Le canton du Valais se lance dans une vaste réforme de son système pénitentiaire. La vétusté de certains établissements et leur inadaptation aux régimes de détention sont à l'origine de cette restructuration.
Le canton prévoit un investissement total de l'ordre de 90 millions de francs pour construire de nouveaux bâtiments et adapter certains autres. La facture sera supportée par la Confédération à hauteur de 35%, a déclaré lundi le chef du département de la sécurité Frédéric Favre.
La capacité pénitentiaire, actuellement de 268 places, devrait passer à 365. Mais le canton ne cherche pas qu'une augmentation de l'espace carcéral. Il veut aussi une meilleure modularité et un groupement des mêmes régimes de détention sur un même site.
Nouveaux bâtiments
Cette "stratégie pénitentiaire 2030" met la priorité sur l'infrastructure carcérale de Crêtelongue, située entre Sion et Sierre (VS). Les bâtiments datent de 1931, la capacité est insuffisante, la sécurité basse, a expliqué le chef du service de l'application des peines et des mesures Georges Seewer.
Le canton veut y construire plusieurs bâtiments. L'un, de 80 places, servira à l'exécution des peines avec une zone de sécurité renforcée qui pourra être réduite ou agrandie selon les besoins. En périphérie, un deuxième bâtiment de 24 places sera réservé à la semi-détention et au travail externe.
Un centre pour les mesures thérapeutiques institutionnelles de 30 places est également prévu sur à Crêtelongue. Le canton ne dispose actuellement d'aucun lieu adéquat pour accueillir des détenus soumis à un traitement psychiatrique.
Séparer les régimes
La prison de Sion, destinée à la détention avant jugement, sera réorganisée. Actuellement, différents régimes s'y côtoient: détention préventive, semi-liberté, courtes peines, a expliqué M. Seewer. A l'avenir, cette prison ne devra servir que pour la détention avant jugement, avec un secteur réservé uniquement à l'exécution de peine. Un bâtiment supplémentaire sera construit pour les détentions administratives.
Le centre éducatif pour mineurs et jeunes adultes de Pramont (VS) sera mis à niveau. Il dispose actuellement de 33 places. La liste d'attente est de 18 à 20 personnes. Le canton veut porter sa capacité à 51 places et créer de nouveaux ateliers.
La stratégie a été validée par les chefs de département de justice et police de Suisse latine, a précisé M. Favre. Conformément au concordat signé par les cantons latins, les futures installations seront aussi ouvertes à ces cantons. Le chef du département veut présenter la première phase du projet au Grand Conseil dès le printemps 2019.
Source ATS