Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet se met en congé provisoirement de la fonction présidentielle de la conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police, la CCDJP. Des "échanges de vues" concernant la procédure pénale ouverte à l'encontre de Pierre Maudet ont démarré jeudi selon un communiqué diffusé vendredi. Le comité a ensuite décidé à l'unanimité de confier la présidence de la conférence ad interim au conseiller d'Etat argovien Urs Hoffmann, qui en est le membre le plus ancien. Ces décisions interviennent au lendemain de la levée d'immunité du magistrat PLR par le parlement genevois. En prenant la décision de se mettre en congé de la présidence, il s'évite un vote du comité qui aurait pu le déchoir de cette fonction. Plusieurs voix s'étaient élevées ces dernières semaines au sujet de la plainte pénale du Ministère public genevois qui va entendre ces prochains jours le Genevois en qualité de prévenu pour acceptation d'un avantage, un délit pénal.
Crise politique sans précédent
La levée d'immunité parlementaire historique dans le canton votée jeudi par 90 voix, 5 abstentions et 5 non, ne règle pas la crise politique qui plane au dessus de la tête des institutions genevoises. Si le gouvernement garde la tête haute, les prochains mois vont être compliqués. Les magistrats, surchargés doivent composer avec un conseiller d’Etat affaiblit dont la crédibilité "approche du zéro" pour nombre de citoyens, de fonctionnaires et de politiciens. Des dossiers concernant Pierre Maudet pourraient être gelés. Cela conduirait la République et Canton de Genève à un blocage institutionnel dont on ne connaît pas sa durée dans le temps.
Après le mensonge, les mesures drastiques
Après avoir menti durant des mois aux médias, aux parlementaires et au gouvernement, l'édile libérale-radicale a admis "avoir caché une partie de la vérité aux Genevois". Son voyage à Abu Dhabi en novembre 2015 était financé par les autorités de l'émirat du golfe alors qu'il avançait un voyage privé. A la suite de ces révélations, l'exécutif genevois a pris des mesures drastiques pour maintenir le bon fonctionnement des institutions. Pierre Maudet s'est vu retirer la présidence du Conseil d'Etat, la police ainsi que l'aéroport de Genève. Sur ce dernier point, la Cour des comptes a été saisie pour faire la lumière sur l'attribution d'un mandat à une entreprise d'assistance au sol émirati, Dnata, en novembre 2015, moins de trois semaines après son retour d'Abu Dhabi où il s'est entretenu avec le prince héritier Mohamed bin Zayd Al Nahyan.
@GhufranBron
LB
21 septembre 2018 à 18 h 58 min
Contrairement à ce qui est indiqué, Pierre Maudet conserve le département de la sécurité, mais sans la Police qui a été confiée à l'un de ses collègues.
Rédaction
22 septembre 2018 à 14 h 28 min
Chère Madame,
Vous avez parfaitement raison. Nous avons fait les modifications nécessaires.
Bon week-end,
La rédaction de Radio Lac