Cinq nouvelles communes suisses sont concernées: Nyon et Cully (VD), Thônex et Meyrin (GE) et Brigue (VS). Au total, la présence de l'insecte a été enregistrée dans douze communes et pour la première fois dans le canton de Vaud.
Côté France, le moustique tigre continue sa progression sur le département de la Haute-Savoie. Trois nouvelles communes y ont été colonisées, ainsi que treize dans le département de l’Ain, annonce le Conseil du Léman jeudi dans un communiqué.
Une première vaudoise
Dans le canton de Vaud, les actions de monitorage menées cette année ont permis d'en détecter pour la première fois dans trois endroits: au restoroute de La Côte ainsi qu'à Nyon et à Cully.
L'insecte indésirable était déjà présent dans les pays et cantons voisins (Genève et Valais), rappelle le canton dans un communiqué. Dès 2019, Vaud a anticipé sa venue en mettant en place une campagne de prévention visant à freiner son installation sur son territoire.
Ces mesures qui combinent la surveillance de zones stratégiques, l'intervention rapide et la vigilance de la population ont montré leur efficacité cet été. Lors des retours positifs, les autorités ont inspecté les trois zones concernées pour détecter d'éventuels lieux de ponte. Elles ont recherché des larves dans toutes les collections d'eau des environs.
Des pièges supplémentaires ont été posés et un traitement biologique larvicide effectué immédiatement. Ce traitement sélectif n’est pas nocif pour la faune aquatique, précise le canton qui va réitérer sa campagne en 2022.
Quatre communes surveillées
En parallèle, les autorités vaudoises ont mené des actions de monitorage dans quatre villes situées soit près de zones déjà contaminées (Nyon, Aigle, Bex) ou proches des axes routiers (Yverdon).
Des pièges pondoirs, analysés toutes les deux semaines, ont été placés dans des lieux stratégiques pour attirer d’éventuelles femelles prêtes à pondre. Le monitorage a eu lieu durant la période active du moustique tigre, de juin à mi-octobre. Sur les quatre communes, sept stations avec un total de 42 pièges pondoirs ont été relevées, chacune à 9 reprises.
Près de 450 signalements
De plus, une surveillance du réseau autoroutier suisse est réalisée par le réseau suisse des moustiques. Effectuée dans la majorité des restoroutes, elle vise à détecter les mouvements de cette espèce qui utilise les transports motorisés pour se déplacer.
La plate-forme mise en place pour identifier les spécimens(www.moustiques-suisse.ch) a elle reçu 447 signalements provenant de Suisse romande. S'y ajoutent 185 demandes adressées à l'Université de Lausanne et à la Direction générale de la santé, détaille l'Etat de Vaud.
Repéré à la douane
Du côté du Valais, les autorités ont annoncé, également jeudi, avoir repéré l'insecte à rayures blanches et noires dans la zone de la plateforme douanière de Gamsen, à Brigue (VS). L'espèce avait été signalée pour la première fois en 2019 à Monthey.
Sa présence sur ce site a été détectée grâce à des dispositifs de piégeage installés en 2019. Elle n'est pas une surprise dans une zone considérée comme porte d'entrée dans le canton depuis le sud des Alpes.
L'insecte se déplace en effet très peu par lui-même, mais s'invite sur les camions et les voitures pour s'installer ensuite là où le véhicule s'arrête et partir à la recherche d'une zone favorable à son implantation.
Risque sanitaire limité
Devant son avancée régulière, il est important que chacun garde à l’esprit les bons gestes pour ralentir sa propagation, souligne le Conseil du Léman. Il est notamment primordial de vider chaque semaine tous les récipients pouvant accumuler de l'eau en plein air (coupelles, bâches, gamelles, etc.) ou les couvrir de façon hermétique. Mais aussi de signaler sans délai aux autorités de référence la présence du moustique tigre, soit en le photographiant ou en envoyant le spécimen.
Les autorités rappellent que le risque sanitaire reste très limité en Suisse. Le moustique-tigre est indésirable, car il peut transmettre certaines maladies tropicales comme la dengue, le virus zika et le chikungunya, dans les zones où ces maladies sont endémiques. La probabilité qu’un moustique pique une personne malade puis une seconde non porteuse de ces maladies est très basse.