Les Roumains se pressaient aux urnes dimanche pour élire leur Parlement. Avec à la clé une possible percée de l'extrême droite et des interrogations sur le positionnement stratégique de cet État voisin de l'Ukraine, membre de l'UE et de l'Otan.
En quelques jours, le pays d'Europe orientale a vu se succéder les rebondissements, de l'arrivée en tête surprise du candidat d'extrême droite Calin Georgescu au premier tour de la présidentielle aux accusations des autorités quant à l'intégrité des élections.
Elles ont mis en cause l'influence russe dans le contexte régional actuel et le rôle de la plateforme TikTok. Au point que la Cour constitutionnelle a ordonné un nouveau comptage, toujours en cours.
En cette journée de fête nationale en Roumanie, les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 21h00 (20h00 heure suisse). Et les sondages sortie des urnes publiés peu après.
"Pas d'autre option que l'UE et l'Otan"
Plusieurs électeurs ont confié leurs craintes que la Roumanie se détourne du chemin européen, comme Dorina Burcea, 41 ans.
"En tant que personne qui a vécu un peu sous le communisme et qui s'en souvient encore, et qui a pu ensuite profiter de toute l'ouverture de l'UE, je ne peux pas imaginer une autre option que l'Union européenne et l'Otan", a-t-elle dit à l'AFP.
Le taux de participation s'élève vers 17h30 à plus de 44%, soit une mobilisation supérieure à celle des précédentes législatives.
Hémicycle fragmenté en vue
Après trois décennies d'une vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un hémicycle fragmenté et des négociations difficiles pour former un gouvernement.
L'extrême droite, disséminée entre plusieurs formations qui ont en commun de s'opposer au soutien à Kiev au nom de la "paix" et de défendre des "valeurs chrétiennes", est créditée de plus de 30% d'intentions de vote.
Difficultés économiques et guerre
Depuis la chute du communisme en 1989, le pays n'a jamais connu pareille percée, mais la colère d'une grande partie des 19 millions d'habitants couve devant les difficultés économiques et la guerre de l'autre côté de la frontière.
George Sorin, économiste de 45 ans, a fait son choix: il votera pour un parti nationaliste. Le Parlement actuel "n'a fait que servir les intérêts de l'Ukraine", oubliant "ceux de la Roumanie", dit-il, critiquant aussi "la servilité" vis-à-vis de Bruxelles.
Ce bord politique est représenté par AUR (Alliance pour l'unité des Roumains), dont le candidat George Simion a recueilli près de 14% à la présidentielle, mais aussi par SOS Romania, dirigé par la tempétueuse candidate favorable au Kremlin Diana Sosoaca, ou encore le tout nouveau Parti de la jeunesse (POT).
Choisir "entre la stabilité et le chaos"
Dans le camp pro-européen adverse, les centristes d'USR espèrent tirer leur épingle du jeu après la qualification de leur cheffe de file Elena Lasconi au second tour de la présidentielle.
Grands perdants dimanche dernier, les sociaux-démocrates et les libéraux, au pouvoir dans une coalition, ont appelé à choisir "entre la stabilité et le chaos", selon le message lancé par le Premier ministre sortant Marcel Ciolacu.
Rester "un pays de liberté"
Dans le même sens, le président Klaus Iohannis a qualifié ces élections de "cruciales pour la direction de la Roumanie dans les années à venir".
Rester "un pays de liberté", "une nation européenne moderne" ou "sombrer dans un isolement néfaste et renouer avec un passé sombre", voilà "le choix existentiel auquel nous sommes confrontés", a-t-il averti.
2e tour de la présidentielle le 8 décembre
Le scrutin se déroule dans un climat fébrile après la décision de la justice de recompter les bulletins du premier tour de la présidentielle. S'il n'est pas annulé, le second tour aura lieu le 8 décembre.
En votant dès l'ouverture à Focsani, à près de trois heures de route de la capitale, M. Simion a dénoncé la tentative désespérée des partis traditionnels de "s'accrocher au pouvoir". "Ils n'écoutent pas la voix des Roumains et veulent rejouer le match pour obtenir les résultats qu'ils veulent".
Pour Septimius Parvu, coordinateur du groupe de réflexion Expert Forum (EFOR), nul doute que cette décision "mine la confiance" dans les institutions et est de nature à "alimenter" le vote d'extrême droite.
Les États-Unis se sont même immiscés dans le débat, espérant qu'aucune décision de l'entre-deux tours ne vienne "mettre en péril la crédibilité du processus électoral" et "ternir" la "solide réputation de la Roumanie comme partenaire démocratique fiable", selon une déclaration de son ambassadrice à Bucarest, Kathleen Kavalec.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats / afp
Lambert
12 novembre 2020 à 9 h 56 min
J'ai une fille avec handicap mental.......elle ne comprend pas les tenants et aboutissants d'une proposition de vote. C'est forcément avec notre idée de vote qu'elle pourrait participer..... Donc, en fait, cela nous permettrait de voter à double avec nos idées. Je trouve que cela n'a aucun sens pour elle et pour les personnes avec handicap mental.Cela fausserait totalement les résultats de votation. Mais évidemment, pour d'autres formes de handicap, quand la personne est apte à réfléchir normalement, alors là, c'est important qu'elle puisse participer.