Les Suisses sont en majorité optimistes sur l’évolution de leur situation financière cette année. C’est un sondage qui le montre. Le résultat a été publié en fin de semaine dernière. Et ça surprend dans le climat économique actuel.
C’est le moins que l’on puisse dire. Et ce sondage a été réalisé sur un échantillon représentatif pour le site Comparis.ch. Or que disent les résultats ? Tout d’abord que la moitié des Suisses sont satisfaits de leur situation financière. Et qu’ils pensent qu’elle ne se détériorera pas cette année. Un tiers des personnes interrogées estiment même que leurs revenus vont s’améliorer. Ils sont seulement 16% à prévoir une dégradation.
Il y a quand même des disparités importantes dans cet échantillon. Il ne s’agit que de moyennes. Mais le plus étonnant, c’est que même les Romands sont plus optimistes que les années précédentes. Bien qu’ils soient un peu plus nombreux a estimer que leur situation est insatisfaisante. Les Tessinois, eux, sont plus massivement insatisafaits. Et de manière générale, les plus de cinquante ans sont les moins rassurés. Mais quand même, cet état d’esprit est assez inattendu.
Les prévisions économiques et financières pour cette année ne sont pas franchement bonnes. Et c’est bien là le paradoxe. Tous les indicateurs prévisionnels sont en baisse. L’économie suisse est très internationalisée. Or le pessimisme vient d’abord des incertitudes à l’échelle du monde. Tous les prévisionnistes s’accordent sur un ralentissement de la croissance mondiale. Les incertitudes et les risques se sont multipliés. On a surtout l’impression que ça va durer. Qu’aucun dossier ne va se refermer sur de bonnes nouvelles.
Les proclamations protectionnistes, l’Italie qui n’en fait qu’à sa tête en Europe. La France des grandes réformes qui se retrouve à la case départ. Les nouveaux gouvernements de rupture dont on ne sait pas très bien quoi penser. Au Brésil par exemple, qui est tout de même la huitième puissance économique du monde.
Et puis en Suisse, on se retrouve avec l’Union Européenne dans une situation qui fait de plus en plus penser au Brexit. Un véritable épouvantail. Résultat : le consensus sur les prévisions de croissance n’a cessé de baisser ces derniers mois. Il est deux fois moins élevé que la croissance enregistrée en 2018. A 1,5%.
1,5%, ce n’est quand même pas si mal. En d’autres temps, on aurait trouvé cela formidable.
C’est peut-être là que le paradoxe se dénoue : le monde peu paraître sens dessus dessous. Mais les Suisses, à ce stade, se sentent encore à l’abri. L’économie suisse n’avait pas si mal traversé l’après-crise financière du début des années 2010. Alors attendons de voir ce qui va se passer réellement dans le monde. Et en Suisse. Le pire n’est jamais sûr.
Et puis n’oublions pas une chose : la majorité des Suisses sont des privilégiés. Ils ont souvent des réserves. Pas toujours confortables, mais des réserves quand même. Ça permet de retarder les grands stresses.
https://www.radiolac.ch/podcasts/economie-avec-francois-schaller-07012019-071237/