Le nombre d'interventions de la police pour des violences domestiques a légèrement augmenté l'an dernier dans le canton de Vaud. Entre 2022 et 2023, elles sont passées de 1499 à 1582. Le nombre d'infractions constatées lors de ces interventions est, lui aussi, en hausse de 3422 à 3531.
La police intervient en moyenne quatre fois par jour à domicile et expulse la personne auteure des violences dans presque un cas sur trois, résume jeudi l'Etat de Vaud dans un communiqué en publiant le quatrième rapport de son Observatoire de la violence domestique.
En 2023, le nombre d'infractions recensées a donc augmenté de 3,2% par rapport à 2022. Selon la statistique policière de la criminalité, cette légère augmentation vient principalement de la hausse constatée des violences verbales et des voies de fait. Les violences physiques causant des lésions corporelles sont, quant à elles, stables, nuance ce rapport.
Ce document rappelle, comme chaque année, qu'il s'agit de cas rapportés à la police. Il est ainsi "vraisemblable qu'un nombre indéterminé de cas de violence domestique ne soit pas annoncé à la police et n'entre ainsi pas dans cette statistique".
Entre partenaires et ex-partenaires
Les violences domestiques sont majoritairement survenues entre partenaires (51,1%) et ex-partenaires (22,7%). Cette répartition est stable au cours des dernières années, selon le rapport. Les femmes sont majoritairement enregistrées comme victimes des infractions reportées par la police dans le cadre de relations entre partenaires ou ex-partenaires: on y compte 1010 femmes victimes pour 352 hommes.
Dans plus de 50% des cas de violences domestiques, les infractions concernent des contraintes sexuelles et des voies de fait. Suivent les menaces (plus de 40%), les viols (plus 30%) et les lésions corporelles (moins de 20%). Ces pourcentages moyens sont valables pour ces neuf dernières années, précise le document.
Les homicides/féminicides recensés sont passés de trois en 2022 à sept en 2023. Une hausse qui s'explique principalement en raison du quadruple homicide commis à Yverdon-les-Bains.
L'an dernier toujours, 30% des interventions de police ont donné lieu à une expulsion immédiate du logement (contre 27% l'année précédente). Ce sont ainsi environ 400 expulsions qui ont été prononcées en 2023 par la police, contre 350 en 2022.
Centres d'aide très sollicités
Concernant la prise en charge, les consultations pour violence domestique au Centre d'aide aux victimes (LAVI) ont continué d'augmenter pour s'établir à 1303 (1207 l'an dernier). En matière d'hébergement, près de 200 femmes ont pu trouver refuge et assistance l'an passé sur les deux sites gérés par le Centre d'accueil MalleyPrairie (CMP). Un chiffre stable par rapport à 2022.
A noter aussi que 80% des personnes auteures expulsées du domicile (77% en 2022) se sont rendues à un premier entretien au Centre Prévention de l'Ale. Ces séances ont pour but d'amorcer un travail de réflexion et de renoncer au recours à la violence dans le couple.
Pour les enfants exposés à la violence dans un couple parental, les chiffres restent toujours importants. La Direction générale de l'enfance et de la jeunesse (DGEJ) a recensé 697 signalements en 2023, contre 611 un an plus tôt.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats