Le canton de Vaud a officiellement commémoré lundi en fin d'après-midi le tricentenaire de la mort du major Davel, décapité le 24 avril 1723 pour s'être rebellé contre l'occupant bernois. La cérémonie s'est déroulée à Cully en présence notamment du Conseil d'Etat et de plusieurs centaines d'invités.
Dans son discours, la présidente du gouvernement vaudois, Christelle Luisier, a rappelé "l'audace" du major Davel qui, au prix de sa vie, a tracé "un sillon" devenu symbole fondateur pour le canton de Vaud.
Sur la scène qui a servi la semaine dernière au Cully Jazz, Christelle Luisier a relevé que si le major Davel avait pris les armes, ce sont ensuite des batailles politiques et institutionnelles qui avaient permis de faire vivre la démocratie.
"Nos armes à nous, fort heureusement, sont les mots, le débat, nos outils démocratiques, notre capacité à nous entendre, à nous comprendre", a-t-elle dit.
Soulignant que Davel ne pouvait être récupéré par aucun parti politique ou mouvement, elle a affirmé que son souvenir devait laisser une conviction à toute la population vaudoise, celle que "l'engagement pour sa patrie n'est jamais vain."
Année Davel
Outre Christelle Luisier et le syndic de Bourg-en-Lavaux Jean-Pierre Haenni, plusieurs historiens ont pris la parole durant la cérémonie, de même qu'un gymnasien, chargé de donner "le regard des jeunes" sur le major Davel. Des interludes musicaux et le défilé des milices vaudoises ont aussi rythmé la manifestation.
Plus tôt dans la journée, la société d'étudiants Zofingue avait effectué sa traditionnelle marche annuelle entre le Château Saint-Maire et Vidy, au lieu supposé de l'échafaud, pour rendre hommage à l'une de ses icônes.
Au-delà de cette date officielle, Davel est célébré durant toute l'année en terre vaudoise. Une exposition, "Davel ou la vocation citoyenne", lui est consacrée aux Archives cantonales vaudoises jusqu'à la fin août. Et après un opéra, présenté en début d'année à Lausanne, c'est une fiction théâtrale, "Le Mystère Davel", qui sera montrée à Cully entre août et septembre.
Trahi par les Lausannois
Né en 1670 à Morrens puis établi à Cully, Jean Daniel Abraham Davel est une figure emblématique de l'histoire vaudoise. Ce notaire et militaire chevronné avait tenté, en vain, de conduire ses compatriotes à se rebeller contre les Bernois, alors maîtres du Pays de Vaud.
Le 31 mars 1723, le major Davel avait mené une armée de 600 soldats à Lausanne, où il s'était adressé aux autorités de la ville. Celles-ci avaient feint d'entendre ses doléances, avant de le dénoncer à Berne et de l'arrêter.
Le révolutionnaire avait été jugé par un tribunal lausannois et décapité sur l'échafaud de Vidy. Juste avant son exécution, il avait prononcé ces mots restés célèbres: "C'est ici le plus beau jour de ma vie." Il faudra ensuite attendre près d'un siècle avant que sa mémoire ne soit réhabilitée.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats