L'épidémie de Covid-19 a lourdement pesé sur le fonctionnement de la justice genevoise. Environ 2400 audiences de moins ont été menées par rapport à la même période de 2019. Il faudra du temps pour rattraper le retard qui a été accumulé.
Mardi, devant les médias, le procureur général de Genève Olivier Jornot a évoqué plusieurs mois, voire plusieurs années, pour revenir à la normale. Outre le retard pris, la justice s'attend à devoir absorber des contentieux découlant de la crise sanitaire, comme des faillites ou des conflits du travail et au sein des familles.
La mesure de la distance sociale a été celle qui a eu le plus d'impact sur la bonne marche de la justice. Des lieux conçus pour accueillir une centaine de personnes ont vu leur capacité d'accueil passer soudainement sous la barre des 20. Des salles de petite taille n'étaient quasiment plus utilisables, a relevé M.Jornot.
Nombre de procédures stable
Le procureur général a également fait, devant la presse, le bilan de l'institution judiciaire de l'année écoulée. Au total, les différentes filières de la justice genevoise (pénale, civile, de droit public) ont traité, en 2019, plus de 100'000 procédures. Un chiffre relativement stable depuis plusieurs années.
Le Tribunal des mineurs se démarque, enregistrant une hausse significative de son activité l'année dernière. Le nombre de procédures ordinaires s'est élevé à 1555, soit 250 de plus qu'en 2018. Depuis 2011, date de la création du tribunal dans le cadre de la réforme de l'activité judiciaire, cette progression est inédite. Jusqu'en 2016, le nombre de procédures était de l'ordre de 1000.
La Chambre constitutionnelle a aussi été très sollicitée l'année dernière. Elle s'est retrouvée avec 54 procédures nouvelles ou en cours de traitement sur les bras, contre 32 en 2018. Les utilisateurs s'habituent à la saisine de cette juridiction qui a repris à la Chambre administrative les contentieux liés aux votations, a précisé M.Jornot.