Pascal Broulis a tranché. Une semaine après son collègue Philippe Leuba, le conseiller d'Etat PLR a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections cantonales de mars prochain pour un cinquième mandat.
Le politicien de Sainte-Croix a réservé jeudi la primeur de son annonce à La Région, le journal du Nord vaudois. "C'est une décision prise depuis très longtemps, partagée en famille. C'est le fruit d'une réflexion calme et posée", a-t-il déclaré.
Très attendue, la décision du ministre des finances est tombée à la veille du délai fixé par le PLR Vaud. "Il y avait un agenda et je l'ai respecté", a-t-il relevé, contacté ensuite par Keystone-ATS.
La date de cette annonce, imposée par son parti, intervient toutefois "trop tôt", a estimé Pascal Broulis. Il a souligné que les autres partis n'allaient pas communiquer avant l'automne, et qu'il avait lui-même encore dix mois de travail avant de quitter son poste. "Je trouve dramatique cette tendance à se projeter immédiatement vers des élections alors qu'il y a une fonction à assumer", a-t-il dit.
Fin de cycle
Même s'il a dû se plier au calendrier du PLR Vaud, Pascal Broulis a affirmé qu'il n'avait pas cédé à la pression, certains membres de son parti appelant à un renouvellement après quatre mandats. "Ma décision a été prise uniquement en concertation avec mon épouse", a-t-il indiqué.
Elu depuis 2002 au Conseil d'Etat, Pascal Broulis a assuré avoir le même "mordant" et ne pas ressentir l'usure du pouvoir. "J'ai toujours considéré que j'occupais une fonction, pas un métier. Or une fonction, il faut la remettre. C'est un cycle normal", s'est-il justifié.
Agé de 56 ans, le chef du Département des finances et des relations extérieures (DFIRE) a affirmé qu'il n'avait encore rien envisagé pour la suite de sa carrière. Il a dit vouloir consacrer toute son énergie pour les derniers mois de son mandat, à commencer par la gestion des finances cantonales à l'ère Covid.
"J'ai aussi une dizaine de projets de constructions en cours", a ajouté le responsable du patrimoine bâti, qui inaugurait justement jeudi matin le nouveau gymnase de Bussigny.
Score historique
Dans un communiqué, le PLR Vaud a salué l'action de son ministre "qui aura fortement marqué de son empreinte la politique vaudoise durant toute une génération." Le parti a rappelé les grands succès de Pascal Broulis, et notamment le redressement des finances du canton qui se trouvaient dans un état catastrophique lors de son entrée en fonction en 2002.
Ses qualités de "maître d'oeuvre de bâtiments emblématiques" ont aussi été louées par son parti, qui énumère les grands chantiers menés à bien par Pascal Broulis comme le nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts ou la rénovation du Château Saint-Maire.
Preuve de ses nombreux succès, Pascal Broulis est devenu, lors de sa réélection en 2017, le premier conseiller d'Etat vaudois de l'histoire à dépasser la barre des 100'000 suffrages. Ce dernier mandat a toutefois été entaché par des attaques, notamment sur sa situation fiscale entre Sainte-Croix et Lausanne.
Encore une semaine pour les candidats PLR
Sans ses locomotives Pascal Broulis et Philippe Leuba, le PLR Vaud est désormais contraint de se renouveler pour les élections au Conseil d'Etat de mars prochain. Le parti devrait certainement partir avec un ticket à trois. La ministre sortante Christelle Luisier et le député Sergei Aschwanden sont pour l'instant les seuls candidats déclarés.
Les autres ont jusqu'au 27 août pour exprimer leur intérêt. Parmi les papables les plus souvent cités figurent la conseillère nationale Isabelle Moret, le conseiller national et ancien syndic d'Aigle Frédéric Borloz ainsi que le député Alexandre Berthoud.
Le parti se réunira en congrès le 22 septembre pour entériner les candidatures. Il entend aussi modifier ses statuts pour limiter la présence d'un élu PLR au gouvernement cantonal à quinze ans maximum, soit trois mandats.
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats