Le maître à jour Granit Xhaka se livre sans détour à dix jours de l'Euro.
Le Bâlois révèle ainsi pour la première fois les raisons de la faillite de Saint-Pétersbourg, ce huitième de finale de Coupe du monde perdu 1-0 devant la Suède il y a trois ans.
Le Pays de Galles, l'Italie et la Turquie seront vos adversaires au premier tour de l'Euro. Que vous inspirent ces trois équipes ?
Granit Xhaka: "Nous n'avons pas été vraiment vernis par le tirage au sort. Ce groupe est le plus ardu avec celui, bien sûr, qui réunit la France, l'Allemagne, le Portugal et la Hongrie. Les Turcs ont su renouveler leur équipe pour retrouver un certain lustre. L'Italie, c'est l'Italie. Cette équipe présente un bilan remarquable depuis deux ans. Quant au Pays de Galles, personne ne peut oublier son parcours de 2016 qui l'a mené jusqu'au dernier carré."
Quelles sont vos attentes pour cet Euro ?
"Je ne veux pas tourner autour du pot. Nous devons prendre l'une des deux premières places de notre groupe. Un tout autre résultat serait pour moi une immense déception."
Depuis l'Euro 2004, la Suise a disputé sept phases finales sur huit. Mai elle a été incapable de se hisser une seule fois en quart de finale. Que lui manque-t-elle ?
"En 2014 contre l'Argentine et en 2016 face à la Pologne, nos deux huitièmes de finale s'étaient joués à peu de chose près. Il y a trois ans en Russie, nous avons perdu contre la Suède pour une raison évidente: nous étions "morts" sur le plan mental. Les polémiques suscitées par le match contre la Serbie avaient laissé trop de traces. Nous n'étions pas prêts le jour J."
Vraiment ?
"J'ai revu récemment ce huitième de finale à la vidéo. Nous étions complètement à plat. Nous n'étions pas libres dans nos têtes. Notre approche du match ne fut pas la bonne. Notre communication a manqué de clarté après le match contre la Serbie. Nous n'avons pas su évacuer toutes les ambiguïtés qui ont pu peser sur le climat de l'équipe. Sur le terrain face aux Suédois, j'ai senti comme un poids sur mes épaules. Et je peux vous assurer qu'une telle sensation est très rare."
Pouvez-vous nous assurer que l'équipe de Suisse ne tombera pas à nouveau dans de tels travers ?
"Nous sommes devenus plus mûrs. L'équipe aussi. Les cadres sont là depuis des années. Nous nous connaissons par coeur. L'ambiance au sein de l'équipe est exceptionnelle. Je crois que le moment est venu d'écrire l'histoire. C'est maintenant ou jamais. Mais je veux que nous témoignons toujours d'un immense respect pour l'adversaire."
Vous êtes le capitaine de cette équipe de Suisse 2021. Ne pensez-vous pas que Haris Seferovic s'affirme de plus en plus comme l'autre patron de cette équipe ?
"Je connais Haris depuis... la nuit des temps. Nous avons été tous les deux Champions du monde M17 en 2009. J'ai toujours eu foi en lui. Je n'ai jamais douté de lui. Il aborde cet Euro après une saison réussie avec ce statut de vice-roi des buteurs du Championnat du Portugal. Maintenant, nous devons tout faire pour qu'il surfe encore sur cette très belle vague. Nous avons besoin qu'il marque lors de cette phase finale."
Et vous ? Comment vous sentez-vous avant cette première phase finale dans la peau du capitaine ?
"Je me sens très bien. Je mesure pleinement les attentes qui sont les miennes pour cet Euro. Je veux mener cette équipe vers la victoire, être à l'écoute et aussi être un modèle pour les jeunes. Je suis international A depuis dix ans. Quand je pense à tous les joueurs que j'ai pu côtoyer dans le vestiaire de cette équipe, je me dis que j'ai eu de la chance. Porter aujourd'hui le brassard de cette équipe me remplit de fierté."
On a le sentiment que les critiques auxquelles vous avez été exposé depuis deux ans à Londres vous ont rendu plus fort...
"Il en faut beaucoup pour que je lâche l'affaire. Mes coéquipiers le savent, mes adversaires aussi. Au cours de ma carrière, je ne suis jamais resté très longtemps à terre. J'ai toujours su me relever."
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats