Une grande majorité des filles (97%) qui ont bénéficié du projet pilote lancé en 2021 dans les écoles vaudoises estiment nécessaire de pouvoir disposer librement de protections périodiques dans les établissements. Le projet va se poursuivre jusqu'à fin 2023.
Porté par le Département de la jeunesse et par celui de l'enseignement, le projet pilote "Agir contre la précarité menstruelle" arrive au terme de son évaluation. Lancé en juin 2021, il concernait les élèves de la 7e année primaire jusqu'au postobligatoire, a rappelé le Canton mercredi dans un communiqué.
Son objectif: briser le tabou des règles et faciliter l'accès à des serviettes et des tampons en libre-service au moyen de distributeurs installés dans les établissements scolaires. L'évaluation a également permis de mieux connaître le vécu des jeunes femmes lors de leurs menstruations dans les 51 écoles concernées.
Dépannage occasionnel
Alors que 13'000 élèves ont répondu à un premier questionnaire avant l'arrivée des distributeurs, plus de 5800 élèves, 1000 parents et 450 professionnels ont répondu au second, plusieurs mois après leur installation. Présentées dans un rapport, ces évaluations démontrent que la disponibilité de produits menstruels dans les lieux de formation répond à un besoin avéré.
Les résultats montrent que trois filles menstruées sur quatre se sont déjà retrouvées en manque de protections périodiques à l'école avant l'arrivée des distributeurs. S'ils servent en majorité pour du dépannage occasionnel (37% n'en ont jamais eu besoin, 27% une seule fois et 30% plusieurs fois), 7% des élèves seulement les utilisent chaque mois lors de leurs règles.
Fréquentes douleurs
Manquer un cours ou l'école à cause de leurs règles est déjà arrivé à 57% des élèves concernées. Cela s'est produit plusieurs fois par année pour plus de la moitié d'entre elles.
L'étude s'est aussi penchée sur la douleur: 73% des élèves menstruées disent en ressentir durant leurs règles. Pour 32% d'entre elles, elles peuvent être qualifiées de très sévères.
Près de deux tiers (68%) indiquent qu'il leur est déjà arrivé de renoncer à changer de protection: pour 80% d'entre elles faute de protection hygiénique et pour 6% pour des raisons économiques. En moyenne, une fille par classe se déclare être en situation de précarité menstruelle.
Le rapport met également en lumière le fait que, pour 52% des élèves, les règles sont encore un sujet tabou, même s'il a diminué pour 20% des élèves dans les écoles impliquées.
Utilisation modérée
L'utilisation des produits a été jugée modérée, avec environ un produit par fille et par mois. Le coût est estimé pour un établissement standard de 1000 élèves (soit environ 250 à 300 filles menstruées) à 1125 francs par année scolaire.
Les élèves et leurs parents plébiscitent une mise à disposition de serviettes au minimum dès la 7e année et de serviettes et de tampons dès la 9e. Le respect des produits mis à disposition est à souligner.
Suite à donner
Le projet pilote va continuer jusqu'à fin 2023 pour permettre aux services cantonaux et aux communes qui gèrent les bâtiments des écoles obligatoires de décider des suites à donner au projet. La sensibilisation se poursuivra en milieu scolaire. Un nouveau matériel d'information, d'un site internet, de dépliants et d'affiches sera mis à disposition.
Le projet est financé par la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse. Le budget annuel est de 100'000 francs par an et touche environ 32'500 filles dans le cadre du projet pilote.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats