L'Université de Genève n'a pas à se prononcer sur des questions de politique suisse ou internationale. Ce principe de "réserve institutionnelle" est rappelé dans le rapport, remis ce mardi par le comité scientifique, au rectorat et consultable en ligne, comme l'a noté Le Courrier. Ce comité scientifique avait été mandaté par l'UNIGE, elle-même, pour définir le rôle de l'institution dans le débat public, suite à son occupation par des étudiants propalestiniens, en mai dernier. Une large consultation de la communauté universitaire et civile va être menée lors d'un événement public, début avril avant une prise de position officielle du rectorat le 24 avril.
Dans quel cadre l'UNIGE peut-elle prendre position voire suspendre des accords de recherche? Voilà la question à laquelle devait répondre le comité scientifique mis en place par l'université de Genève, suite à l'occupation de ses locaux par des étudiants propalestiniens, en mai dernier. Douze membres, professeurs, étudiants mais aussi des personnes extérieures, ont ainsi débattu et auditionné des experts pour arriver à ce rapport, présenté ce mardi matin au rectorat et consultable en ligne. Avec des conclusions très claires. Frédéric Esposito, le président de ce comité scientifique.
"La réserve institutionnelle ne veut pas dire la neutralité. Cela veut dire un engagement politique fort mais dans les domaines qui sont les nôtres, à savoir l'enseignement et la recherche"
Ce principe de réserve institutionnelle se veut aussi une réponse à la demande de certains étudiants propalestiniens, qui exigeaient la fin de la collaboration avec les universités israéliennes, en sanction à la situation à Gaza. Pour le comité scientifique, l'UNIGE, n'a pas à se prononcer sur des questions de politiques suisse ou internationales et donc à mettre fin à ces collaborations.
"Les accords [avec d'autres universités] peuvent être suspendus si les principes qui encadrent la recherche ne sont pas respectés. Dans le cas inverse, l'université ne doit pas suspendre de partenariats"
Un principe de réserve institutionnelle qui ne remet pas en cause le principe de la liberté d'expression, propre à une université. Frédéric Esposito, le président du comité scientifique.
A ce rapport, sont joints une série de commentaires, dont celui de Hasni Habidi, le directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen. Des commentaires voulus par Frédéric Esposito, lui-même.
Le comité scientifique a mis dix mois à rendre son rapport. L'Université de Lausanne (UNIL), qui avait également été occupée, a, elle, livré le sien, fin janvier. Mais ces deux rapports ont une portée bien différente.
Place à présent à une large consultation de la communauté universitaire et civile, lors d'un événement public, début avril avant une prise de position officielle du rectorat le 24 avril.