L'élu genevois MCG au Conseil des Etats Mauro Poggia devrait débuter son mandat le 4 décembre sans intégrer de groupe parlementaire. Il visait celui du Centre, qui a finalement refusé vendredi de l'accueillir.
La décision a été prise de manière unanime, a annoncé vendredi le président du Centre Gerhard Pfister. "Les positions des deux partis sont trop éloignées." De plus, les signaux des membres du MCG n'étaient pas fiables.
Le Zougois a également rappelé que la loi sur le Parlement prévoit que l'ensemble des membres d'un même parti doivent se rallier au même groupe.
Temps de réflexion
"Je pendrai un minimum de temps pour réfléchir", a indiqué M. Poggia à Keystone-ATS. Sans groupe, le Genevois n'a pas de siège en commission. Mais selon lui, il ne faut toutefois pas accorder une importance démesurée à l'influence que peut avoir un élu dans une commission. Il compte malgré tout défendre les intérêts de Genève à Berne.
Seul représentant du MCG aux Etats, Mauro Poggia avait annoncé pendant la campagne qu'il intégrerait un groupe de droite lui permettant ainsi de siéger dans une commission, de préférence celle de la santé. Mais dans les faits, la promesse du défenseur des assurés semble compliquée à tenir.
Mauro Poggia ne devrait pas rejoindre l'UDC, "même s'il ne referme pas la porte". "Ce n'est a priori pas le groupe vers lequel je souhaite aller, en raison de divergences de position sur l'immigration et la santé", a-t-il indiqué à Keystone-ATS. "Mais si l'UDC me laisse ma liberté de parole, ça pourrait aller", a précisé l'ex-conseiller d'Etat genevois, brillamment élu à Berne.
Il a fait quelques appels du côté de PLR, qui n'a pas manifesté d'intérêt en retour. Restait donc Le Centre, parti dont il a été membre avant de rejoindre le MCG en 2009. "Je suis un centre-droite", a-t-il souligné.
Expertise juridique
Des incertitudes juridiques ont joué en sa défaveur. En effet, selon les services du Parlement, les élus fédéraux d'un même parti doivent siéger dans des groupes identiques. Or les deux élus MCG au Conseil national ont déjà rejoint le groupe UDC.
Mauro Poggia ne partage pas l'analyse des services du Parlement. Il a sollicité une expertise juridique qui conclut qu'aucune disposition légale n'empêche explicitement les membres d'un même parti de se répartir dans des groupes différents. Mauro Poggia compte bien s'appuyer sur cet avis de droit pour faire bouger les choses.
Les groupes parlementaires ont jusqu'à lundi pour se former, selon les services du Parlement. Si la situation n'évolue pas jusque là, Mauro Poggia deviendrait le premier conseiller aux Etats à siéger en indépendant.