauraud)
Artisan de tubes planétaires de Frank Sinatra à Michael Jackson, le producteur américain et trompettiste de jazz Quincy Jones, dont la mort à 91 ans a été annoncée lundi, a marqué son époque en s'imposant comme un compositeur hors pair, à la carrière multirécompensée.
Dans un milieu où les producteurs travaillent le plus souvent dans l'ombre, le musicien, compositeur, arrangeur et producteur est l'un des rares à avoir pris la lumière, s'illustrant comme une référence de la musique américaine, période seconde moitié du XX2e siècle.
Il "s'est éteint paisiblement" à son domicile de Los Angeles en présence "de ses enfants, de ses frères et soeurs et de sa famille proche", a annoncé son attaché de presse Arnold Robinson dans un communiqué lundi.
"Bien qu'il s'agisse d'une perte incroyable pour notre famille, nous célébrons la grande vie qu'il a vécue et savons qu'il n'y en aura jamais aucun autre comme lui", a déclaré sa famille. "Grâce à sa musique et à son amour sans limite, le coeur de Quincy Jones battra pour l'éternité", a-t-elle ajouté.
La vie du compositeur flirte avec les belles histoires de l'Oncle Sam: né en 1933 dans une ville de Chicago frappée par la Grande Dépression, d'une mère atteinte de schizophrénie et d'un père charpentier, Quincy Delight Jones Jr., de son vrai nom, croise à 11 ans un piano. C'est une révélation, la première note de sa vie d'artiste.
Dans ses mémoires, il qualifie sa rencontre avec Ray Charles de "bénédiction", tant cet aîné, avec lequel il fraya adolescent dans les clubs locaux, le guida dans l'apprentissage de la musique.
Peu à peu les collaborations s'enchaînent, le rythme devient effréné: Quincy Jones composent pour des chanteurs d'univers différents, travaille régulièrement avec Frank Sinatra.
28 Grammy Awards
Son CV est déjà bien fourni quand il connaît le tournant définitif de sa carrière, en 1978, grâce à la rencontre avec Michael Jackson, qui cherche à explorer de nouvelles sonorités.
L'alchimie qui opère entre Jackson, Jones et l'ingénieur du son Bruce Swedien fait plus que des étincelles. Elle engendre les trois meilleurs albums du "King of pop": "Off the wall" (1979), "Bad" (1987) et surtout "Thriller" (1982), l'album le plus vendu de toute l'histoire, à plus de 100 millions d'exemplaires.
Travailleur éclectique et acharné, Quincy Jones a mis sa patte à plus de 400 disques et a été récompensé de 28 Grammy Awards, accédant au statut de légende vivante.
Il fut par ailleurs en 1961 le premier Afro-américain à accéder à un poste de direction dans l'industrie du disque, en prenant la vice-présidence du label Mercury Records.
A Montreux comme à la maison
"Quincy Jones est venu pour la première fois au MJF en 1990. Il en a été le coproducteur entre 1991 et 1993. C'était le début d'une grande amitié avec Claude Nobs qui l'appelait son 'frère d'une autre mère' ", s'est remémoré Mathieu Jaton.
En 1991, le duo organise un coup de maître, le concert de légende de Miles Davis qui décédera quelques semaines plus tard. Depuis, Quincy Jones est revenu chaque année, mettant sur pied de grandes soirées sur mesure avec des musiciens de tous les continents et générations: de Phil Collins à Petula Clark en passant par Al Jarreau, Herbie Hancock, Simply Red, ou encore Jon Batiste.
"Depuis la mort de Claude Nobs en 2013, Quincy a redoublé de présence et de disponibilité", raconte Mathieu Jaton. "En 2019, le concert de son 85e anniversaire avait réuni toute une jeune génération d'artistes, pour un moment très symbolique. Depuis le Covid, il n'est pas revenu, pour des raisons de santé".
"Tout comme Claude Nobs, Quincy avait une vision de la musique élargie et s'intéressait à tous les styles. C'était la qualité qui comptait. Il est le premier à avoir amené le hip hop à Montreux au début des années 90. Il a également donné une énorme crédibilité au festival", souligne le patron du MJF.
Quand Quincy Jones arrivait à Montreux, il déclarait "I'm back home". "Infatigable, il avait toujours des projets incroyables. Il allait aux jam sessions, aimait à découvrir les jeunes musiciens. Il a rencontré à Montreux des nouveaux talents, tels que Jacob Collier ou Alfredo Rodriguez, qu’il a pris sous son aile en tant que producteur et mentor. Il était toujours disponible", relève Mathieu Jaton.
TV et cinéma
Prolifique en musique comme en famille - il eut sept enfants - "Mr. Q" comme était surnommé ce touche-à-tout, s'était également tourné vers la production de films ("La couleur pourpre" de Steven Spielberg, 1985) et de séries comme "Le prince de Bel-Air", qui révéla Will Smith.
Engagé, le producteur réussit à rassembler une panel de stars, de Bob Dylan à Bruce Springsteen en passant par Cyndi Lauper, pour la chanson caritative à succès "We are the world" (1985) enregistrée par le "supergroupe" "USA for Africa" et dédiée à la lutte contre la famine en Ethiopie.