A Genève, la future Cité de la musique, contestée par un référendum, ne coûtera pas un franc supplémentaire au contribuable genevois. C’est ce qu’affirme la Fondation à l’origine du projet. Une affirmation contestée par les verts – Ville de Genève. Le peuple aura le dernier mot en juin prochain.
Le fonctionnement de la Cité de la musique à Genève ne coûtera pas un sou de plus au contribuable. C’est ce qu’affirme la fondation qui pilote le projet sur lequel le peuple est amené à voter le 13 juin. Située à côté de la place des Nations, elle devrait accueillir la Haute école de musique et l’Orchestre de la Suisse romande. D’un coût de construction de 300 millions de francs, elle est entièrement financée par des privés. Son coût de fonctionnement, en revanche, est dans le collimateur des opposants au projet, tout comme l’abattage d’arbres. Selon François Abbé-Decarroux, Directeur de la HES-SO Genève, qui regroupe six HES dont la Haute école de musique, la Cité de la musique ne coûtera pas un centime de plus aux Genevois. François Abbé-Decarroux
Le Canton s’est engagé à prendre en charge 2,5 millions de francs par an de frais de fonctionnement. Mais il reste encore 6,5 millions à trouver, selon le Conseiller municipal et co-président des verts-Ville de Genève, Omar Azzabi. Il craint que la Ville de Genève ne doive passer à la caisse.
Le coût de fonctionnement a été initialement évalué 13 millions de francs. Mais il a été revu à la baisse et serait plutôt de 10. La surface du bâtiment a notamment été réduite d’un cinquième, avance la fondation de la Cité de la musique.
HEM disséminée rive gauche
La situation actuelle de la Haute école de musique coûte très cher à l’Etat. Elle est disséminée sur 7 lieux différents. François Abbé-Decarroux
L’investissement est financé par des privés, mais aussi par la Confédération sous la forme de subsides, pour la partie formation de la HEM. Selon la fondation, les deux principaux résidents, l’OSR (Orchestre de la Suisse Romande) et la HEM (Haute école de musique) assureraient le fonctionnement à hauteur de 3,5 millions de francs. La location des salles et des espaces permettrait de couvrir le reste des frais.
Pour François Abbé-Decarroux, les professionnels de la musique et les étudiants vont se côtoyer pour produire un effet très stimulant. Le projet suscite l’enthousiasme.
Fondation privée omniprésente
La fondation qui ne dit pas son nom est l’un des principaux donateurs. Elle finance la construction du bâtiment. Un acteur très généreux qui soutient de nombreux projets à Genève. Presque trop, selon Omar Azzabi,
La Ville de Genève s’est uniquement engagée à assurer l’entretien du parc pour un montant de 430’000 francs par an.
Refuser le cadeau?
Mais Genève peut-elle refuser un tel cadeau ? Pour le Conseiller municipal, la Cité de la musique ne s’oriente pas assez sur les musiques actuelles, que sont le jazz, les musiques contemporaines et du monde.
La Cité de la musique se dit prête à les accueillir. Si l’Etat veut bien les subventionner. François Abbé-Decarroux.
Forêt urbaine
Pour pouvoir construire la Cité de la musique, la parcelle des feuillantines, appartenant à l’ONU, doit être déclassée de zone forêt en zone à bâtir. C’est ce que prévoit le Plan localisé de quartier. Les référendaires, dont Sauvegarde Genève, estiment que cette forêt urbaine doit absolument être conservée. Une expertise de Pro natura a révélé la présence d’une faune et d’une flore digne d’intérêt, notamment d’une espèce de crapauds protégés.