Véritable casse tête transfrontalier, la problématique des infirmières est de retour. Le deuxième rapport de l'observatoire transfrontalier des personnels de santé est sorti hier. Le phénomène décrit reste le même: les infirmiers et aide-soignants fuient les établissements français pour venir travailler à Genève. Pour cause, en 2017, le salaire d'un infirmier était 2,5 fois plus important aux HUG qu'en France.
A Genève, selon l'enquête annuelle réalisée par la direction générale de la santé (DGS), 52% des diplômes du personnel employé en 2017 (toutes catégories confondues) est d'origine étrangère. Il était de 53% une année auparavant. "Ce taux, en légère baisse, confirme que le canton soutient toujours le principe de primauté cantonale à l'embauche, destiné à favoriser la réinsertion des personnes sans emploi dans le canton", indique l'observatoire transfrontalier.
Un message qui n'est pas nouveau dans la bouche du conseiller d'Etat chargé de la Santé. Mauro Poggia se souvient très bien avoir lancé un pavé dans la mare par le passé:
En septembre 2017, les HUG comptait plus de 2300 infirmiers français, soit 63% des postes permanents. Pour tenter de résorber ce déséquilibre, Genève forme d'avantage. Comme l'explique la directrice de la Haute école de santé, Marie-Laure Kaiser:
Le nouveau bâtiment devrait voir le jour à Champel en 2022. En revanche, la participation genevoise au projet d'école transfrontalière, visant à remplacer l'actuel Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) à Ambilly, parait au point mort.
Peut mieux faire
Autre mesure: la création de nouvelles professions intermédiaire comme l'assistant en soins et santé communautaire. Autant d'efforts à poursuivre selon le conseiller d'état chargé de la santé, Mauro Poggia:
Et le conseiller d'Etat de déplorer le retard pris:
Turn-over en France voisine
De l'autre côté de la frontière, en Haute-Savoie et dans l'Ain, le revers de la médaille, c'est un turn over très important et un manque de personnel criant. D'où des mesures prises pour tenter de garder leurs infirmiers et aide-soignants. Telles que la création d'une allocation d'études ou la mise en place de formation.
Mais, ce sont aussi les conditions de travail qui expliquent que certains font le choix de rester en France. A l'image de Nina Bourgeois, aide-soignante en chirurgie cardiaque à l'hôpital d'Annecy:
Autre point important aux yeux de Nina Bourgeois, la différence des tâches confiées à une aide soignante en Suisse et en France:
@marie_prieur