Pierre Maudet et Guillaume Barazzone ne sont pas les champions genevois de l’écologie. Leurs bilans carbones ne sont pas brillants. En cause: leurs voyages à Abu Dhabi. Petit calcul, bien sûr, hypothétique!
Cela fait quelques semaines que cette question me taraude. Ces affaires à répétition, ces voyages successifs à Abu Dhabi, de Pierre Maudet et de sa famille d’abord et du Conseiller national et Conseiller administratif Guillaume Barazzone ensuite. Ces deux voyages posent une question à laquelle personne n’a répondu, en dehors de la question morale voire juridique, ils posent une question environnementale. Mais quel est donc le bilan carbone des voyages aux Emirats Arabes Unis de nos élus ?
Pierre Maudet a voyagé en novembre 2015 avec sa femme et ses trois enfants, non pas en classe économique comme il l’a laissé entendre au début, mais en classe affaire, jusqu’à Abu Dhabi. Guillaume Barazzone en a fait de même en 2017, invité par un ami. Petit tour sur internet sur le site « myclimate.org » qui renseigne sur le bilan carbone. Le portail calcule, en un seul clic, la pollution générée par votre voyage. Et il nous annonce d’emblée qu’un vol en business class est plus polluant qu’un vol en economie. Mauvaise nouvelle pour nos édiles !...Un clic plus tard, on apprend que le voyage aller-retour en business class d’un membre de la famille Maudet a eu une empreinte carbone de 3, 5 tonnes de CO2. Sachant qu’une personne produit en moyenne 9 tonnes de CO2 par an, en un seul vol à Abu Dhabi, notre élu a déjà dépensé près de la moitié de son capital carbone. Il faut ensuite multiplier ce chiffre par 5 pour avoir le bilan carbone de la famille Maudet au complet, ce qui fait un total 17,5 tonnes de CO2. Même calcul pour le PDC Guillaume Barazzone et son voyage un an plus tard, toujours en business class. A eux deux, ils totalisent donc près de 20 tonnes de CO2 avec leur vols aller-retour, famille comprise.
Mais ce n’est pas terminé. Une fois sur place, ils ont été invités au Grand Prix de Formule un. Et c’est un secret de polichinelle. La Formule un est « au top » des sports polluants. Une voiture de course consomme approximativement 75 litres de carburant par 100 km. Ce qui correspond à 2'200 grammes de CO2 au kilomètre. Il faut savoir qu’un grand Prix obéit à des règles, son tracé est compris entre 3 et 7 kilomètres et doit couvrir au minimum 302 kilomètres en moins de deux heures. On peut donc évaluer la pollution d’un grand prix à plus de 14 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère…Donc pour nos deux élus, le compteur grimpe à 28 tonnes, que l’on ajoute au 20 tonnes, soit 48 tonnes de CO2, vols et Grand prix de Formule un compris…ça donne un peu le tournis, vous en conviendrez. Peut-être devrions-nous suggérer à Guillaume Barazzone et à Pierre Maudet de montrer l’exemple en compensant leur voyage, comme le propose « myclimate » ? Pour quelques centaines d’euros, ils pourraient acheter un puits en Afrique ou pour un peu plus cher, la mise sur pied d’un projet d’énergie renouvelable, en Suisse. Bref en gros…pour se racheter une conscience…mais écologique cette fois-ci.
Notez que le bilan carbone de la verte Esther Alder est aussi sujet à controverse, avec ses frais de taxi, qui s’élèveraient en une année, à CHF 3'000.-