L'entreprise de livraison Smood et le syndicat syndicom ont trouvé un terrain d'entente sur les conditions de travail des livreurs dénoncées depuis plusieurs mois en Suisse romande. Le salaire minimum de 23 francs sera notamment garanti et une prime de 5% versée pour les services le dimanche.
Cet accord intervient alors que les livreurs de l'entreprise ont investi les rues à plusieurs reprises pour réclamer de meilleures conditions de travail. La nouvelle Convention collective de travail (CCT) reprend les exigences formulées par les employés ces derniers mois, précisent syndicom et Smood jeudi dans un communiqué commun.
En plus du salaire, les nouvelles conditions encadrent le temps de travail des livreurs. Smood doit désormais proposer au moins quatre heures de travail par semaine et des affectations d'au moins deux heures. Elle doit en outre participer de manière équitable aux frais de transport induits par les courses et les livreurs doivent être intégrés dans les décisions.
Ce partenariat, qualifié de "solide et équitable", doit encore être validé par les employés dans les prochains jours. Le cas échéant, il sera appliqué dès octobre.
Vers une CCT pour tout le secteur
L'accord ouvre la voie pour combler le retard que la Suisse a pris dans ce domaine par rapport à ses voisins européens, écrivent les deux entités. Tout n'est donc pas encore réglé. Des négociations sont actuellement en cours pour une CCT qui régirait l'ensemble du secteur de la livraison.
Le personnel de Smood s'était mis en grève, en Suisse romande, durant cinq semaines à la fin de l'année 2021 pour exiger "des conditions de travail correctes et la fin de l'exploitation". Les syndicats ont depuis maintenu la pression sur l'entreprise. Celle-ci avait notamment annoncé en février des améliorations, jugées insuffisantes par Unia.
Ce dernier a d'ailleurs réagi le même jour et s'étonne de cette conclusion. Selon lui, le droit de consultation des salariés n'est pas respecté. "Les dispositions de cette CCT sont loin des recommandations qu'avait émis la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) du canton de Genève. De plus, l'entreprise ne garantit pas un processus de consultation en bonne et due forme", écrit Unia dans un communiqué.
"A première vue, la CCT Smood ne garantit pas les minima de la CCT de la restauration déclarée de force obligatoire par le Conseil fédéral, comme les cinq semaines de vacances ou le 13e salaire", s'inquiète Unia. Ses membres, dont 80 ont fait grève pendant 36 jours pour améliorer leur situation, "n'ont pas été impliqués dans le processus et n'ont pas été informés du contenu de la nouvelle CCT conclue par la direction de Smood avec syndicom".