Un mandat d'arrêt a été lancé contre l'ancien président du Suriname Desi Bouterse, 78 ans. L'ancien chef d'Etat a été condamné en appel le 14 décembre à 20 ans de prison pour l'assassinat de 15 opposants en 1982.
"Le procureur général de la Cour de justice du Suriname demande, ordonne la recherche et l'arrestation du condamné avec les données personnelles suivantes: Bouterse, Desire, Delano", selon le communiqué de la police.
M. Bouterse, qui a comparu libre à son procès en appel, n'avait pas assisté à la lecture de sa condamnation. Il devait se présenter vendredi à la prison mais n'a pas répondu à la convocation. Le site de la police publie une vieille photo du président et précise, comme pour tout fugitif, un "signalement" avec les mentions: "Ethnicité: mixte. Couleur de la peau: Marron clair. Carrure: normale".
Vendredi, l'épouse de M. Bouterse, Ingrid Bouterse, a indiqué à la presse et à ses partisans que l'ancien président ne se présenterait pas à la prison où il était attendu. "Il a bénéficié d'une amnistie et c'est pourquoi nous voulons répondre politiquement", a-t-elle ajouté, faisant allusion à une loi d'amnistie votée par le parlement en 2012 alors que M. Bouterse était président.
La justice a néanmoins suivi son cours jusqu'au procès en appel terminé en décembre. Trois des autres quatre co-condamnés se sont présentés à la prison Santa Boma, en périphérie de Paramaribo. Si le parquet avait annoncé sa ferme intention de faire exécuter la peine, certains observateurs estimaient que l'ancien président ne serait pas incarcéré.
La condamnation en appel de M. Bouterse met fin à seize ans de procédures. L'ancien président a épuisé tous les recours judiciaires possibles dans le pays mais peut encore demander une grâce. Auteur de deux coups d'Etat, l'ancien homme fort de l'armée, qui dirigeait une junte en 1982, a été élu président du Suriname en 2010 et l'est resté jusqu'en 2020.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats