Le Covid-19 a marqué l'environnement sécuritaire suisse en 2020. La pandémie et les mesures de protection ont généré une forte pression vers la numérisation, élargissant la surface d'attaque pour les cyberattaques. Et la menace terroriste reste élevée, selon le SRC.
Le Covid-19 va influer durablement sur notre politique de sécurité, note la ministre de la défense Viola Amherd en préambule du rapport "La Sécurité de la Suisse 2021" du Service de renseignement de la Confédération (SRC), publié jeudi. Selon elle, l’une des principales leçons tirées de la pandémie est qu’il faut un approvisionnement en biens et services essentiels et vitaux résistant aux crises.
Le rapport souligne que c'est précisément lors de crises prolongées ou qui s'aggravent, comme la pandémie de Covid-19, que les extrémistes violents de droite et de gauche tentent d'exploiter le potentiel de protestation de la société à leurs propres fins. Les protestations s'exacerbent et deviennent en partie violentes.
Extrémisme de gauche
L'extrême gauche prête à la violence s'est particulièrement mobilisée. Si elle a accepté les mesures de lutte contre la pandémie comme des restrictions nécessaires, elle a de plus en plus critiqué, à partir de mars 2020, l'interdiction de manifester pendant le semi-confinement et les mesures de protection des travailleurs, jugées insuffisantes.
En 2020, le SRC a observé 208 événements dans le domaine de l’extrémisme violent de gauche et 19 dans celui de l’extrémisme violent de droite. Si ce nombre a encore diminué pour l’extrémisme violent de droite, la tendance reste stable pour l’extrémisme violent de gauche.
Les actes de violence imputables à l’extrémisme violent de gauche atteignent un total de 107 événements. Quant à l’extrémisme violent de droite, un seul événement violent a été recensé. Les milieux violents de l’extrême gauche ont un potentiel de violence marqué et ont régulièrement recours à la violence.
Les restrictions de voyage imposées à la suite de la pandémie de Covid-19 ont réduit les contacts internationaux pour les scènes d'extrême gauche et d'extrême droite violentes en Suisse, selon l'étude. Qui ajoute qu'une grande partie des contacts avec les extrémistes violents étrangers se sont probablement déplacés vers le domaine virtuel.
L'espionnage, un défi permanent
Concernant les cyberattaques, les chaînes logistiques en particulier ont été visées. Le rapport indique ensuite que la pression accrue de la numérisation due à la pandémie a augmenté la surface d'attaque des cyberattaques.
Les nombreuses entreprises en Suisse qui proposent des accessoires et des services pour les exploitants d’infrastructures critiques dans le pays et à l’étranger constituent des cibles intéressantes pour des acteurs pilotés par des Etats, note le SRC.
Des acteurs étrangers essaient toujours d’acquérir en Suisse du matériel et des technologies de pointe au profit de programmes d’armes de destruction massive ou pour fabriquer des vecteurs. La numérisation et la mise en réseau ont permis une forte augmentation de l'espionnage dans le cyberespace.
Les cibles de l'espionnage étranger restent inchangées, Genève demeurant un point chaud en raison de la présence d'organisations internationales et d'un grand nombre de missions diplomatiques.
Menace terroriste
Selon le SRC, la menace terroriste reste élevée en Suisse. Elle émane principalement d'acteurs djihadistes, qui agissent de manière autonome, dont de plus en plus de personnes souffrant de problèmes psychiques.
Le meurtre de Morges (VD) en septembre 2020 et l'attaque de Lugano (TI) en novembre 2020 ont été inspirés par la mouvance djihadiste. Dans les deux cas, des crises personnelles et des problèmes psychiques des agresseurs ont joué un rôle.
De telles attaques peuvent se répéter n'importe où en Suisse, note le SRC. Et d'ajouter que les autorités de sécurité fédérales et cantonales sont en contact étroit entre elles et avec les institutions apportant un soutien aux personnes radicalisées.
Selon le SRC, des voyageurs à motivation djihadiste en provenance de Suisse se trouvent toujours dans les zones de conflits en Syrie et en Irak. Sur le nombre des voyageurs à motivation djihadiste dont les données ont été enregistrées, 16 sont revenus en Suisse. Le dernier voyage de retour a eu lieu en 2016. A quelques exceptions près, les personnes rentrées se sont comportées de manière discrète.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats