La consommation excessive d'alcool fait perdre en moyenne près d'un an d'espérance de vie aux populations de 52 pays, selon un rapport de l'OCDE. La consommation des Suisses est supérieure à la moyenne de l'OCDE.
Dans son rapport publié mercredi, l'organisation internationale encourage donc les pays à "redoubler d'efforts pour lutter contre" ce phénomène, notamment en limitant la promotion de l'alcool auprès des enfants et en favorisant des prix plus élevés.
"L'espérance de vie sera inférieure de près d'un an (0,9) au cours des 30 prochaines années en raison des maladies et des blessures" causées par la "consommation nocive d'alcool", calcule l'Organisation de coopération et de développement économiques dans ce rapport, qui porte sur 52 pays de l'OCDE, de l'Union européenne et du Groupe des 20 (G20).
Les Suisses boivent plus que la moyenne
Les huit pays les plus affectés se situent tous en Europe centrale et orientale, avec 1,4 à 1,8 année d'espérance de vie en moins, Lituanie, Russie et Pologne figurant en tête du classement. La France se situe juste au-dessus de la moyenne, tandis que la Turquie et Israël apparaissent comme les moins concernés.
En termes de consommation, la République tchèque arrive en tête de liste. Avec 11,5 litres d'alcool pur bus par habitant et par an, la Suisse a une consommation d'alcool élevée, supérieure à la moyenne des pays de l'OCDE, note le rapport. Cela correspond à environ 2,4 bouteilles de vin ou 4,4 litres de bière par semaine par personne de 15 ans et plus.
En outre, 35,6% des adultes ont une consommation épisodique excessive d'alcool au moins une fois par mois. Cela correspond à boire plus de 80% d'une bouteille de vin ou 1,5 litre de bière par occasion.
En Suisse, 4,3% des adultes sont dépendants à l'alcool. Chez les jeunes de 15 ans, 10% des filles et 17% des garçons ont été ivres au moins deux fois dans leur vie, indique encore l'OCDE.
Pas de niveau reconnu scientifiquement
Il n'y a pas de niveau de consommation d'alcool reconnu scientifiquement comme sans risque pour la santé. Dans le cadre de ce rapport, l'OCDE définit la "consommation nocive d'alcool" comme excédent "un seuil à moindre risque" fixé à "plus d'un verre d'alcool par jour chez les femmes et 1,5 verre chez les hommes".
Les résultats sont obtenus en comparant l'espérance de vie en 2050 si les habitudes de consommation actuelles persistent avec un scénario où la consommation ne dépasserait pas ce "seuil à moindre risque".
L'OCDE chiffre aussi le fardeau à 2,4% du total des dépenses de santé et estime que le PIB sera inférieur de 1,6% en moyenne chaque année dans les pays de l'OCDE au cours des 30 prochaines années si les choses ne changent pas. Les données de ce rapport datent d'avant la pandémie de Covid-19.
Impact de la pandémie
Selon une enquête menée en mai et juin 2020 dans 11 pays, si 42% des personnes interrogées déclarent n'avoir pas modifié leur consommation d'alcool, 36% estiment l'avoir augmentée quand seulement 22% disent l'avoir diminuée.
"Les femmes, les parents de jeunes enfants, les personnes à revenu élevé et celles présentant des symptômes de dépression et d'anxiété" sont ceux qui "ont fait état des plus fortes hausses de consommation d'alcool".
Selon l'organisation, "la stratégie la plus efficace" pour lutter contre la consommation nocive d'alcool passe par "limiter la promotion de l'alcool auprès des enfants", "renforcer les contrôles de police pour prévenir les accidents de la route dus à l'alcool", "développer l'offre de consultations pour les patients à risque" et "fixer des politiques de prix pour limiter l'accessibilité financière de l'alcool".
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp