Deux accusés sur cinq sont devant le Tribunal criminel depuis lundi après-midi.
Majeurs au moment des faits, il leur est reproché d’avoir violemment agressé deux trentenaires en janvier 2017 à Saint-Jean. Ils sont accusé de tentative d’assassinat et risquent plus de dix ans de prison.
Un pur déchainement de violence gratuite selon l’acte d’accusation. Des coups pour rien, après avoir demandé une cigarette. Les faits se sont déroulés sur les voies couvertes de Saint Jean, au lieu dit des tables rouges et devant la paroisse protestante. Des coups de poings, des coups de pieds dans la tête alors que les victimes étaient à terre. Certains donnés à la manière d’un pénalty. Des coups de batte de baseball aussi et de casque de moto. Les deux victimes sont aujourd’hui gravement handicapés, l’une d’elles ne parle plus et ne peut plus se nourrir seule. L’autre souffre de violentes crises d’épilepsie.
C’était au tour du premier des accusés à être interrogé par le tribunal cet après-midi. G. est âgé de 20 ans, il en avait 18 au moment des faits. Il est grand et sa corpulence en impose. Ce Verniolan se met à la boxe vers l’âge de 14-15 ans. Le juge le questionne tout d’abord sur son rôle dans les autres agressions commises par le groupe. Celle du BFM notamment, qui a eu lieu quelques jours avant St-Jean.
L’accusé nie, même s’il a dit avoir honte de lui. Il nie avoir frappé la fille présente. « Je n’ai jamais donné de coups à Madame, je n’aurais fait jamais ça » Il n’aurait jamais dit non plus de jeter une des victimes au Rhône, malgré ce qu’affirment les autres membres de son groupe. Dans une agression à l’île Rousseau, il n’aurait pas non plus alligné des jeunes pour les gifler tour à tour. Il y aurait une énorme conspiration contre lui. Le procureur s’énerve devant toutes ces dénégations: "Dites ce qui s’est passé ! arrêtez de louvoyer !" Même son propre avocat tente de le raisonner, sans succès.
L’interrogatoire se poursuit avec l’agression de St-Jean. Selon G. l’acte n’était pas prémédité et ce n’est pas lui qui a donné des coups de pieds à la tête. Après quatre heures d’interrogatoire, l'homme admet enfin la violence de l’attaque et les coups de batte de baseball. Il n’a pas pris conscience des faits, dit-il. Ou seulement quelques jours après. A mesure que les questions des juges et du procureur l’accablent, il plie l’échine. Ce n’est que lorsque son avocat intervient qu’il finit par reconnaître sa propre faute.
Un des deux avocats des victimes a tenté plus tôt dans l'après-midi de faire venir les cinq accusés à la barre, y compris les mineurs, mais il n'a pas obtenu gain de cause. Ecoutez sa réaction. Maître Simon Ntah:
Notez qu'un des trois mineurs qui participait à l’attaque de Saint Jean est soupçonné du meurtre d’un jeune homme de 22 ans en janvier dernier, dans le parking de Planète Charmilles.