A Genève le référendum contre les lois dites “corsets” a été déposé mardi par la gauche et les syndicats. Pour les référendaires, les deux lois votées par la majorité de droite du Grand Conseil pour freiner les dépenses de l'Etat menacent clairement les prestations publiques.
Plus de 6'380 signatures ont été récoltées par la gauche et les syndicats. Les deux lois, votée en janvier dernier par la majorité de droite du Grand Conseil, veulent limiter la possibilité d’engager des crédits et du personnel en cas de déficit budgétaire de l’Etat. Les engagements ne pourraient, également, pas excéder la croissance démographique. Pour les référendaires, ces deux lois menacent clairement les prestations publiques.
Alors que les députés ont accepté de soumettre la seconde au référendum obligatoire, un large front réunissant partis de gauche et syndicats a lancé un référendum contre la première.
"La population a répondu à notre appel pour faire barrage à ces 'lois corsets'", a salué Caroline Marti, députée du PS.
Pour son collègue des Vert.e.s, Julien Nicolet-dit-Félix, ces textes du PLR sont profondément anti-libéraux, car ils réduisent la marge de manoeuvre du Parlement de faire des choix budgétaires.
De plus, ces lois s'appliqueront sur la base de l'estimation des recettes fiscales qui est "systématiquement inférieure aux comptes". L'excédent aux comptes de l'Etat 2023 s'est élevé à 1,4 milliard de francs, a rappelé le député. Et alors que le budget 2024 prévoit un déficit de 256 millions, les comptes semblent présenter un excédent de 500 à 600 millions.
Prestations touchées
"Corréler la croissance des charges à la hausse démographique est absurde. Certains besoins augmentent plus vite que la population", a souligné Alice Lefrançois, du Syndicat interprofessionnel des travailleurs. Santé, sécurité, justice, éducation, aide sociale, logement, handicap: tous les secteurs de la fonction publique et les prestations ad hoc seront touchés avec ces lois.
"On doit accorder les moyens aux besoins", a renchéri Geneviève Preti, présidente du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat. A ses yeux, ces lois "bricolées" ne définissent pas la notion d'événement brusque permettant des exceptions. Jocelyne Haller, de Solidarités, estime que l'intérêt de la droite est purement idéologique: "brider la fonction publique".
Avec ATS