Le gouvernement vaudois a inauguré samedi le Château Saint-Maire rénové à Lausanne. Le public a pu découvrir l'édifice et ses aménagements contemporains pendant l'après-midi.
"Bienvenue chez nous, chers collègues", a lancé le conseiller d'Etat Pascal Broulis en charge des constructions aux membres du gouvernement. L'ouvrage attendu a été livré dans le respect des délais et du budget prévu. Un défi relevé "avec talent et maîtrise", s'est-t-il réjoui devant un parterre de 450 invités.
"Avec lui, nous refermons un cercle vertueux à travers toute la Cité lausannoise", a souligné le chef du Département des finances et des relations extérieures. Et de rappeler le portail refait à neuf de la Cathédrale de Lausanne il y a 18 mois et l'inauguration il y a un an du nouveau Parlement.
Devoir de mémoire
"Rénover un tel bâtiment, c'est un devoir de mémoire et une responsabilité envers l'histoire", a déclaré la présidente du gouvernement Nuria Gorrite. "Le prince de la première inauguration de 1430 était un Italien, Aujourd'hui, il est Grec... de Sainte-Croix", a-t-elle poursuivi, remerciant d'un "chapeau, collègue" Pascal Broulis pour le travail accompli.
La présidente a mentionné "en passant" qu'un autre pouvoir, le quatrième, gagnait avec "la fin de ce chantier ce qui lui manquait depuis longtemps, une véritable salle de presse. La preuve que, attachés à la diversité et à l'indépendance des médias, mais aussi aux conditions de travail des journalistes, nous savons être à l'écoute et non sur écoute, je le précise", a-t-elle lancé.
Funambule et coupé de ruban
L'ensemble du gouvernement était présent, à l'exception de Pierre-Yves Maillard en voyage en Chine et "interdit de cité", selon le chancelier Vincent Grandjean. Après les discours, un "slackliner" (funambule) a porté le drapeau vaudois du sommet du Parlement à celui du Château, non sans faire frissonner l'assemblée.
Pascal Broulis et Nuria Gorrite tout sourire ont procédé au coupé du ruban. Ils ont ensuite invité l'assemblée à visiter l'édifice rénové. "C'est un chantier simple, un mariage de verre, de pierre, de lumière, c'est incroyable", a noté le grand argentier.
Marier l'histoire et le présent
Un trio d'architectes, des artisans, ingénieurs, archéologues ont mené à bien les travaux qui ont duré deux ans et quatre mois et coûté 23 millions. Il s'agissait de réhabiliter le monument classé du 15e siècle, de remplacer ses installations techniques et d'y installer un ascenseur.
Les travaux ont permis de valoriser des espaces inexploités du monument emblématique du pouvoir vaudois. Une salle de presse et une cafétéria ont été aménagées dans les caves, un ascenseur installé. "Le résultat est impressionnant", constate le député PLR Phillipe Vuillemin qui se rappelle des marches plus que branlantes des escaliers avant le début des travaux.
Le 14e siècle a été mis aux standards contemporains sans changer d'allure. La substance historique a été remise en valeur, transcendée, selon Pascal Broulis. Notamment avec l'oeuvre contemporaine d'Ariane Epars qui a tiré du "Bréviaire des Nobles" datant de 1500 des mots-clé composant un noble bréviaire, gravés dans l'entrée.
La rénovation a en outre permis de redécouvrir par hasard les socles des balanciers de la monnaie cachés dans la fondation et des remarquables peintures murales de l'époque Renaissance.
Dès le mois de mai
Interrompues depuis la fin des années 70 en ce lieu, les séances hebdomadaires du Conseil d'Etat y reprendront en mai. Les deux autres occupants permanents du Château, la chancellerie d'Etat et le secrétariat général du Département des institutions et de la sécurité, retrouveront leurs locaux à fin avril déjà.
L'édifice ne sera pas public. Mais les personnes intéressées pourront en faire la visite en petits groupes, a indiqué le chancelier.
La date du 14 avril est hautement symbolique dans le canton. Elle fait référence à l'entrée du canton de Vaud dans la Confédération suisse et à la première séance du Grand Conseil le 14 avril 1803.
(Source ATS - ©KEYSTONE/LAURENT GILLIERON)