La Suisse doit réduire à zéro ses émissions de CO2 d'ici 2050. Une association citoyenne, nouvellement créée, a lancé samedi une initiative pour ancrer cet objectif dans la Constitution fédérale.
Les initiants se sont symboliquement rassemblés au pied du Steingletscher au col du Susten. Le lieu témoigne des conséquences du changement climatique: le glacier disparaît à vue d'oeil, écrit l'Association suisse pour la protection du climat dans un communiqué.
Selon les initiants, presque tous les glaciers des Alpes auront disparu d'ici la fin du XXIe siècle. La fonte des glaciers et du permafrost menace l'existence même de notre civilisation. De fortes crues menacent lors de la fonte des neiges alors qu'en été les rivières et les fleuves peuvent s'assécher, avertissent-ils.
Concrètement, "L'initiative pour les glaciers" stipule qu'au plus tard en 2050 il ne pourra plus être fait usage d'un combustible fossile. Une exigence qui fait référence aux objectifs de l'Accord de Paris. Des exceptions seraient toutefois autorisées, notamment quand il n'est technologiquement pas possible de faire autrement.
Faire pression sur les politiciens
L'initiative populaire est nécessaire du point de vue des initiants, car les politiciens n'ont aucune politique environnementale sérieuse et les engagements pris à Paris ne sont pas correctement mis en oeuvre.
Les dispositions transitoires prévoient qu'en cas d'acceptation de l'initiative, la Confédération doit la mettre en oeuvre dans un délai de cinq ans. Pour réduire la quantité d'émissions de CO2, la Confédération peut introduire des taxes d'incitation ou des contingents d'importation. Si les entreprises suisses venaient à être désavantagées par rapport aux entreprises étrangères, l'initiative prévoit une compensation financière.
L'Association suisse pour la protection du climat se compose de citoyens de différents secteurs professionnels. Parmi ses membres se trouve notamment le biophysicien vaudois Jacques Dubochet. "Nous sommes la génération du dérèglement climatique et nous voulons ramener notre planète sur le bon chemin", explique le Prix Nobel de chimie 2017, cité dans un communiqué.
Avant même sa constitution, plus de 600 personnes se sont inscrites comme membres de l'association en deux semaines, ajoute le communiqué.
Source ATS