L'Etat de Genève octroie un prêt de 16,8 millions de francs au Salon international de l'automobile. Vendredi, le débat au Grand Conseil a reflété le clivage gauche-droite sur la place de l'automobile au bout du lac. Le projet de loi ad hoc a été accepté par 55 oui, 38 non et 2 abstentions.
"Le Salon de l'auto est la plus grande manifestation de Suisse", a rappelé le PLR Jacques Béné, rapporteur de majorité. Il représente 30% du chiffre d'affaires de Palexpo et engendre 200 millions de retombées pour le canton. Selon le député, il faut donner une chance au Salon pour maintenir les emplois qui y sont liés. L'édition 2020 a été annulée en raison de la pandémie due au nouveau coronavirus.
Les 16,8 millions de francs constituent un prêt à la Fondation "Comité permanent du Salon international de l'automobile", en lien avec ses obligations financières pour l'édition 2020 et pour l'organisation d'une édition en 2021. Tel que sorti de la commission des finances, le texte ne modifie plus la gouvernance de la fondation, une condition refusée par celle-ci.
Absence de garantie
"La seule condition est le remboursement du prêt d'ici à fin 2037, mais il n'y a aucune garantie que la manifestation survivra jusque-là", a critiqué le député Jean Burgermeister, d'Ensemble à Gauche. Et de déplorer un soutien au secteur automobile, alors que "le Salon représente ce qu'il ne faut plus faire en s'appuyant sur une image dégradante de la femme, utilisée comme faire-valoir."
Pour la PS Caroline Marti, ce prêt ne permettra pas de préserver l'emploi. Et de déplorer l'absence de garantie quant à l'organisation d'un salon en 2021. La gauche ne croit d'ailleurs pas qu'une édition se tiendra l'an prochain. "Les constructeurs et les marques ne viendront pas, le problème ne sera pas résolu", a avancé le Vert Christian Bavarel.
Pari sur l'avenir
Le prêt octroyé par l'Etat de Genève est garanti notamment par le nantissement de 776 actions de Palexpo. "Ces actions n'ont de la valeur que si le salon se tient. Tous les risques sont pris par Palexpo", a relevé le PS Alberto Velasco.
Pour la droite et le conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge du Département du développement économique, qui avait déposé le projet de loi initial, il s'agit d'un pari sur l'avenir. Et d'un signal pour la Fondation, qui avait formulé une demande de prêt.
Graf jean-paul
6 juin 2020 à 14 h 54 min
Une proposition de la gauche et de verts d’ organiser à la place de l’automobile un salon de la draisienne ne me surprendrait pas. Cala dit, il est piquant d’observer que l’actionnaire de 7% du capital de Palexpo s.a assure 30% de son ch.a. Dans l’hypothèse d’une liquidation de la fondation du Salon, la valeur des actions remises en garantie, perdraient considérablement de leur valeur, mais l’état récupérerait l’entité de la maîtrise de Palexpo S.A. , plus la mission de reconstituer un ch.a adéquat avec une diversification de nouveaux exposants.
Le risque est à mon avis mesuré et , sur la base d’une convention, justifie l’octroi d’un prêt imposé par une mauvaise répartition des risques. (30% ch..salon auto) mais aussi par l’impact de cette manifestation sur l’économie genevoise.
Meilleures salutations