L'homme qui avait tué à coups de poing et de pied un retraité à Epalinges (VD) en décembre 2008 reste en prison. Le Tribunal fédéral confirme le refus de sa demande de libération conditionnelle par la justice vaudoise.
En mars 2013, ce Kosovar avait été condamné à 20 ans de réclusion pour assassinat, brigandage, vol, dommages à la propriété et violation de domicile notamment. Le Tribunal cantonal vaudois avait retenu que, en compagnie d'un complice suisse, il avait battu à mort un restaurateur à la retraite sous les yeux de son épouse. Les deux hommes étaient frustrés par le faible butin que leur rapportait le cambriolage de la villa du couple.
Ayant effectué les deux tiers de sa peine en décembre 2020, le condamné a demandé sa libération conditionnelle. La direction de l'Etablissement pénitentiaire de Thorberg (BE), où il est actuellement retenu, a préavisé favorablement la requête, estimant que la poursuite de l'exécution de la peine n'apporterait pas d'amélioration significative de son comportement.
Risque élevé de récidive
L'Office vaudois d'exécution des peines (OEP) a défendu une position opposée devant le Collège des juges d'application. Il a souligné que les différentes évaluations criminologiques montrent que cet homme âgé de 39 ans nie toujours les faits et demeure extrêmement peu conscient de son potentiel de violence. Il a été impliqué également dans plusieurs incidents violents durant sa détention. Dans ces conditions, le risque de récidive devait être considéré comme élevé.
Selon l'OEP, le condamné devrait profiter du reste de sa peine pour se remettre en question et travailler sur lui-même. Il devrait aussi élaborer un projet concret de réinsertion au Kosovo après son expulsion de Suisse.
En décembre 2020, le Collège des juges d'application a rejeté la demande de libération conditionnelle. Une décision confirmée à fin janvier 2021 par le Tribunal cantonal vaudois.
Large pouvoir d'appréciation
Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral balaie également les arguments du recourant. Il rappelle que si la libération conditionnelle est désormais la règle et qu'elle n'est plus conditionnée à un pronostic favorable, la nature et les circonstances du crime peuvent être prises en compte si elles sont révélatrices de la personnalité de l'auteur.
La Cour de droit pénal souligne aussi que l'autorité compétente en matière de libération conditionnelle dispose d'un large pouvoir d'appréciation. En l'espèce, la justice vaudoise a pris en compte les rapports criminologiques qui faisaient ressortir un déni persistant et une absence totale d'évolution, d'amendement, de prise de conscience et de remise en question. Les experts concluaient à un risque de récidive élevé et à un pronostic défavorable.
Dans cette mesure, l'instance précédente n'a pas abusé de son pouvoir. Ce d'autant plus que la libération conditionnelle ne peut pas être accordée si l'intérêt public à la sécurité l'emporte au vu du pronostic et de l'importance des valeurs protégées, à savoir la vie et l'intégrité corporelle. (arrêt 6B_387/2021 du 13 août 2021)
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats