Les Genevois ont accepté dimanche la nouvelle loi sur la laïcité. Ce texte, qui interdit notamment les signes extérieurs d'appartenance religieuse aux fonctionnaires et aux élus, a été approuvé par 55,05% des votants. Notre suivi en continu.
13h45: les défenseurs de la laïcité sont soulagés
Le comité et l'association "La laïcité, ma liberté" a pris acte avec "une grande satisfaction" de la victoire dimanche du oui à la loi sur la laïcité. Le comité parle d'un vote "sans appel" des électrices et électeurs genevois, qui "ont confirmé que le droit à la différence ne peut et ne doit jamais constituer une différence de droits", écrit-il dans un communiqué.
"La laïcité, ma liberté" estime que cette campagne a été "éprouvante", marquée par "les outrances, les menaces et les contre-vérités de l'alliance référendaire", juge le comité. Il ajoute qu'il restera "attentif aux suites juridiques", les opposants à la loi ayant déjà déposé des recours devant la justice.
13h30: satisfaction au PLR et à l'UDC
Le PLR genevois s'est réjoui dimanche de l'acceptation de cette nouvelle loi sur la laïcité. "Si le droit à la différence doit être respecté, il ne peut constituer une différence de droit", note le parti dans un communiqué. "Contrairement à ce que n'ont eu de cesse de répéter les comités référendaires, cette loi n'est pas discriminatoire, mais s'adresse à toutes les religions sur pied d'égalité", ajoute le PLR.
L’UDC, qui a également soutenu cette nouvelle loi, relève que "le laïcisme n’a jamais posé de problèmes à Genève avant d’être confronté à l’arrivée de nombreux musulmans dont certains forment des revendications inacceptables" pour la société. "Il est donc normal qu’au sein de l’administration mais aussi dans le parlement et les délibératifs aucun signe religieux ne soient affichés, respectant une paix confessionnelle à laquelle les Genevois sont attachés", ajoute l'UDC dans un communiqué. Le parti sera attentif à une application rigoureuse de la nouvelle loi.
13h15: l'élue verte voilée ne renonce pas
Une élue municipale est directement concernée par la nouvelle loi sur la laïcité, acceptée dimanche à Genève. La Verte Sabine Tiguemounine, qui porte le voile, ne s'estime toutefois pas battue.
"Des recours devant la justice ont été déposés par les Verts et le Réseau évangélique genevois, et ils vont désormais être activés", rappelle Sabine Tiguemounine, interrogée par Keystone-ATS. "J'ai bon espoir que la justice nous donne raison, sachant que cette loi va à l'encontre de la Constitution suisse et de la Convention européenne des droits de l'homme", estime-t-elle.
Conseillère municipale à Meyrin, Sabine Tiguemounie ne se dit pas inquiète pour sa carrière politique, sachant que le port du voile ne sera plus toléré pour les élus si la loi entre en vigueur. "Ma situation personnelle n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est le signal que cette loi donne à notre jeunesse. Il n'est pas positif, et c'est la raison pour laquelle je vais continuer à m'engager", remarque-t-elle.
"Cette loi remet en cause des droits fondamentaux. Mon devoir est de rester auprès de celles et ceux qui seront directement affectés au quotidien par cette loi", ajoute-t-elle.
12h30: recours en vue
Sur le point d'être acceptée, la nouvelle loi sur la laïcité va désormais devoir passer devant la justice. Le Réseau évangélique genevois et les Verts avaient déjà déposé des recours. Ils jugent cette loi anticonstitutionnelle.
Ce texte pourrait aussi se retrouver confronté à un autre projet de loi, déposé fin janvier par Ensemble à gauche. Ce nouveau projet ne contient pas les aspects controversés de la loi soumise dimanche au peuple, soit l'interdiction des signes extérieurs d'appartenance religieuse.
12h00: vers une acception de la loi
La nouvelle loi sur la laïcité devrait être acceptée dimanche par les Genevois. Le texte est approuvé par 55,56% des votants, selon des résultats partiels basés sur 95% des bulletins rentrés.
11h30: une loi âprement discutée
Portée à l'origine par le conseiller d'Etat Pierre Maudet, la nouvelle loi sur la laïcité, qui doit remplacer celle de 1907, a été adoptée en avril dernier par la majorité de droite du Grand Conseil au terme de longs débats. Pour ses partisans, elle permet de prévenir le repli identitaire.
Cette loi est toutefois loin de faire l'unanimité. Elle a fait l'objet de quatre référendums, issus des partis de gauche ainsi que des associations syndicales, féministes et musulmanes. Ceux-ci dénoncent une loi liberticide et discriminatoire.
Attaquée par référendums, la loi l'a aussi été en justice. Le Réseau évangélique genevois et les Verts ont d'ores et déjà déposé des recours. Ils seront activés en cas d'acceptation dans les urnes.
source ATS