Le 24 novembre, la population genevoise est appelée à se prononcer sur une baisse d'impôts sur le revenu "pour tous", dès 2025. La mesure vise notamment à soulager financièrement la classe moyenne. Mardi, les partis de droite et du centre, favorables au projet, ont lancé leur campagne.
Il est temps de penser à ceux qui se lèvent tôt et qui n'ont pas d'aide, a relevé devant les médias le président de l'UDC Genève Lionel Dugerdil. "Pour une fois, on offre quelque chose à la classe moyenne, qui souvent paie, mais ne reçoit rien", a, pour sa part, insisté le président du Centre Genève Philippe Rochetin.
Le projet propose une baisse d'impôt moyenne de 8,7%. Des ménages pourraient escompter sur un allègement d'un peu plus de 11%. La diminution serait moindre, de l'ordre de 5%, pour les très hauts revenus. Le canton verrait de son côté ses recettes fiscales fondre d'un montant d'environ 300 millions de francs.
Le projet de budget 2025 de l'Etat prévoit une hausse beaucoup plus importante des charges que cette perte fiscale, ce qui l'éloigne de l'équilibre, a relevé en substance Pierre Nicollier, président du PLR Genève, estimant que l'impôt doit permettre d'avoir "un Etat fit et sain". Pour les communes, la mesure coûtera environ 108 millions de francs, soit moins que leurs excédents cumulés de 360 millions en 2023.
Période adéquate
Les intervenants ont rappelé que l'Etat de Genève a connu des derniers exercices fastes. Ils estiment que le moment est opportun pour proposer cette baisse d'impôt sur le revenu. "Si on ne le fait pas aujourd'hui, quand pourra-t-on le faire?" s'interroge le secrétaire général du Parti vert'libéral Michel Roche.
Ce dernier insiste sur la perte de pouvoir d'achat que subit la classe moyenne, avec les hausses des primes d'assurance maladie et la persistance de l'inflation. Selon M. Roche, cette baisse d'impôt est une façon de redonner à cette catégorie de la population "une bouffée d'oxygène pour qu'elle puisse consommer local".
Grâce à ce projet, Genève va se rapprocher de la fiscalité suisse, note, de son côté, le président du MCG François Baertschi. "Nous allons pouvoir nous écarter de notre modèle inspiré par la fiscalité française, à savoir des impôts au maximum". Genève restera malgré tout le canton "qui taxe le plus les riches".
La gauche, les Verts et les syndicats critiquent ce projet de baisse d'impôts, car les hauts revenus bénéficieront des plus fortes réductions. Les opposants dénoncent aussi les pertes fiscales massives que cette diminution entraînera, et qui conduiront, selon eux, à des coupes dans les dépenses de l'Etat et des communes.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats