Le record de température au Nord des Alpes pour un mois de janvier, enregistré ce week-end à Delémont avec 20,9 degrés, s'explique par une sorte de "foehn jurassien". Conséquence du temps doux cet hiver, la saison des pollens est inhabituellement précoce.
Dans l'ensemble, et historiquement, il fait sensiblement plus doux au Sud des Alpes qu'au Nord, comme l'atteste le "record de Suisse" pour un mois de janvier enregistré à Locarno-Monti et Locarno avec 24 degrés.
Mais il peut y avoir des exceptions, comme en ce jour de l'An avec la douceur exceptionnelle dans le Jura, dans le prolongement des masses d'air chaud venues de Floride, a expliqué mardi à Keystone-ATS Lionel Peyraud, météorologue chez MétéoSuisse à Genève. Le "foehn jurassien" survient dans cette région, l'hiver, lorsqu'une masse d'air stable descend, se comprime et se réchauffe.
Durant l'été déjà, le Jura, et notamment Fahy en Ajoie, avait déjà été le théâtre de températures extraordinairement chaudes à l'échelle suisse. L'air au Nord des Alpes est souvent plus sec durant l'été qu'au Sud, où l'atmosphère peut être plus humide avec l'air venu de Méditerranée.
Sur l'ensemble de l'année, en moyenne, les régions romandes les plus chaudes restent le Valais-Central et la région genevoise. Mais cette dernière ne bénéficie guère du phénomène de foehn qui peut se produire dans le Jura, propulsant alors cette zone du nord-ouest "en tête" des mesures enregistrées, explique encore M. Peyraud.
Pollens avec 20-30 jours d'avance
Pour ces sept à dix prochains jours, le météorologue prévoit la persistance des courants venus d'ouest, amenant de l'air tempéré mais moins doux cependant que lors du week-end écoulé. La limite des chutes de neige pourrait baisser temporairement vers les 1000 m.
Par ailleurs, le Centre d'allergie suisse publie mardi une mise en garde: la saison des pollens est cette année "extraordinairement précoce". La douceur des températures entraîne déjà la floraison des pollens de noisetier. Les premiers pollens de ce type ont été détectés dans l'air le 28 décembre, surtout au Nord des Alpes.
Le noisetier a ainsi 20 à 30 jours d'avance par rapport à la moyenne sur 30 ans (1991 à 2020). Une telle précocité survient très rarement, d'autant que les personnes allergiques ont déjà ressenti et signalé des désagréments, relève Roxane Guillod, experte du sujet au Centre d'allergie suisse.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats