Le Grand Conseil vaudois soutient largement une ligne ferroviaire directe entre Lausanne/Genève et Londres. Il a accepté mardi de transmettre au Conseil d'Etat une pétition en ce sens.
En mars 2024, l’annonce de la possibilité d’une telle liaison est parue dans la presse. Toutefois, les CFF envisagent Bâle ou Zurich comme terminus suisse, a rappelé le Vert'libéral Jean-Louis Radice, au nom de la commission chargée d'examiner la pétition.
Dans leur texte, les pétitionnaires qui ont recueilli plus de 6300 signatures souhaitent que les autorités vaudoises fassent pression pour une décision favorable à Genève et Lausanne, plutôt qu'aux villes alémaniques. Ils demandent leur appui pour construire un argumentaire en faveur de cette ligne, notamment sur les aspects économiques et environnementaux.
Unanimité
Parmi les arguments avancés, Genève est mieux placée au vu du nombre de voyageurs. En 2019, ils étaient 1,15 million à se déplacer entre Londres et Genève, tandis que 1,1 million étaient décomptés pour Bâle et Zurich ensemble.
Un grand potentiel existe, a souligné la Verte Valérie Zonca. Actuellement, le voyage en train nécessite un changement à Paris, l’achat de deux billets, et il dure 8 heures, a-t-elle noté. Porte à porte, une liaison directe prendrait un peu plus de 5 heures, comme en avion, mais avec le 15e d’émissions carbone.
La commission s'est exprimée en faveur de cette pétition à l'unanimité. La moitié des signataires sont basés en Suisse, un quart au Royaume-Uni, un dixième en France voisine et le reste vient d’ailleurs, a souligné le Vetrt'libéral David Vogel. "Bémol, c'est à Berne que ce se décide. Si Lausanne est éliminée, nous garderons Genève", a-t-il poursuivi.
Réalisation complexe
Du côté du Département des infrastructures, la réserve est de mise. "Le canton de Vaud n'a aucune compétence", a relevé la ministre Nuria Gorrite. Si la demande de la pétition est pertinente, sa réalisation est complexe, notamment pour des questions de matériel roulant et pour des raisons sécuritaires.
La principale difficulté concerne les contrôles de sécurité qui doivent être effectués avant le départ pour l’Angleterre, a-t-elle rappelé. Cela nécessite des "quais stériles" avec un système de sécurité pour le tri des gens et les contrôles de sécurité et policiers, comme à Paris-Gare du Nord, Lille et Bruxelles.
Une solution qui semble possible à Genève la Praille d'où pourrait partir le train, selon la commission. Le conseiller fédéral Albert Rösti devrait rencontrer les Britanniques au printemps prochain, a annoncé M. Vogel.
La conseillère d'Etat Nuria Gorrite a également rappelé que le sénateur Pascal Broulis avait reçu une réponse favorable d'Albert Rösti quant à l'intérêt d'une telle ligne, notamment via Lille.
La transmission de la pétition a été acceptée par 82 oui, 12 non et 14 abstentions.