L'armée israélienne mène dimanche des combats rapprochés avec le Hezbollah dans le sud du Liban, où elle a annoncé pour la première fois la capture d'un combattant ennemi, et intensifie ses frappes aériennes contre la formation pro-iranienne dans le pays voisin.
Le mouvement libanais a dit combattre en fin d'après-midi "à l'arme automatique" et avec des "roquettes" des soldats israéliens dans au moins quatre villages frontaliers d'Israël, l'armée israélienne faisant elle état de "combats face à face" et de "soldats blessés" dans ses rangs.
Le Hezbollah a diffusé un ancien enregistrement sonore de son chef, Hassan Nasrallah, assassiné le 27 septembre dans une frappe israélienne près de Beyrouth, où il galvanise des combattants en manoeuvre.
L'armée a elle annoncé avoir capturé un combattant de cette formation dans un tunnel dans le sud du Liban, une première depuis qu'elle y a lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Après avoir affaibli le Hamas palestinien à Gaza, Israël a déplacé le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord d'Israël de quelque 60'000 habitants, déplacés par les tirs de roquettes menés depuis un an par le Hezbollah en soutien au Hamas.
Israël ne permettra pas au Hezbollah de retourner dans les zones frontalières, même après le retrait de ses soldats, a affirmé dimanche son ministre de la Défense, Yoav Gallant.
"Comme un séisme"
Selon l'agence de presse officielle libanaise ANI, l'aviation israélienne a aussi intensifié depuis minuit ses frappes aériennes et tirs à l'arme lourde sur des villages du sud, après avoir frappé samedi soir un marché de la ville de Nabatiyeh.
"Tout a été détruit (...) comme si un séisme avait ravagé le marché", témoignait dans la matinée pour l'AFP au milieu des décombres fumants un habitant, Tareq Sadaq.
Nabatiyeh figure parmi les localités de la région dont l'armée israélienne appelle régulièrement les habitants à évacuer vers le nord.
La Croix-Rouge libanaise a fait état de plusieurs secouristes blessés dimanche dans une frappe dans le secteur, et l'armée libanaise de trois soldats blessés par des "frappes israéliennes sur deux véhicules militaires".
Plus de 1.200 personnes ont été tuées au Liban depuis qu'Israël y a lancé le 23 septembre des bombardements massifs contre le Hezbollah dans ses bastions du sud et de l'est, et de la banlieue sud de Beyrouth, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
L'ONU a recensé près de 700'000 déplacés.
"Violations choquantes"
La force de paix de l'ONU au Liban, Finul, a pour sa part demandé dimanche "des explications" à Israël, dénonçant de nouvelles manoeuvres la visant, après avoir dénoncé vendredi des tirs israéliens "répétés" sur ses positions dans le sud du Liban, qui ont levé un tollé diplomatique.
Parmi ces "violations choquantes", elle a cité l'entrée "en force" dans la matinée de deux chars israéliens dans une de ses positions, avant des tirs ayant "provoqué une fumée" qui a déclenché "des irritations cutanées et réactions gastro-intestinales chez 15 Casques bleus".
L'armée israélienne a ensuite indiqué qu'un de ses chars "qui tentait d'évacuer des soldats blessés" sous des tirs ennemis a reculé "et percuté un poste de la Finul".
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait auparavant exhorté l'ONU à retirer "tout de suite" la Finul des zones de combats, défiant les critiques internationales.
Son homologue italienne, Giorgia Meloni, dont le pays fournit le plus d'effectifs à la Finul, lui a répété dimanche qu'"attaquer" cette force était "inacceptable".
Système antimissiles américain
La guerre au Liban et celle de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, se doublent d'une escalade entre l'Iran et Israël, dont les dirigeants menacent de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.
Le Pentagone a annoncé dimanche le déploiement en Israël d'un système américain de défense antimissiles à haute altitude THAAD "pour aider à renforcer les défenses aériennes" de l'allié israélien contre Téhéran.
L'Iran est "totalement prêt à faire face à une situation de guerre", a averti dimanche son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi.
"Plus d'espoir"à Jabalia
Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l'armée israélienne poursuit l' offensive qu'elle a relancée dans le nord, où elle accuse le Hamas de chercher à reconstituer ses forces.
"Il y a énormément de morts et des personnes encore sous les décombres", témoigne pour l'AFP Mouhammad Abou Halima, 40 ans, dans la ville de Jabalia pilonnée et encerclée. "Depuis plus d'une semaine, il n'y a plus d'espoir, plus d'eau et plus de moyens de subsistance".
L'armée a indiqué dimanche avoir éliminé des "dizaines" de combattants dans le secteur, où plus de 400'000 personnes sont prises en étau, selon l'ONU.
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42'227 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp