Les chiffres de la criminalité s'inscrivent à la hausse depuis 2021 dans le canton de Vaud. En 2024, un total de 72'762 infractions ont été enregistrées, ce qui représente une augmentation de 16,7% par rapport à 2023.
"Si ces chiffres augmentent sensiblement depuis trois ans, il faut rappeler qu'ils restent bien en deçà du pic de 2012", ont souligné les autorités vaudoises lundi lors de la présentation annuelle de la statistique policière de la criminalité. Cette année-là, 100'447 infractions avaient été enregistrées, si bien qu'entre 2012 et 2024, les infractions ont baissé de 27,6% alors que la population a augmenté de 17,2% ont-elles souligné.
Dans le détail, pour 2024, les infractions au Code pénal constituent la grande majorité des infractions, avec une part de 88% (en hausse de 19,3%). Elles sont suivies des infractions à la loi sur les stupéfiants (LSTUP) (8% des délits, en baisse de 3,9%). Les infractions à la loi sur les étrangers (LEI) constituent 3,5% des cas (en hausse de 20,8%). Enfin, on dénombre 0,6% d'infractions à des lois fédérales annexes (en baisse de 26,2%).
Trafic de drogue et viols en hausse
La grande majorité des infractions à la LSTUP sont liées à la consommation personnelle (86,7%, en baisse de 7,2%). En revanche, les infractions liées au trafic ont augmenté de 24,6% (770 infractions). "Cette hausse s'explique par l'augmentation de l'activité policière en lien avec le deal de rue", a expliqué la commandante de la Police cantonale vaudoise Sylvie Bula.
Pas moins de 3943 infractions de violence domestique ont été enregistrées en 2024, dans le cadre de 1722 affaires, soit une augmentation de 11,7% par rapport à 2023. S'il s'agissait de violences verbales (1935 infractions, en hausse de 8,6%) et de voies de fait (1423 infractions, en hausse de 11,5%) dans la plupart des cas, les viols ont enregistré une forte hausse, avec 84 infractions, soit 78,7% de plus qu'en 2023.
Cette dernière est toutefois à mettre en lien avec "une meilleure dénonciation des auteurs et une définition du viol précisée dans le Code pénal", soulignent les autorités. Les violences domestiques ont débouché sur une mesure d'expulsion dans 33% des cas. A noter encore que quatre homicides liés à des violences domestiques ont été recensés en 2024.
Harmonisation, répression et prévention
Les cas de criminalité numérique ont aussi considérablement augmenté l'an dernier, avec 5013 infractions, en hausse de 39,6%. "J'ai l'impression que je dis chaque année que c'est le chiffre le plus élevé depuis le début des statistiques", a relevé Sylvie Bula. Il s'agissait de criminalité économique dans 93,3% des cas. Un préjudice total de 31,3 millions de francs a été comptabilisé pour 1119 cas.
Le conseiller d'Etat Vassislis Venizelos, chef du département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité a rappelé les mesures prises au niveau politique pour contrer ces problématiques. Parmi celles-ci: une harmonisation cantonale en matière de prise en charge des victimes et des auteurs de violences domestiques, la montée en puissance du volet répressif dans le cadre du deal de rue, ainsi que des mesures de prévention sur la criminalité numérique dans les classes de 8e Harmos et auprès des aînés.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats