Le département de l'instruction publique repense l'organisation du cycle d'orientation pour mieux répondre aux besoins des élèves. Dès 2022, les trois regroupements actuels seront supprimés en 9e et en 10e au profit de classes mixtes avec des matières à niveaux. En 11e, les élèves seront répartis en deux voies distinctes, maturité ou certificat. Autre nouveauté: la possibilité de faire un parcours accéléré en deux ans pour les élèves avec de grandes facilités.
Des parcours adaptés à tous les élèves. C'est ainsi que l'on pourrait résumer CO22, la nouvelle mouture que devrait prendre le cycle d'orientation dès la rentrée 2022 dont les enjeux ont été présentés à la presse ce lundi. En projet depuis 2019, cette nouvelle structure doit permettre de répondre aux besoins de tous les élèves qu'ils aient des difficultés ou de la facilité. La réforme a fait l'objet d'un large travail de collaboration avec les enseignants, les parents d'élèves, les experts et les partis politiques. Tour d'horizon de ces changements avec Anne Emery-Torracinta, conseillère d'état en charge de l'instruction publique.
Une des grandes nouveautés de la réforme est également de permettre un parcours accéléré en deux ans pour les élèves avec de grandes facilités. Ceux-ci seront identifiés en première partie de 9e année. Par la suite, ils bénéficieront d’aménagements pour apprendre le programme de 10e entre la seconde partie de la 9e année et la première partie de la 11e année. Les élèves sauteront donc la 10e puisqu'ils seront directement promus en 11e. A noter qu'il ne faut pas voir dans ce parcours une quelconque forme d'élitisme puisque ces élèves seront dans les mêmes classes que tous leurs autres camarades. Selon les premières estimations, ce parcours accéléré devrait concerner une vingtaine d'élèves par établissement.
Stopper la ghettoïsation
Le projet a vu le jour car la précédente réforme de 2011 (nCO) n'a pas produit les effets escomptés. L'orientation à l'issu du Cycle n'a pas été modifiée et le système de regroupement par niveaux a contribué à accentuer les inégalités sociales. Lors de la dernière rentrée, 76% des élèves ont intégré le regroupement 3, le plus exigeant, 20% le regroupement 2 et seulement 4% le regroupement 1, le moins exigeant. Pour ce dernier groupe, la situation n'était plus tenable comme l'explique Anne Emery Torracinta.
Pas de nivellement par le bas
Parmi les opposants, la réforme n'est pas vue d'un très bon oeil. Ils craignent notamment que l'homogénéisation des classes débouche sur un nivellement par le bas du niveau du cycle d'orientation. Une crainte infondée selon Anne Emery-Torracinta.
La mise en oeuvre de cette réforme nécessite 5 millions de francs. Une vingtaine de postes supplémentaires devront être crées. Le projet prévoit également de former les enseignants et notamment ceux qui devront gérer différents niveaux dans une discipline.
Sous réserve de l'adoption de la loi par le Grand Conseil, il est prévu une mise en oeuvre progressive sur trois ans: pour les élèves de 9e à la rentrée 2022, pour ceux de 10e en 2023 et pour ceux de 11e en 2024. Genève s'inscrirait ainsi dans la tendance romande puisque Jura, Valais et Neuchâtel pratiquent déjà la mixité avec niveaux dans certaines disciplines. Seuls Fribourg et Vaud conservent des sections.
Jean Perrenoud
11 mai 2021 à 20 h 58 min
"Genève s’inscrirait ainsi dans la tendance romande puisque Jura, Valais et Neuchâtel pratiquent déjà la mixité avec niveaux dans certaines disciplines. Seuls Fribourg et Vaud conservent des sections."
Quid de Berne ? C'est aussi un canton romand !