Le nombre d'interventions de la police pour des violences domestiques a légèrement reculé l'an dernier dans le canton de Vaud. Entre 2021 et 2022, elles sont passées de 1617 à 1498 .
Le nombre d'infractions constatées lors de ces interventions est, lui aussi, en baisse de 3767 à 3422. Il est toutefois "encore prématuré" de parler de changement de tendance, prévient vendredi l'Etat de Vaud en publiant le troisième rapport de son Observatoire de la violence domestique.
Ce rapport rappelle aussi qu'il s'agit de cas rapportés à la police. Il est ainsi "vraisemblable qu'un nombre indéterminé de cas" ne sont pas annoncés et, par conséquent, échappent à cette statistique.
En 2022, les femmes sont majoritairement enregistrées comme victimes des infractions reportées par la police dans le cadre de relations entre partenaires ou ex-partenaires: on y compte 963 femmes victimes pour 366 hommes.
Trois décès
Dans plus de 50% des cas de violences domestiques, les infractions concernent des contraintes sexuelles et des voies de fait. Suivent les menaces (40%), les viols (30%) et les lésions corporelles (20%).
Une diminution des voies de fait ainsi que des violences physiques et verbales a été constatée en 2022. La comparaison reste toutefois difficile avec 2020 et 2021, années dont les résultats ont pu être "impactés" par les mesures de semi-confinement liées au Covid-19, indique le rapport.
En 2022, les trois homicides/féminicides recensés - un homme et deux femmes - sont survenus dans la sphère privée. Les deux femmes ont été les victimes de leur conjoint et l'homme celle de son cousin.
L'an dernier toujours, 27% des interventions de police ont donné lieu à une expulsion immédiate du logement, un pourcentage stable depuis quelques années. Ce sont ainsi environ 350 expulsions qui ont été prononcées en 2022 par la police.
Plus d'enfants exposés
Concernant la prise en charge, les consultations pour violence domestique au Centre d'aide aux victimes (LAVI) ont continué d'augmenter pour s'établir à 1207 l'an dernier (1156 en 2021).
En matière d'hébergement, 204 femmes ont pu trouver refuge et assistance l'an dernier (contre 152 en 2021) sur les deux sites gérés par le Centre d'accueil MalleyPrairie (CMP).
A noter aussi que 77% des personnes auteures expulsées du domicile (78% en 2021) se sont rendues à un premier entretien au Centre Prévention de l'Ale. Ces séances ont pour but "d'amorcer un travail de réflexion et de renoncer au recours à la violence dans le couple", rappelle l'Etat de Vaud.
Pour les enfants exposés à la violence dans un couple parental, les chiffres restent importants. La Direction générale de l'enfance et de la jeunesse a recensé 611 signalements en 2022, contre 505 un an plus tôt.
Etude et campagne
Dans son communiqué, l'Etat de Vaud relève finalement que, cinq ans après l'entrée en vigueur de la loi de prévention et de lutte contre la violence domestique (LOVD), "une évaluation a été lancée afin d'en analyser le déploiement et d'identifier les améliorations éventuelles."
Parallèlement, une étude sur l'analyse du suivi des affaires de violence conjugale dans la chaîne pénale vaudoise a été lancée. Une campagne de prévention va également démarrer en novembre prochain, spécifiquement à l'intention des jeunes.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats