40’000 Genevois sont toujours privés d’eau potable, ce mardi. Mais la situation pourrait être rétablie dans la journée ou mercredi, selon les résultats des dernières analyses. Hervé Guinand, le Directeur Qualité, Santé, Sécurité et Environnement à SIG, était invité de Béatrice Rul, à 7h30.
Quelle est la situation, ce mardi matin?
"L'eau est toujours impropre à la consommation, dans une dizaine de communes de la Rive gauche. Les mesures d'urgence doivent être encore appliquées: ne pas boire l'eau du robinet, ni la donner aux animaux. Mais une fois l'eau bouillie, elle peut-être utilisée normalement. Nous sommes en cours d'analyses: les premiers résultats sont rassurants, nous attendons la 2e partie de ces résultats. Ils seront soumis au chimiste cantonal qui donnera ou pas son aval".
"Nous attendons la 2e partie de ces résultats. Ils seront soumis au chimiste cantonal qui donnera ou pas son aval"
Que s'est-il passé, exactement?
"Dimanche matin, très tôt, une grosse conduite de transport d'eau potable a cédé. Ce qui a généré une fuite d'eau et une dépression du réseau de distribution de l'eau portable, avec un appel d'air. Cet appel d'air a pu entraîner de la terre ou d'autres substances dans cette conduite. L'eau potable a pu être altérée et donc, par principe de précaution, cette eau est considérée comme impropre à la consommation, jusqu'à preuve du contraire. Il y a 40'000 clients concernés car le réseau de distribution d'eau potable est un système qui est "maillé": c'est comme une toile d'araignée de distribution de l'eau potable. Lorsqu'on parle de gros débit, telle une conduite de transport d'eau potable, qui se déverse dans la nature, ça crée un périmètre relativement large qui a pu être contaminée. Depuis lundi, nous avons pu réévaluer le périmètre de la pollution et le réduire d'un quart de personnes concernées".
Autre surprise, c’est la communication mise en place, beaucoup de temps avant que les clients ne soient au courant. Accident à 3h du matin, votre communication officielle pas avant le début de l’après-midi. Si l’eau n’avait pas été potable, cela aurait pu être dramatique…
"On aurait pu probablement être beaucoup plus rapide dans la communication"
"Quand on découvre un tel incident, en pleine nuit, il s'agit d'évaluer la nature et l'ampleur du problème, il y a donc un temps de latence. Il y a des instances qui doivent prendre des décisions pour savoir quoi déclencher. On aurait pu être beaucoup plus rapide dans la communication et notamment avec les communes. Depuis 48 heures, toutes les parties prenantes communiquent extrêmement bien. Aujourd'hui, nous avons pu mettre à disposition de la population, 23 points d'approvisionnement sur le canton. Nous avons également des moyens pour alimenter crèches, EMS et établissements hospitaliers en bouteilles d'eau potable".