Le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia a confirmé à demi-mot vendredi un projet d'attentat terroriste visant le dépôt d'hydrocarbures à Vernier (GE). Les raisons pour lesquelles l'attaque n'a finalement pas été menée à terme restent floues.
Le projet d'attentat a été révélé par le Temps. Selon ce journal, des Suisses enrôlés par le groupe Etat islamique (EI) auraient planifié de faire exploser les citernes de Vernier, près de l'aéroport de Genève. Le service de renseignement de la Confédération (SRC), informé par les Américains, auraient transmis l'informations à la police genevoise.
"La circulation de l'information a joué", a dit M. Poggia sur les ondes de la RTS en allusion à la police genevoise qui fait office de bras armé de la Confédération en matière de lutte antiterroriste. Mais lui-même, qui a repris la police et la sécurité à son collègue Pierre Maudet, n'était pas au courant de ces plans.
A la question de savoir s'il n'aurait pas dû être informé, Mauro Poggia se dit effectivement étonné, surtout si la menace était qualifiée de grave. "Pierre Maudet, s'il était dans la confidence, aurait pu m'en parler. A sa décharge, je crois qu'après que le SRC a pris les mesures adéquates, le risque semblait, à l'époque, atténué. Peut-être a-t-il été sous-estimé", a-t-il déclaré vendredi dans une interview au Temps.
Toujours est-il qu'on ignore pourquoi le projet a finalement échoué. Le journal n'avance pas d'explications détaillées. Tout au plus précise-t-il que les défaites successives de l'EI en 2019 auraient contribué à faire capoter les plans.
Pas de confirmation ni au SRC ni au MPC
L'attentat était planifié pour avril ou mai 2019. Selon le journal, la police genevoise aussitôt alertée a pris des mesures pour protéger les sites à risques. L'auteur présumé de ce plan déjoué serait un Genevois actif au sein de la mosquée du Petit-Saconnex. Il aurait rejoint l'EI en 2015 et serait actuellement en détention dans le Kurdistan syrien.
Interrogé, le SRC indique qu'il ne commente pas ses activités opérationnelles. Le Ministère public de la Confédération (MPC) n'a pas non plus confirmé ces informations ni précisé si une enquête était ouverte sur ce cas particulier. Il se borne à indiquer que le MPC collabore étroitement avec les différentes autorités fédérales et cantonales en charge de la lutte contre le terrorisme.
Les procédures pénales menées par le MPC dans le domaine du terrorisme djihadiste se basent la plupart sur des soupçons de propagande ou de recrutement, de financement de ces organisations et contre les voyageurs du djihad.