Le mariage entre Vladimir Petkovic et l'équipe de Suisse s'inscrit dans la durée. En poste depuis août 2014, le Tessinois a prolongé son contrat avec l'Association Suisse de Football (ASF) jusqu'au 31 décembre 2022.
Vladimir Petkovic s'apprête ainsi à battre un record. Il sera en effet le premier coach national depuis la création de l'Euro en 1960 à avoir dirigé l'Equipe de Suisse durant quatre campagnes. Les mandats de ses prédécesseurs Köbi Kuhn et Ottmar Hitzfeld avaient été respectivement de sept et six ans.
Ce nouveau contrat couvre la campagne qualificative pour la Coupe du monde au Qatar. Il sera dénoncé au 31.12.21 si la sélection helvétique est éliminée lors du tour préliminaire ou au 31 mars 2022 si elle devait échouer dans les match de barrages. Mais il convient de rappeler que Vladimir Petkovic, qui fêtera ses 57 ans le 15 août prochain, n'a encore jamais échoué dans une phase de qualification. Il a conduit l'équipe de Suisse à l'Euro'16 en France à la Coupe du monde '18 en Russie, à la phase finale de la Ligue des Nations '19 au Portugal et, enfin, à l'Euro'20.
Petkovic ne "connait pas la peur¨!"
"Je n'aurais jamais imaginé occuper ce poste aussi longtemps, avoue le Mister. Après l'Euro'16, je me disais que cela serait bien d'aller jusqu'à la Coupe du monde 2018 en Russie. Et là, on se projette déjà sur le Qatar..." Le coach national confesse toutefois qu'il a nourri après la Coupe du monde en Russie certaines interrogations quant à son avenir. "Pendant une année, on s'est tous un peu renfermé sur nous-mêmes. Moi le premier, glisse-t-il. Nous avons fait des mauvais choix. Mais l'intronisation de Pierluigi Tami à la direction des équipes nationales a changé la donne. Dans le bon sens."
Malgré ces doutes et des critiques adressées par la presse qu'il a jugées quelques fois "injustes", Vladimir Petkovic a finalement décidé de repartir pour un tour. "Les résultats m'ont permis de 'survivre', dit-il. Je suis un homme qui ne connaît pas la peur, mais je suis conscient qu'un entraîneur doit prendre des risques et peut traverser des tempêtes. Et, en fin de compte, c'est à l'aune des résultats qu'il est reconnu." Or, un échec lors de la phase de qualification pour l'Euro aurait mis un terme à son mandat.
"Notre ambition doit être sans limite"
Vladimir Petkovic estime que le travail accompli ces dernières années a été favorablement accueilli par le public. "Il nous accorde sa confiance. A nous de la lui rendre. Le rajeunissement des cadres opéré après la Coupe du monde en Russie a rencontré un soutien unanime de la part de l'ASF. J'en retire une très grande fierté. Il n'y avait vraiment aucune raison pour ne pas poursuivre l'aventure."
Dont le prochain chapitre s'écrira cet été à Bakou et à Rome lors du premier tour de la phase finale de l'Euro'20. "Le but est de se donner, je parle des joueurs et du staff, à 120% chaque jour, poursuit Vladimir Petkovic. Je veux que l'équipe gagne en stabilité. Je veux aussi que les joueurs ne soient jamais rassasiés. Ils doivent toujours avoir faim. C'est pourquoi notre ambition doit être sans limite. Nous devons toujours conserver une seule vision: celle d'être Champion du monde."
Dominique Blanc: "La meilleure solution pour le football suisse"
"C'est un nouveau départ!" Président de l'Association Suisse de Football, Dominique Blanc est, bien sûr, ravi de la reconduction du contrat de Vladimir Petkovic.
"J'ai envie de dire que tout commence. Bien sûr, le passé plaide en faveur de Vladimir Petkovic. Mais nous avons vu chez lui son énergie, sa volonté et son ambition pour aller encore de l'avant, explique le dirigeant vaudois. Nous étions convaincus que cette solution était la meilleure pour le football suisse." Dominique Blanc souligne que l'ASF avait songé à un plan B. "Il faut toujours en avoir un", sourit-il.
Dominique Blanc est parfaitement conscient qu'un Euro réussi ne fera que légitimer ce choix. Mais qu'un échec au premier tour mettra à nouveau le sélectionneur dans la ligne de mire des critiques. "Je pars confiant pour cet Euro, lâche-t-il. Le premier match contre le Pays de Galles sera décisif avec cette formule qui qualifiera pour les huitièmes de finale seize des vingt-quatre équipes du premier tour. L'ordonnance de nos matches me plaît bien. Oui, la Suisse a vraiment toutes ses chances dans un tournoi que, je crois, tout le monde peut gagner."
source: keystone/ats/ld/bb