C’était la grande crainte de ce lundi. Est-ce que l'obligation de porter un masque sera respectée? Et bien oui. La majorité des usagers des transports publics portait un masque ce lundi, pour le premier jour de l'obligation décrétée par le Conseil fédéral.
Cette mesure doit permettre de freiner l'augmentation du nombre de cas de coronavirus reparti à la hausse en Suisse, même si l'OFSP n'a annoncé que 47 nouveaux cas lundi, contre 70 dimanche et 97 samedi. Lundi matin, pratiquement tout le monde s'est protégé les voies respiratoires à l'intérieur des bus et trains, ont constaté des journalistes de l'agence d'information Keystone-ATS.
L'obligation concerne les personnes de 12 ans et plus dans tous les trains, trams, bus, remontées mécaniques, téléphériques et bateaux de Suisse, a décidé mercredi dernier le Conseil fédéral. Pas d'amende prévue, mais toute personne refusant de porter le masque doit quitter le moyen de transport au prochain arrêt.
Visages à l'air libre sur les quais
Le port du masque était quasiment systématique en gare de Lausanne. Si quelques visages apparaissaient encore à l'air libre sur les quais, ils étaient presque tous couverts au moment de monter dans les wagons. Sur la ligne Yverdon - Lausanne, par exemple, plus de 90% des pendulaires portaient le masque vers 08h00.
Tous les visages étaient aussi quasiment masqués dans le m2 à Lausanne. Les Transports publics lausannois (tl) en proposaient gratuitement à l'entrée de la station à la gare. Le port du masque était aussi très bien respecté au débarcadère à Ouchy, à l'arrivée des utilisateurs des bateaux de la CGN.
A Genève aussi, le port obligatoire du masque dans les transports publics étaient globalement respecté. Une grande majorité des passagers voyageaient avec le visage protégé, a fait savoir la porte-parole des Transports publics genevois (TPG) Isabel Pereira. Les contrôleurs sensibilisaient les usagers sans masque sur le fait que la prochaine fois, ils risquaient de devoir descendre du véhicule. Les sanctions sont du ressort de la police.
Rares exceptions
Dans le canton de Neuchâtel, moins d'un passager par bus était dépourvu de masques. Les voyageurs qui prenaient le train, ou en sortaient, en gare de Neuchâtel étaient aussi pratiquement tous masqués.
En Valais, la grande majorité des voyageurs étaient masqués. A Sion, de nombreux voyageurs ont maintenu la protection jusqu'au passage sous-voie qui mène à la place de la gare où les pendulaires qui prennent les bus postaux étaient tout aussi couverts. Dans les cabines de Télé Anzère, les passagers portaient eux aussi des masques.
La mesure était également très largement respectée outre-Sarine. Dans les transports publics bernois, presque tous les passagers portaient un masque. Certains se protégeaient avec des foulards. Des passagers dépourvus de masque représentaient l'exception à Zurich, Lucerne, Winterthur, Saint-Gall et Coire.
Les entreprises de transports publics ont dit leur satisfaction face à l'attitude des usagers, même si le travail des contrôleurs est devenu plus difficile pour vérifier les titres de transport. "Ils ont toutefois pris l'habitude depuis plusieurs mois. De plus, ils se fixent surtout sur les yeux et les sourcils pour comparer un visage avec une photo sur un abonnement", a expliqué le porte-parole des CFF.
Coût critiqué
Le coût de la protection exigée par le Conseil fédéral fait grincer des dents. Le Parti du travail a exigé dans un communiqué la distribution gratuite des masques.
Dans une lettre ouverte adressée à la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales et à l'Office fédéral des affaires sociales (OFAS), Avenir50plus a demandé que les personnes à l'aide sociale ou bénéficiant des prestations complémentaires disposent d'une somme forfaitaire mensuelle pour acheter des masques.
Les Jurassiens devaient également porter depuis ce lundi le masque pour se rendre dans tous les commerces du canton. La mesure a été décidée pour une durée de deux mois. Moins radical, Vaud imposera le port du masque dès mercredi au personnel de vente et aux clients lorsque plus de dix personnes se trouvent dans un magasin.
Source ATS